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Les antioxydants à tout prix ?

antioxydants

Des antioxydants oui, mais pas pour toutes les cellules.

Des centaines d’études ont prouvé par le passé que la protection contre les ROS (Reactive-Oxygen-Species = les oxydants) était bénéfique pour lutter contre le vieillissement, notamment via la régulation des dommages fait à l’ADN par oxydation. Cependant, les ROS sont également centraux à des mécanismes de stress permettant d’enclencher les systèmes de mort cellulaire programmée [1]. En soi, on peut se dire que c’est plutôt une bonne nouvelle si nos cellules ne meurent pas, mais le problème vient des cellules qui survivent alors qu’elles sont déficientes et devraient mourir. L’équilibre entre les ROS et les antioxydants est donc primordial pour préserver l’équilibre et le renouvellement cellulaire naturel, et garantir la stabilité génétique de notre ADN [2].

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A bas les antioxydants dans les cellules souches !

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Il existe plusieurs cellules souches et parmi elles, les A-IPSCs (adult-induced pluripotent stem cells) font partie des technologies les plus prometteuses à l’heure actuelle : elles sont dérivées de notre propre corps et reprogrammées afin de donner des cellules souches. Dans une études récente, Skamagki et al. [3] ont exploré le rôle de l’homéostasie ROS/antioxydants au sein de ces A-IPSCs et ont découvert une nouvelle protéine (ZSCAN10) permettant le maintien de cet équilibre crucial. Ils ont ainsi démontré que dans les A-IPSCs, dont les instabilités génétiques et l’activation de certaines voies délétères étaient encore un frein à l’application médicale, l’activation de ZSCAN10 permettait d’enclencher à nouveau des voies de mort cellulaire et rétablissait l’homéostasie ROS/antioxydants. Cette découverte majeure rend possible la génération de A-IPSCs stables et viables, une avancée primordiale dans le champs des cellules souches.

Prendre ou ne pas prendre des antioxydants, telle est la question.

Toutes les études à ce jour tendent à conclure que la lutte contre l’oxydation est cruciale dans le vieillissement, d’autant que l’apport journalier en antioxydants ne suffit généralement pas à couvrir nos besoins. Il apparaît donc important de continuer à prendre des antioxydants tout en faisant attention à ne pas dépasser les doses recommandées, voire en les baissant légèrement afin de maintenir le potentiel de nos cellules à se gérer par elles-même.

Nous sommes une belle machine, faisons lui un peu confiance !

Références

[1] Guo, Z. et al. ATM activation by oxidative stress, Science, 2010, 330, 517–521

[2] Franco, R. & Cidlowski, J. A. Apoptosis and glutathione: beyond an antioxidant. Cell Death Differ. 2009, 16, 1303–1314

[3] Skamagki, M. et al. ZSCAN10 expression corrects the genomic instability of iPSCs from aged donors, Nat. Cell Biol. 2017, 19, 1037–1048

Dr. Marion Tible

Marion Tible Long Long Life

Author/Reviewer

Auteure/Relectrice

Marion Tible has a PhD in cellular biology and physiopathology. Formerly a researcher in thematics varying from cardiology to neurodegenerative diseases, she is now part of Long Long Life team and is involved in scientific writing and anti-aging research.

More about the Long Long Life team

Marion Tible est docteur en biologie cellulaire et physiopathologie. Ancienne chercheuse dans des thématiques oscillant de la cardiologie aux maladies neurodégénératives, elle est aujourd’hui impliquée au sein de Long Long Life pour la rédaction scientifique et la recherche contre le vieillissement.

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La spermidine: réguler l’autophagie pour mieux vieillir ?

Fiche d'identité

La spermidine en quelques mots

Les polyamines (putrescine, spermidine et spermine) sont une famille de molécules dérivant de l’ornithine et sont essentielles à beaucoup de mécanismes cellulaires centraux, tels que la croissance et la prolifération cellulaires, le maintien de la stabilité génétique et l’autophagie. Initialement découverte dans le sperme (d’où son nom), la spermidine fait aujourd’hui l’objet d’études qui démontrent son intérêt dans la lutte contre vieillissement et l’augmentation de l’espérance de vie chez la levure, la drosophile, le nématode et dans des cultures cellulaires humaines [1]. La spermidine est la polyamine la plus étudiée. Elle est synthétisée à partir de la putrescine et sert de précurseur à la spermine. Mais quels peuvent être les rôles des ces molécules au nom peu ragoutant ?!

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Du fromage pour lutter contre le vieillissement ?

On retrouve les polyamines, et notamment la spermidine, dans des aliments de tous les jours. Bonne nouvelle, il y en a plein dans le fromage (cantal, comté, roquefort, reblochon et brie notamment) ! On en retrouve également dans les agrumes, le raisin, la banane, les pois, les lentilles et les fèves ainsi que dans la farine d’épeautre et les céréales complètes.

Une régulatrice de l’autophagie

L’autophagie est un mécanisme de mort programmée de la cellule, qui diffère de l’apoptose. En effet, l’apoptose mène systématiquement à la mort de la cellule: c’est un processus répondant à des conditions de stress ou de souffrance qui permet de maintenir le maximum de cellules en vie grâce à la destruction de certaines. L’autophagie, en revanche, est une sorte de cannibalisme cellulaire: la cellule, en réponse à des signaux extérieurs, va engager une dégradation de ses propres organites. C’est un mécanisme de survie dans le sens où, si les organites défectueux sont éliminés correctement, la cellule va pouvoir continuer à vivre. Néanmoins, si les organites altérés sont trop nombreux ou mal éliminés, la cellule enclenchera une mort programmée. Ce mécanisme est déclenché en réponse à différents facteurs, tels que le jeûne, le stress, certaines modifications de la chromatine…

Le vieillissement résulte de plusieurs mécanismes dont des processus génétiques et épigénétiques complexes déclenchés, entre autres, par des évènements stressants et délétères pour nos cellules, résultant en une activation de la mort programmée. La spermidine, dont la concentration intracellulaire est diminuée lors du vieillissement (et augmentée dans le plasma), a un rôle anti-oxydant puissant permettant de lutter contre ces processus [2]. Chez la levure, des études ont démontré que la spermidine permettait de déclencher des mécanismes de déacétylation des histones (les protéines qui maintiennent l’intégrité de notre ADN) diminuant ainsi le stress oxydant et la nécrose et permettant de réguler l’autophagie [1, 3].

D’autres actions centrales

Des recherches récentes ont montré que la spermidine pouvait agir sur le vieillissement et l’allongement de la vie via d’autres processus, tels que l’inflammation, le métabolisme lipidique et la régulation de la prolifération cellulaire. Bien que l’action de la spermidine sur ces mécanismes ne soit pas encore bien connue, il semblerait qu’elle passe par la régulation d’une voie de signalisation majeure, la voie MAPkinase [4] .

