Des antioxydants oui, mais pas pour toutes les cellules.
Des centaines d’études ont prouvé par le passé que la protection contre les ROS (Reactive-Oxygen-Species = les oxydants) était bénéfique pour lutter contre le vieillissement, notamment via la régulation des dommages fait à l’ADN par oxydation. Cependant, les ROS sont également centraux à des mécanismes de stress permettant d’enclencher les systèmes de mort cellulaire programmée [1]. En soi, on peut se dire que c’est plutôt une bonne nouvelle si nos cellules ne meurent pas, mais le problème vient des cellules qui survivent alors qu’elles sont déficientes et devraient mourir. L’équilibre entre les ROS et les antioxydants est donc primordial pour préserver l’équilibre et le renouvellement cellulaire naturel, et garantir la stabilité génétique de notre ADN [2].
A bas les antioxydants dans les cellules souches !
Il existe plusieurs cellules souches et parmi elles, les A-IPSCs (adult-induced pluripotent stem cells) font partie des technologies les plus prometteuses à l’heure actuelle : elles sont dérivées de notre propre corps et reprogrammées afin de donner des cellules souches. Dans une études récente, Skamagki et al. [3] ont exploré le rôle de l’homéostasie ROS/antioxydants au sein de ces A-IPSCs et ont découvert une nouvelle protéine (ZSCAN10) permettant le maintien de cet équilibre crucial. Ils ont ainsi démontré que dans les A-IPSCs, dont les instabilités génétiques et l’activation de certaines voies délétères étaient encore un frein à l’application médicale, l’activation de ZSCAN10 permettait d’enclencher à nouveau des voies de mort cellulaire et rétablissait l’homéostasie ROS/antioxydants. Cette découverte majeure rend possible la génération de A-IPSCs stables et viables, une avancée primordiale dans le champs des cellules souches.
Prendre ou ne pas prendre des antioxydants, telle est la question.
Toutes les études à ce jour tendent à conclure que la lutte contre l’oxydation est cruciale dans le vieillissement, d’autant que l’apport journalier en antioxydants ne suffit généralement pas à couvrir nos besoins. Il apparaît donc important de continuer à prendre des antioxydants tout en faisant attention à ne pas dépasser les doses recommandées, voire en les baissant légèrement afin de maintenir le potentiel de nos cellules à se gérer par elles-même.
Nous sommes une belle machine, faisons lui un peu confiance !
Références
[1] Guo, Z. et al. ATM activation by oxidative stress, Science, 2010, 330, 517–521
[2] Franco, R. & Cidlowski, J. A. Apoptosis and glutathione: beyond an antioxidant. Cell Death Differ. 2009, 16, 1303–1314
[3] Skamagki, M. et al. ZSCAN10 expression corrects the genomic instability of iPSCs from aged donors, Nat. Cell Biol. 2017, 19, 1037–1048
Dr. Marion Tible
Author/Reviewer
Auteure/Relectrice
Marion Tible has a PhD in cellular biology and physiopathology. Formerly a researcher in thematics varying from cardiology to neurodegenerative diseases, she is now part of Long Long Life team and is involved in scientific writing and anti-aging research.
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Marion Tible est docteur en biologie cellulaire et physiopathologie. Ancienne chercheuse dans des thématiques oscillant de la cardiologie aux maladies neurodégénératives, elle est aujourd’hui impliquée au sein de Long Long Life pour la rédaction scientifique et la recherche contre le vieillissement.
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