  • Nombre de publications : environ 150
  • Molécule disponible : précurseur en vente libre, spermidine non disponible actuellement sur le marché public.
  • Mode d’administration : par voie orale
  • Posologie : non définie chez l’Homme

Effets cardioprotecteurs : chez la souris, une étude récente a démontré les effets cardiaques bénéfiques d’une supplémentation en spermidine. En effet, elle augmentait l’autophagie cardiaque, la mitophagie et la respiration mitochondriale. En parallèle, la spermidine permettait d’améliorer les caractéristiques élastiques des cardiomyocytes (les cellules musculaires du coeur) tout en baissant l’inflammation endogène liée à l’âge [5].

Lutte contre les maladies neurodégénératives: plusieurs études ont démontré l’intérêt de la spermidine dans les déficits mnésiques [6] et la maladie de Parkinson [7].

Actuellement, les études concernant la spermidine sont majoritairement effectuées chez l’animal. Il est important d’attendre des résultats plus avancés pour connaitre les bienfaits et les potentiels effets secondaires chez l’Homme.

[1] Tobias Eisenberg, Heide Knauer et al., Induction of autophagy by spermidine promotes longevity, Nature Cell Biology 2009, 11, 1305–1314

[2] Pucciarelli S, Moreschini et al., Spermidine and spermine are enriched in whole blood of nona/centenarians. Rejuvenation Res. 2012 Dec;15(6):590-5

[3] Rubinsztein DC, Mariño G, Kroemer G. Autophagy and aging., Cell. 2011 Sep 2;146(5):682-95.

[4] Minois N. Molecular basis of the ‘anti-aging’ effect of spermidine and other natural polyamines – a mini-review. Gerontology. 2014;60(4):319-26

[5] Tobias Eisenberg, Mahmoud Abdellatif et al., Cardioprotection and lifespan extension by the natural polyamine spermidine, Nature Medicine 2016, 22, 1428–1438

[6] Sigrist SJ, Carmona-Gutierrez D, Gupta VK, et al. Spermidine-triggered autophagy ameliorates memory during aging. Autophagy. 2014;10(1):178-179

[7] Büttner S, Broeskamp F, Sommer C, et al. Spermidine protects against α-synuclein neurotoxicity . Cell Cycle. 2014;13(24):3903-3908

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L’automédication peut s’avérer dangereuse pour la santé, veuillez consulter un médecin avant de débuter un traitement, quel qu’il soit.

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CoEnzyme Q10, un anti-oxydant anti-viellissement proné par ray kurzweil

CoEnzyme-Q10

CoEnzyme-Q10-bottle

Fiche d'identité

Un transporteur d’électrons au taquet

Le coenzyme Q10, aussi appelée ubiquinone, est connu pour son rôle clef dans le métabolisme bioénergétique de la mitochondrie, le poumon de nos cellules. Aujourd’hui, son effet anti-oxydant est le sujet de beaucoup d’études visant à réduire les effets de l’âge sur notre peau, notre cœur ou notre cerveau. Parallèlement, il a été démontré que le coenzyme Q10, naturellement présent dans nos cellules, est un bon biomarqueur de l’âge biologique: sa concentration plasmatique diminue au cours du temps mais aussi durant des processus pathologiques tels que le cancer, les maladies neurodégénératives, le diabète ou les maladies cardiovasculaires [1].

Intérêt
Preuve d'Efficacité
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Le coenzyme Q10, un antioxydant magique ?

L’ubiquinone est une substance dont la structure est proche d’une vitamine et dont le rôle principal est de participer au transport des électrons dans la mitochondrie. Une concentration adéquate en coenzyme Q10 est indispensable pour garantir la « respiration » cellulaire et la production d’ATP, notre principale source d’énergie endogène. En parallèle, le coenzyme Q10 fonctionne comme un anti-oxydant, un rôle qu’il joue dans toutes nos cellules en se liant à des lipoprotéines et en les protégeant [2].

Un rôle majeur dans la régulation génétique

Le coenzyme Q10 est reconnu comme un puissant régulateur de l’expression génique [3, 4]. La supplémentation en ubiquinone, ou en composés augmentant sa concentration naturelle, a montré une pléiades d’effets bénéfiques sur la signalisation cellulaire, le métabolisme ou l’inflammation [5]. Cependant, on ne sait pas encore exactement quels mécanismes moléculaires sont impliqués dans ces modifications.

Une molécule qui nous booste et nous protège

En se liant aux lipoprotéines, le coenzyme Q10 les protège de l’oxydation, à la fois au sein des membranes cellulaires et dans les lipides circulants comme le LDL (le « mauvais cholestérol »).  De ce fait, c’est une puissant actif de prévention contre les maladies cardiovasculaires. L’effet anti-athérome (les plaques de gras qui bouchent les artères) du coenzyme Q10 a été démontré dans plusieurs études sur la souris [6]. Il a également un effet preventif contre le vieillissement des artères via des mécanismes de protection des cellules endothéliales [7].

En plus de ces effets anti-âge et notamment cardioprotecteurs, l’ubiquinone agit comme un recycleur de l’acide ascorbique (Vitamine C) et du α-tocopherol (Vitamine E), deux autres anti-oxydants importants apportés par l’alimentation [8].

  • Nombre de publications : plus de 500
  • Molécule disponible : en vente libre
  • Mode d’administration : par voie orale ou topique
  • Posologie : entre 150 et 300 mg/jour

Effet neuroprotecteur : chez des patients présentant des neuropathies, une supplémentation en coenzyme Q10 semble réduire le niveau d’oxydation lipidique dans le plasma protégeant ainsi les neurones [9]. Des effets préventifs, voire curatifs, ont été mis en évidence dans la maladie de Parkinson [10] et la maladie d’Alzheimer [11].

Anti-cancer: la supplémentation en ubiquinone (à hauteur de 400 mg/jour) semble jouer un rôle anti-métastatique et anti-tumoral. Chez des patients atteints d’un mélanome, une étude a démontré une diminution de la taille de la tumeur initiale et une baisse du risque de métastases accompagnée d’un meilleur taux de survie grâce à un apport en coenzyme Q10 [12].

Lutte contre l’infertilité: chez des la souris, il a été démontré que la prise de coenzyme Q10 permettait de retarder la ménopause et de traiter partiellement l’infertilité [13].

Lutte contre le vieillissement de la peau: il n’aura échappé à personne que beaucoup de crèmes anti-rides contiennent du coenzyme Q10. Son effet est avéré sur le vieillissement de la peau [14] et la prévention des problématiques liées au soleil [15].

Aucune étude actuelle n’a démontré d’effets secondaires d’une supplémentation en ubiquinone en-dessous de 1200 mg/jour.

L’absorption est augmentée si l’on prend le supplément avec un repas.

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[1] Garrido-Maraver J. et al., Clinical applications of coenzyme Q10. Front Biosci (Landmark Ed), 2014 Jan 1;19:619-33

[2] Crane FL. Biochemical functions of coenzyme Q10. J Am Coll Nutr. 2001;20:591–598

[3] Groneberg DA, Kindermann B, Althammer M, Klapper M, Vormann J, et al. Coenzyme Q10 affects expression of genes involved in cell signalling, metabolism and transport in human CaCo-2 cells. Int J Biochem Cell Biol. 2005;37:1208–1218

[4] Schmelzer C, Lindner I, Rimbach G, Niklowitz P, Menke T, Döring F. Functions of coenzyme Q10 in inflammation and gene expression. Biofactors. 2008;32:179–183

[5] Santos-González M, Gómez Díaz C, Navas P, Villalba JM. Modifications of plasma proteome in long-lived rats fed on a coenzyme Q10-supplemented diet. Exp Gerontol. 2007;42:798–806

[6] Witting PK, Pettersson K, Letters J, Stocker R. Anti-atherogenic effect of coenzyme Q10 in apolipoprotein E gene knockout mice. Free Radic Biol Med, 2000, 29(3–4):295–305

[7] Tsai KL, Chen LH et al., Coenzyme Q10 suppresses oxLDL-induced endothelial oxidative injuries by the modulation of LOX-1-mediated ROS generation via the AMPK/PKC/NADPH oxidase signaling pathway. Mol Nutr Food Res, 2011, 55(Suppl 2):S227–S240

[8] Stoyanovsky DA, Osipov AN, Quinn PJ, Kagan VE, Ubiquinone-dependent recycling of vitamin E radicals by superoxide. Arch Biochem Biophys. 1995 Nov 10; 323(2):343-51

[9] Hernandez-Ojeda J, Cardona-Munoz EG et al., The effect of ubiquinone in diabetic polyneuropathy: a randomized double-blind placebo-controlled study. J Diabetes Complicat, 2012, 26(4):352–358

[10] Shults CW, Flint Beal M, Song D, Fontaine D. Pilot trial of high dosages of coenzyme Q10 in patients with Parkinson’s disease. Exp Neurol. 2004;188:491–494

[11] Lee J, Boo JH, Ryu H. The failure of mitochondria leads to neurodegeneration: do mitochondria need a jump start? Adv Drug Deliv Rev. 2009;61:1316–1323

[12] Rusciani L, Proietti I, Rusciani A, Paradisi A, Sbordoni G, et al. Low plasma coenzyme Q10 levels as an independent prognostic factor for melanoma progression. J Am Acad Dermatol. 2006;54:234–241

[13] Ben-Meir A, Burstein E, Borrego-Alvarez A, et al. Coenzyme Q10 restores oocyte mitochondrial function and fertility during reproductive aging. Aging Cell. 2015;14(5):887-895

[14] Knott A, Achterberg V, Smuda C, et al. Topical treatment with coenzyme Q10‐containing formulas improves skin’s Q10 level and provides antioxidative effects. Biofactors (Oxford, England). 2015;41(6):383-390

[15] Yadav NK, Nanda S, Sharma G, Katare OP. Systematically optimized coenzyme q10-loaded novel proniosomal formulation for treatment of photo-induced aging in mice: characterization, biocompatibility studies, biochemical estimations and anti-aging evaluation. J Drug Target. 2016;24(3):257-71

Dr. Marion Tible

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Stimulation transcrânienne, l’avenir du vieillissement cérébral ?

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Qu’est-ce que la stimulation transcrânienne ?

Lorsqu’on parle de stimulation transcrânienne, on s’imagine tout de suite les électrochocs, la chambre de torture, le bâtonnet entre les dents et les cris étouffés de la victime accrochée à une chaise électrique d’avant-guerre. Il n’en n’est rien !

La technique de stimulation transcrânienne est encore largement utilisée dans le traitement de la dépression ne répondant pas aux anti-dépresseurs médicamenteux et fait l’objet de beaucoup d’études dans les maladies neurodégénératives. Elle consiste en l’application de chocs électriques légers sur des zones spécifiques du cerveau [1, 3] et on distingue la stimulation magnétique de la stimulation par courant direct.

Pour la première, une bobine magnétique est placée au-dessus de la zone d’intérêt et va induire des changements rapides de champs magnétiques créant ainsi un champ électrique dans le cerveau.

Pour la seconde technique, ce sont les « électrochocs » que nous connaissons, consistant en l’application d’un courant électrique direct via des électrodes. Le fonctionnement des neurones étant basé sur un potentiel d’action électrique qui se transmet en sautant au-dessus de la gaine de myéline des axones, l’application d’un courant va altérer ces fonctions et permettre de diagnostiquer un problème de conduction (comme dans les scléroses en plaques) ou de traiter des pathologies (comme la dépression) en réinitialisant des réseaux neuronaux [1, 2, 3].

Quel rôle dans le traitement et la prévention des pathologies neurodégénératives ?

Afin de proposer le bon traitement, si traitement il y a, les maladies neurologiques doivent d’abord être correctement diagnostiquées. C’est notamment la problématique dans l’Alzheimer, le Parkinson, les démences à corps de Lewy ou encore les paralysies supra-nucléaires : leur diagnostic n’est actuellement 100% certain qu’à l’autopsie des patients et les premiers stades des pathologies peuvent beaucoup se ressembler voire se superposer. La stimulation magnétique transcrânienne répétée (rTMS) permet de discriminer les maladies de Parkinson des autres types de démences [4]. Elle est également capable de distinguer la maladie d’Alzheimer de la démence fronto-temporale [5], un outil important car les deux types de démences sont souvent confondues. D’autres applications diagnostiques sont en cours de développement et pourraient apporter des éléments importants permettant une prise en charge adéquate des patients.

Une fois le diagnostic établi, il faut pouvoir traiter les différents types de démences. Plusieurs études se sont intéressées à la stimulation transcrânienne, soit directe soit magnétique. Sur l’Alzheimer, les résultats sont concluants mais de courte durée [6], les traitements devant être adaptés et accompagnés d’entrainements cognitifs. Chez la souris, une prise en charge précoce complétée d’exercices mnésiques a démontré une très bonne efficacité des traitements de rTMS [7]. Enfin, dans la maladie de Parkinson, les résultats sont prometteurs [8].

long long life transcranial magnetic stimulation stimulation transcranienne
EN: A transcranial magnetic stimulation coil positioned above the target area of the brain. The session is painless. FR: Une bobine de stimulation transcrânienne magnétique est placée au-dessus de la zone d'intérêt du cerveau. La séance est indolore.

Vers une régulation de l’inflammation dans les maladies neurodégénératives ?

De plus en plus d’études montrent un effet des stimulations magnétiques à basse fréquence sur les cellules neuro-immunitaires, permettant l’activation de la microglie via la sécrétion augmentée de ROS (reactive-oxygen species), de cytokines et de leur fonction de phagocytose [9]. Il apparaît à présent que la stimulation magnétique a également un effet sur l’oxydation cellulaire et aurait un effet neuroprotecteur et anti-inflammatoire de ce fait [9]. Les résultats de toutes ces études in vivo et in vitro donnent des pistes encourageantes de traitements bien que leurs mécanismes d’action ne soient pas entièrement compris au niveau moléculaire.

References

[1] Groppa, S, Oliviero, A et al. « A practical guide to diagnostic transcranial magnetic stimulation: Report of an IFCN committee ». Clinical Neurophysiology. 2012, 123 (5): 858–882.

[2] Lefaucheur, JP; et al. « Evidence-based guidelines on the therapeutic use of repetitive transcranial magnetic stimulation (rTMS) ». Clinical Neurophysiology. 2014, 125 (11): 2150–2206.

[3] George, MS; Post, RM « Daily Left Prefrontal Repetitive Transcranial Magnetic Stimulation for Acute Treatment of Medication-Resistant Depression ». American Journal of Psychiatry. 2011, 168 (4): 356–364.

[4] Benussi A, Dell’Era V et al. « Discrimination of atypical parkinsonisms with transcranial magnetic stimulation. » Brain Stimul. 2017 Nov 22. S1935-861X(17)30969-5.

[5] Benussi A, Di Lorenzo F et al. « Transcranial magnetic stimulation distinguishes Alzheimer disease from frontotemporal dementia. » Neurology. 2017 Aug 15;89(7):665-672.

[6] Raffaele Nardone, Jürgen Bergmann, Monica Christova, et al., “Effect of Transcranial Brain Stimulation for the Treatment of Alzheimer Disease: A Review,” International Journal of Alzheimer’s Disease, 2012, ID 687909, 5 pages.

[7] Hampstead BM, Sathian K, Bikson M, Stringer AY. « Combined mnemonic strategy training and high-definition transcranial direct current stimulation for memory deficits in mild cognitive impairment. » Alzheimer’s & Dementia : Translational Research & Clinical Interventions. 2017; 3(3):459-470.

[8] Benninger DH, Lomarev M, Lopez G, et al « Transcranial direct current stimulation for the treatment of Parkinson’s disease » Journal of Neurology, Neurosurgery & Psychiatry 2010; 81:1105-1111.

[9] Guerriero F, Ricevuti G. Extremely low frequency electromagnetic fields stimulation modulates autoimmunity and immune responses: a possible immuno-modulatory therapeutic effect in neurodegenerative diseases. Neural Regeneration Research. 2016;11(12):1888-1895.

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Transhumanisme et vieillissement : Fight Aging! 18 décembre 2017

Long Long Life FIght aging transhumanisme vieillissement longévité

Fight Aging! Extraits

Parce que tout le monde ne comprend pas forcément la langue de Shakespeare, Long Long Life vous fournit une traduction automatique post-éditée des éléments les plus importants de la newsletter Fight Aging! 

Fight Aging! fournit un résumé hebdomadaire des actualités et des commentaires pour des milliers d’abonnés intéressés par la science de la longévité: progrès en matière de contrôle médical du vieillissement afin de prévenir la vulnérabilité, la souffrance et les maladies liées à l’âge, ainsi que pour fournir des améliorations dans la compréhension actuelle de ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas lorsqu’il s’agit de prolonger une vie saine. Attendez-vous à voir des résumés des récents progrès de la recherche médicale, des nouvelles de la communauté scientifique, des initiatives de collecte de fonds pour accélérer le travail sur la réparation et l’inversion du vieillissement, des liens vers des ressources en ligne, et bien plus encore.

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  • Réflexions oisives sur la réaction de la classe politique quand elle réalisera que les thérapies de rajeunissement sont imminentes
  • Les lésions mutagènes dans les cellules cérébrales à longue durée de vie sont corrélées avec l’âge
  • La plasma jeune améliore la fonction hépatique chez les rats âgés en stimulant l’autophagie
  • Encore plus de preuves d’une altération du drainage du liquide céphalorachidien dans le vieillissement
  • Récepteurs de mort cellulaire comme biomarqueurs de la mortalité cardiovasculaire
  • Une discussion sur la sénescence cellulaire dans la dégénérescence maculaire liée à l’âge
  • La fondation SENS commente la recherche de Calico sur le rajeunissement apparent des ovocytes
  • La sénescence cellulaire et le déclin des cellules souches dans l’hypertrophie cardiaque liée à l’âge et causée par l’hypertension artérielle

Réflexions oisives sur la réaction de la classe politique quand elle réalisera que les thérapies de rajeunissement sont imminentes

L’establishment politique est un fléau sur la terre; c’est généralement vrai de toute époque. Nous avons la chance de vivre à une époque où le niveau d’impact est moins brutal et plus bureaucratique qu’il ne l’ a été, et dans une région où le niveau de richesse est suffisamment élevé pour permettre à la plupart des gens de vivre confortablement malgré les guerres constantes et le vaste gaspillage des pouvoirs. Il y a, ce qui est important, suffisamment d’espace dans notre société laissée libre et incontrôlée pour que le développement technologique se fasse à un rythme raisonnable. La technologie détermine à peu près tout sur nos vies, la mesure dans laquelle elles valent la peine d’être vécues, la forme de nos sociétés et le rythme auquel nous vieillissons jusqu’ à la mort. Un progrès plus rapide est une grande et merveilleuse chose. Pourtant, tôt ou tard, les nouvelles technologies deviennent suffisamment prometteuses pour attirer l’attention des milieux politiques, et les défis du développement se transforment alors en défis pour repousser les diverses formes de banditisme et de sabotage, subtiles et moins délicates.

J’ai remarqué l’article ci-dessous dans la presse politique d’aujourd’hui; il est étonnamment bien documenté dans ses détails, si ce n’est certains de ses prémisses, compte tenu de la source. Le journalisme politique est à peu près le pire de l’industrie de la presse, et le « pire » dans ce contexte est devenu une barre très basse de ces derniers temps; la propagande stentorienne du passé a cédé la place à une sorte d’hystérie de masse. En ce qui concerne l’article ici – si nous commençons à voir davantage de ce genre de choses, répétées plus souvent, cela pourrait marquer le début d’un établissement interventionniste en matière de science de la longévité. Ce n’est probablement pas quelque chose dont il faut se réjouir: le premier instinct de cet établissement est de mettre un terme à toute forme de changement, le second est de taxer tout ce qui est nouveau, quels que soient les dommages causés, et le troisième est de restreindre et de contrôler l’accès, en le limitant à ceux qui ont des connexions.

Lorsque l’attention de l’établissement se traduit par un financement arraché au pool généré par la taxation involontaire et consacré à une cause spécifique, ces fonds sont invariablement largement détournés vers des activités et des déchets inutiles, ou utilisés pour soutenir des activités non connexes menées par les politiquement liés. Voyez le peu que l’US National Institute on Aging a accompli au cours des vingt dernières années: tant de financements, tant d’études, tant de programmes, et où sont les résultats en termes d’années de vie humaine gagnées? L’espérance de vie résiduelle à 60 ans a progressé très lentement dans une tendance sans rapport avec les dépenses publiques de recherche. La philanthropie, les organismes de bienfaisance et les entreprises en démarrage qui utilisent une infime fraction du budget de la NIA, fondée sur des données scientifiques suffisamment explorées pour pouvoir commencer il y a trente ans, permettront d’assurer l’avenir de nouvelles années de vie saine.

Pendant ce temps, le premier instinct des propagandistes de la presse politique est de se demander comment une amélioration de la souffrance des personnes âgées pourrait affecter l’équilibre des votes ou le paiement des droits, les partis politiques ou la réglementation en vigueur. On a l’impression que les gens, la souffrance, la mort n’ont pas tant d’importance à leurs yeux, si ce n’est la façon dont ils sont vus à distance de la ville sur la colline. Je trouve ça moche.

Nous pourrions faire pire que d’éviter tous les politiciens et leurs créatures, et de travailler à faire le bien que nous voulons voir dans le monde nous-mêmes. Cependant, l’establishment politique exploite et prospère en cooptant nos pires instincts et, comme le montre l’état actuel du monde, cette stratégie est très efficace. En tant que choix de vie, je vous conseille de lire plus Thoreau et Spooner et moins de la presse telle qu’elle est aujourd’hui – des conseils qui étaient sans doute tout aussi pertinents il y a quelques siècles qu’aujourd’hui. S’engager avec l’establishment politique est un calice empoisonné, qui entraîne les productifs et les ennoblit dans un système qui ne fait que produire du gaspillage et de la moquerie. Le vrai travail est fait ailleurs.

Pourquoi un médicament pour le vieillissement mettrait-il Washington au défi?

Que se passerait-il si vous pouviez vivre jusqu’ à 85, 90 ou même 100 ans avec vos facultés mentales intactes, capables de vivre de façon autonome sans conditions débilitantes jusqu’ à la dernière année de votre vie? Et si un seul traitement médical pouvait éviter une poignée de maladies terrifiantes comme les maladies cardiaques, le cancer et la maladie d’Alzheimer? L’idée d’une pilule contre le vieillissement ressemble à de la science-fiction ou de la fantaisie. Mais la chasse est de plus en plus réelle. L’approche dominante a même un nom: les médicaments sénolytiques. La science est encore loin d’être prouvée, mais la perspective d’un médicament pour vieillir en meilleure santé a déjà attiré des investissements importants de la part d’entreprises pharmaceutiques bien connues, et les premières études humaines sur les médicaments anti-vieillissement sont en cours. Si les résultats sont concluants, les premiers médicaments pourraient être disponibles en seulement une décennie.

Toutefois, au fur et à mesure que la recherche progresse, elle soulève une série de nouvelles questions auxquelles la médecine et les organismes de réglementation devront faire face. Et les questions les plus complexes se posent exactement autour de la question qui rend le domaine si passionnant: la notion de traitement du processus de vieillissement lui-même. Il n’ y a jamais eu de médicament pour le vieillissement en partie parce que le « vieillissement » n’est pas considéré comme une maladie par la FDA. Devrait-il en être ainsi? Quels sont les signes et symptômes du vieillissement? Et si un médicament était approuvé pour le vieillissement – quelque chose que tout être humain éprouve – qui prendrait en charge les coûts d’une pilule qui pourrait potentiellement être prescrite à chaque personne vivante? Et ce ne sont pas les seules questions. Il s’avère que l’évaluation de la science est également complexe, en partie parce qu’il est difficile de déterminer si un médicament change fondamentalement le cours du vieillissement humain. C’est aussi une question d’éthique: le vieillissement est un processus humain normal, donc l’essai d’un médicament pour le « vieillissement » signifie que des personnes en bonne santé seraient autrement soumises à ses effets secondaires inévitables, pour des avantages non prouvés. Combien de temps un procès serait-il même nécessaire? Les organismes de réglementation ne sont pas près de répondre à ce genre de question.

Jusqu’ à présent, les scientifiques se penchent sur bon nombre de ces questions compliquées en testant ces médicaments uniquement chez des personnes très malades et en étudiant s’ils aident à traiter des maladies mortelles avec peu d’autres options thérapeutiques. L’idée est de faire approuver d’abord un médicament anti-vieillissement potentiel dans le cadre de protocoles plus traditionnels sans avoir à s’attaquer aux questions plus épineuses et à plus long terme soulevées par l’idée de traiter le « vieillissement ». Cependant, il est peu probable que les médecins attendent des réponses aux questions plus générales concernant ces médicaments avant de commencer à les prescrire aux patients. Dès qu’un sénolytique ou un autre médicament anti-vieillissement est approuvé à quelque fin que ce soit, les médecins peuvent commencer à le prescrire à leurs patients pour n’importe quelle condition qu’ils veulent, et probablement le feront.

La science anti-âge a longtemps été considérée avec scepticisme, une science « douce » plus souvent la province des charlatans vendant des potions douteuses que les chercheurs médicaux sérieux. Mais les médicaments sénolytiques sont en train de changer cela. L’idée qui les sous-tend est d’attaquer les cellules sénescentes ou  » zombie  » – des cellules qui ont cessé de se diviser, mais qui ne sont pas mortes. Les cellules sénescentes libèrent des composés toxiques et inflammatoires qui altèrent le fonctionnement des cellules saines, et les scientifiques croient qu’ils contribuent à entraîner le déclin des tissus corporels importants, comme les organes. Les scientifiques ont découvert que le nombre de cellules sénescentes augmente avec le vieillissement chez les souris, les singes et les humains; elles sont associées à des maladies chroniques comme le diabète, les maladies cardiaques, le cancer, l’arthrite et la fragilité générale. Chez les petits mammifères, les scientifiques ont découvert que l’élimination des cellules sénescentes retarde et prévient de nombreuses affections et maladies liées à l’âge. Dans les essais sur les animaux, les agents sénolytiques ont également traité avec succès des affections telles que la dysfonction cardiaque, les maladies pulmonaires, le diabète, l’ostéoporose et les dommages causés par les radiations. Il a même été démontré que le nettoyage des cellules sénescentes des souris adultes augmente la durée de vie médiane.

Il ne sera pas facile d’interpréter les résultats des études sur le vieillissement humain. Pour prouver qu’un médicament prévient le vieillissement, les entreprises devront finalement trouver des changements chez des personnes qui ne sont pas touchées par la maladie. Par exemple, la peau se ride et perd de son élasticité au fil des ans, mais cela ne cause pas de maladie. La masse musculaire diminue également avec l’âge. Si une entreprise peut démontrer que le médicament modifie ces changements, »c’est un bon argument que vous avez une incidence sur le vieillissement ». Mais le potentiel d’approbation des médicaments anti-vieillissement sur la base de ces indicateurs déclenche déjà l’alarme des bioéthiciens. Ils craignent que les pressions exercées par les entreprises pour que ces médicaments soient approuvés rapidement ne conduisent à exposer les patients à des médicaments qui n’offrent que des avantages superficiels – et éventuellement à des dommages cachés. Cette préoccupation à l’égard de la « dérive des indications » – la tendance à prescrire des médicaments pour des problèmes qu’ils n’étaient pas autorisés à traiter – est un autre déclencheur pour les éthiciens. Bon nombre des entreprises qui testent les premiers médicaments sénolytiques n’essaient pas de les faire approuver pour le vieillissement, mais ciblent plutôt des maladies pour lesquelles elles croient que les cellules sénescentes jouent un rôle.

En raison de l’enthousiasme suscité par les médicaments, les chercheurs s’inquiètent déjà des récits anecdotiques de gens qui veulent utiliser les médicaments pour traiter le vieillissement avant l’heure de pointe. Paul Robbins de l’Institut Scripps a dit que certains sénolytiques sont des produits naturels ou des médicaments de chimiothérapie plus anciens. Il a entendu parler de cliniques déjà mises en place à l’étranger pour fournir des médicaments comme ceux-là comme traitements anti-vieillissement, même sans preuve qu’ils fonctionnent, ou des données sur la bonne posologie. Le battage médiatique est dangereux, prévient James Kirkland, dont l’employeur, la clinique Mayo, investit dans les sénolytiques. « Tout peut mal tourner en cours de route. Si vous pouviez mettre en garde vos lecteurs, dites-leur de ne pas prendre ces médicaments avant d’avoir fait les essais, car c’est une nouvelle façon de faire les choses. Nous ne savons pas s’ils vont fonctionner et nous ne savons pas quels sont les effets secondaires. »

« Si vous démontrez que ces médicaments sont efficaces, tout le monde voudra probablement en prendre. La question devient alors une question de coût », a déclaré Steven Austad, directeur scientifique de l’American Federation for Aging Research. Un médicament à prix élevé pris par tout le monde pourrait imposer un fardeau à un système de soins de santé déjà surchargé, qui devrait probablement payer pour que tout le monde prenne ce médicament pendant des décennies. Et plus les gens vivent longtemps, plus ils tireront profit des programmes de prestations du gouvernement. « Politiquement, c’est un sujet brûlant », a déclaré Laura Niedernhofer de l’Institut de recherche Scripps. « Quelqu’un qui ne creuse pas profondément pense immédiatement: » Oh mon Dieu, la durée de vie va s’allonger et la Sécurité Sociale est déjà en mauvaise posture, et comment allons-nous gérer ça? » Niedernhofer est optimiste, cependant, en affirmant que les coûts des thérapies anti-vieillissement vont plus que se payer d’eux-mêmes, leurs coûts compensés par le fait que les gens en meilleure santé auront besoin de moins de soins médicaux dans les dernières années de leur vie.

Selon Leigh Turner, bioéthicienne de l’Université du Minnesota, une autre préoccupation est de pousser les ressources vers une idée qui n’ a pas fait ses preuves, plutôt que vers des programmes de santé publique éprouvés qui ont déjà prouvé qu’ils prolongent la vie et améliorent la santé, comme l’approvisionnement en eau potable ou une meilleure gestion des déchets. Mais  » rien dans notre monde n’est équitablement réparti – pas d’argent, pas de nourriture, pas d’eau « , s’oppose S. Jay Olshansky, qui étudie le vieillissement à l’Université de l’Illinois à la Chicago School of Public Health. Ces inégalités ne sont pas une excuse pour cesser de poursuivre une idée qui pourrait améliorer la santé de tous. Et le coût élevé potentiel ne devrait pas arrêter la recherche, dit-il: les pays riches ont poursuivi un grand nombre d’interventions coûteuses dans le domaine de la santé qui n’étaient pas abordables au départ, ou qui ne le sont toujours pas dans certaines parties du monde en développement.

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Les lésions mutagènes dans les cellules cérébrales à longue durée de vie sont corrélées avec l’âge

Les dommages dus aux mutations aléatoires de l’ADN nucléaire sont-ils une cause importante du vieillissement? Le consensus au sein de la communauté scientifique sur cette question est qu’il s’agit d’une cause importante, la théorie étant que cela entraîne un changement suffisant dans la production de protéines et le comportement cellulaire pour produire une dégradation fonctionnelle. Ce consensus est toutefois remis en question et, à l’heure actuelle, il y a un manque flagrant de preuves à l’appui pour l’une ou l’autre de ces positions, même si l’on en juge par quelques études intéressantes de ces dernières années. Il est bien connu que le niveau de mutation est corrélé avec l’âge, et les méthodes de ralentir le vieillissement ralentissent également l’augmentation des dommages mutagènes. Ainsi, chaque aspect du vieillissement tend en fait à être corrélé avec la charge de mutation, mais cela ne nous renseigne pas nécessairement sur la cause et l’effet – et c’est le cas ici.

Le vieillissement chez l’homme entraîne une incidence accrue de presque toutes les maladies, y compris les maladies neurodégénératives. On a longtemps émis l’hypothèse que le vieillissement et la neurodégénérescence sont associés à la mutation somatique dans les neurones; cependant, des obstacles méthodologiques ont empêché de vérifier directement cette hypothèse. Les marqueurs de dommages d’ADN augmentent dans le cerveau avec l’âge, et les maladies génétiques de progeroid causées par des défauts dans la réparation de dommages d’ADN (DDR) sont associées à la neurodégénérescence et au vieillissement prématuré. Ici, nous avons examiné quantitativement si le vieillissement ou les troubles de DDR défectueux entraînent des mutations plus somatiques dans les neurones humains postmitotiques uniques.

Les mutations somatiques qui se produisent dans les neurones postmitotiques sont uniques à chaque cellule et ne peuvent donc être analysées de façon exhaustive qu’en comparant les génomes des cellules individuelles. Par conséquent, nous avons analysé les neurones humains par séquençage du génome entier à cellules uniques (WGS). Comme les altérations du cortex préfrontal ont été liées au déclin cognitif lié à l’âge et aux maladies neurodégénératives, nous avons analysé 93 neurones du cortex préfrontal (PFC) de 15 individus neurologiquement normaux âgés de 4 mois à 82 ans. Nous avons également examiné 26 neurones de l’hippocampe dentate gyrus (DG) de 6 de ces personnes parce que le DG est un point focal pour d’autres maladies dégénératives liées à l’âge comme la maladie d’Alzheimer. Enfin, pour vérifier si un DDR défectueux dans les maladies neurodégénératives à apparition précoce est associé à une augmentation des mutations somatiques, nous avons analysé 42 neurones PFC de 9 personnes atteintes du syndrome de Cockayne (CS) et du Xeroderma pigmentosum (XP).

Notre analyse a révélé que la variante somatique d’un seul nucléotide (SNNVs) s’accumulait lentement mais inexorablement avec l’âge dans le cerveau humain normal, un phénomène que nous appelons génosenium, et plus rapidement encore dans la neurodégénérescence progéroïde. Moins d’un an après la naissance, les neurones postmitotiques ont déjà ~300-900 sSNVs. Trois signatures ont été associées aux processus de mutations dans les neurones humains: une signature postmitotique ressemblant à une horloge du vieillissement, une signature possiblement développementale qui variait selon les régions du cerveau, et une signature spécifique à la maladie et à l’âge de l’oxydation et de la réparation des dommages causés par l’ADN défectueux. L’augmentation des mutations oxydatives du vieillissement et de la maladie constitue une cible potentielle d’intervention thérapeutique. De plus, l’élucidation des fondements mécanistes de l’accumulation de mutations semblables à une horloge dans les régions du cerveau et d’autres tissus augmenterait notre connaissance des maladies liées à l’âge et du déclin cognitif. CS et XP provoquent une neurodégénérescence associée à des taux plus élevés de SSNV, et il sera important de définir comment d’autres causes plus courantes de neurodégénérescence peuvent également influencer le génosenium.

Le plasma jeune améliore la fonction hépatique chez les rats âgés en stimulant l’autophagie

Les recherches menées ici montrent que les injections de plasma sanguin de jeunes rats améliorent l’autophagie et la fonction hépatique chez les rats âgés. C’est intéressant étant donné les preuves jusqu’ à présent mitigées selon lesquelles le transfert de plasma des jeunes vers les personnes âgées est bénéfique. Cependant, il existe un historique de recherche qui montre que l’augmentation des niveaux des processus cellulaires d’entretien de l’autophagie peut améliorer la fonction hépatique chez les rongeurs âgés. L’autophagie diminue normalement avec l’âge, ce qui semble contribuer à divers problèmes, comme la perte d’activité des cellules souches. Vous vous souviendrez peut-être que l’augmentation du nombre de récepteurs sur les lysosomes chez les rats âgés peut améliorer la fonction hépatique; les lysosomes sont la partie de l’infrastructure autophagique qui décompose les protéines et les structures endommagées, et ils fonctionnent plus efficacement lorsqu’ils sont équipés de récepteurs plus nombreux.

La stratégie de transfusion de plasma de jeunes à vieux est une conséquence de la recherche sur la parabiose dans laquelle les systèmes circulatoires d’un individu jeune et vieux sont liés. Cela aggrave les indicateurs de vieillissement chez les jeunes et les améliore chez les personnes âgées. L’opinion actuelle dans le milieu de la recherche est partagée entre l’hypothèse que les facteurs dans le sang des jeunes améliorent la fonction des cellules et des tissus, ou que les facteurs dans le sang vieux endommagent la fonction des cellules et des tissus. Il y a des preuves pour les deux côtés, et l’équilibre a fluctué d’un côté et de l’autre au cours des dernières années.

L’étude ajoute ici quelque chose de nouveau, c’est-à-dire que la preuve des effets bénéfiques du transfert plasmatique doit être principalement médiée par une augmentation de l’autophagie, du moins dans le foie. Cela a été démontré pour la restriction calorique et un certain nombre de méthodes connexes pour ralentir modestement le processus de vieillissement chez les espèces de laboratoire – l’autophagie est clairement importante dans la hiérarchie des systèmes biologiques qui déterminent la relation entre les circonstances environnementales et les variations naturelles du rythme de vieillissement. Étant donné que ces approches ne parviennent pas à prolonger la vie chez les humains et d’autres espèces à longue durée de vie à un degré aussi élevé que chez les espèces à courte durée de vie, on pourrait supposer que la même relation malheureuse s’appliquera ici. La parabiosis pourrait s’avérer être juste une autre manière de manipuler certaines des réactions cellulaires bénéfiques à la restriction de calorie, atteignant les mêmes résultats pauvres sur la durée de vie chez les humains, mais probablement encore un degré utile d’autres avantages pour la santé.

Des études récentes montrant l’effet thérapeutique du sang jeune sur la détérioration des organes liée au vieillissement indiquent que le sang jeune est la solution aux problèmes cliniques liés à la vieillesse. Étant donné que l’autophagie défectueuse a été impliquée dans le vieillissement et les lésions des organes associées au vieillissement, cette étude a été conçue pour déterminer l’effet du sang jeune sur les altérations de la fonction hépatique et des mécanismes sous-jacents induites par le vieillissement, en mettant l’accent sur l’autophagie.

Les rats âgés (22 mois) ont été traités avec du plasma mélangé (1 ml, par intraveineuse) prélevé sur des rats jeunes (3 mois) ou âgés trois fois par semaine pendant quatre semaines, et de la 3-méthyladénine ou de la wortmannine a été utilisée pour inhiber l’autophagie induite par le sang chez les jeunes rats. Le vieillissement était associé à des taux élevés d’alanine transaminase et d’aspartate aminotransférase, d’accumulation de lipofuscine, de stéatose, de fibrose et de régénération hépatique défectueuse après hépatectomie partielle, qui ont été atténués de façon significative par de jeunes injections plasmatiques.

Le plasma jeune pourrait également rétablir l’activité autophagique altérée par le vieillissement, tandis que l’inhibition de l’activité autophagique restaurée par le plasma jeune a annulé l’effet bénéfique du plasma jeune contre les lésions hépatiques causées par le vieillissement. In vitro, le jeune sérum pouvait protéger les hépatocytes âgés contre la sénescence, et l’effet antisénescence du jeune sérum a été abrogé par la 3-méthyladénine, la Wortmannine ou un petit ARN interférant dans la protéine 7 autophagique. Collectivement, nos données indiquent que le plasma juvénile pourrait améliorer partiellement les altérations de la fonction hépatique liées à l’âge, en partie grâce à la restauration de l’autophagie.

Encore plus de preuves d’une altération du drainage du liquide céphalorachidien dans le vieillissement

Leucadia Therapeutics est l’une des jeunes entreprises dirigées par le Methuselah Fund, qui travaille dans ce cas-ci sur un traitement de la maladie d’Alzheimer basé sur une théorie de la maladie qui considère l’altération du drainage du liquide céphalo-rachidien comme une cause importante. La maladie d’Alzheimer est une maladie caractérisée par l’accumulation d’agrégats protéiques, et l’une des façons dont le cerveau élimine normalement ces agrégats est par le drainage du liquide céphalorachidien dans le corps. Les passages pour ce drainage, comme la plupart des autres systèmes corporels, échouent avec le temps. Au cours des dernières années, de plus en plus de preuves liant cette maladie à l’âge sont apparues.

Dans l’exemple ici, les chercheurs arrivent à la conclusion qu’il y a un défaut de drainage du liquide céphalorachidien à partir d’une position tout à fait différente, l’étude de l’hydrocéphalie, ou l’accumulation excessive de liquide céphalorachidien dans le cerveau. Cela n’est pas rare chez les personnes âgées, et il y a un chevauchement marqué avec la maladie d’Alzheimer – il n’est pas difficile de relier les points entre ces deux domaines de recherche. Les données probantes pour l’une tendent à appuyer l’autre, et les divers groupes de recherche qui explorent la physiologie du drainage dans le cerveau peuvent bien finir par converger vers la même destination.

Les syndromes de troubles neurologiques progressifs dans le réglage de la pression normale du liquide céphalo-rachidien (LCR) ont été qualifiés d’hydrocéphalie à pression normale (NPH). Les patients qui ne présentent pas de facteurs de précipitation connus reçoivent un diagnostic de NPFS idiopathique (iNPH), dont le mécanisme demeure largement inconnu. Cependant, la forte augmentation de l’incidence de l’iNPH chez les personnes âgées de 60 ans et plus suggère une association avec le vieillissement. Certaines études récentes ont mis l’accent sur le rôle principal des modifications anormales du drainage hydrique et sanguin ou de la viscoélasticité dans le parenchyme cérébral en tant que mécanismes probables du développement de la maladie lié à l’âge.

Néanmoins, depuis les premiers signalements, l’amélioration immédiate des symptômes à la suite de l’ablation du LCR par une ponction lombaire n’ a pas seulement été utile à des fins cliniques, mais a également suggéré que la perfusion anormale est la cause directe des manifestations cliniques. Malgré l’ensemble des données probantes démontrant des changements dans le débit sanguin à la suite de l’examen par prélèvement, il n’existe pas de critères diagnostiques établis fondés sur l’imagerie du débit sanguin. Il est essentiel que l’iNPH soit diagnostiqué suffisamment tôt pour permettre le détournement du LCR à l’aide d’un shunt, le cas échéant, afin de prévenir des dommages irréversibles. Il est donc nécessaire de recourir à des techniques novatrices et non invasives pour évaluer cet état de santé chez les personnes âgées.

Récemment, la cartographie de la phase de basse fréquence dans une série temporelle de signaux dépendants du niveau d’oxygénation du sang (BOLD) a été proposée comme biomarqueur cliniquement utile dans les maladies cérébrovasculaires. Dans la présente étude, nous avons fait l’acquisition de l’imagerie par résonance magnétique (IRM) BOLD à l’état de repos avant et après une TT rachidienne, et comparé les cartes de décalage BOLD pour évaluer l’effet du traitement sur la perfusion cérébrale chez des sujets atteints de iNPH.

Nous avons observé une phase anormale dans la région périventriculaire où les veines profondes convergent. Dans des conditions saines, la phase ou le temps de drainage relatif dans cette région présentait systématiquement une phase veineuse tardive. Ce temps de drainage anormalement long, ou temps d’évaporation en iNPH, a été normalisé par TT, alors que la moyenne globale de la phase est restée stable. Collectivement, ces résultats permettent d’interpréter qu’une partie du système veineux profond est drainée par des collatéraux en iNPH au lieu de la voie normale via les veines cérébrales internes. Le changement général après le TT peut refléter la normalisation de cet état, ce qui implique une modification du réseau de drainage. Des altérations du drainage veineux ont été observées dans les NPH chroniques et la zone périventriculaire peut être l’un des sites fréquemment affectés par cette inefficacité veineuse.

Le fait que le vieillissement normal et les anomalies de l’iNPH (corrigé par TT) impliquent une insuffisance veineuse profonde peuvent avoir des implications étiologiques, car cela suggère un drainage veineux altéré en l’absence de dilatation ventriculaire pathologique. Par conséquent, par exemple, une relation de cause à effet entre l’hydrocéphalie et l’œdème périventriculaire peut être mise en doute. Elle peut également impliquer un rôle déclencheur de la congestion veineuse dans la réduction de la conformité cérébrale qui se développe au cours des processus pathologiques et du vieillissement. Bien que le concept d’inefficacité veineuse en tant que cause de l’hydrocéphalie ne soit pas nouveau, il n’ a pas été lié au vieillissement. Bien que le rôle du LCR dans le mécanisme ne puisse pas être déduit des données actuelles, il est intéressant de noter que les zones touchées englobent des régions liées au renouvellement du LCR.

Récepteurs de mort cellulaire comme biomarqueurs de la mortalité cardiovasculaire

Les chercheurs présentent ici des preuves que les récepteurs de mort cellulaire, dont le nom est approprié, sont des biomarqueurs du risque de maladie cardiovasculaire, une mesure indirecte des dommages qui s’accumulent dans le système vasculaire au cours du vieillissement, et de ses effets sur la biochimie cellulaire. Le milieu de la recherche cherche à établir des biomarqueurs fiables et facilement mesurables qui se rapportent aux maladies liées à l’âge, à la mortalité et aux mécanismes connus du vieillissement. Plus il y en a, plus il est probable que ces biomarqueurs puissent être combinés d’une manière algorithmique pour générer un biomarqueur global plus précis de l’âge biologique – quelque chose qui peut être utilisé pour évaluer rapidement la performance des premières thérapies de rajeunissement, à mesure qu’elles arrivent, et pour orienter leur développement.

Les récepteurs de mort cellulaire sont activés, par exemple, dans le cas d’infections lorsque les globules blancs qui ont combattu un virus doivent être éliminés. On savait auparavant que les récepteurs de mort cellulaire peuvent être mesurés dans le sang , mais on ne savait pas si un taux élevé était lié à une augmentation de la mort cellulaire dans le diabète de type 2 et l’artériosclérose. L’objectif de l’étude était donc d’examiner si les « récepteurs de mort » pouvaient être utilisés comme marqueurs liés à des lésions tissulaires continues et s’ils pouvaient être utilisés pour prédire le risque de développer des maladies. Les résultats montrent que l’augmentation de la mortalité cellulaire peut être liée à l’augmentation des taux sanguins de trois membres différents d’une même « famille de récepteurs de mort cellulaire » (TNFR-1, TRAILR-2 et Fas). Une augmentation de la mort cellulaire est observée chez les diabétiques de type 2 ainsi que chez les personnes atteintes d’artériosclérose.

L’hyperglycémie et les graisses sanguines (faible taux de HDL, »le bon cholestérol ») soumettent les vaisseaux sanguins et les cellules bêta productrices d’insuline à un stress. Le stress à long terme endommage les cellules et peut provoquer la mort des récepteurs à la surface de la cellule pour déclencher un programme de suicide cellulaire à l’intérieur de la cellule. « Lorsque les cellules bêta sont endommagées, la production d’insuline diminue, ce qui augmente le risque de diabète. Les dommages provoquent des processus de réparation dans les vaisseaux sanguins. Si elles ne sont pas correctement résolues, cela conduit généralement au développement de plaque dans les vaisseaux sanguins (artériosclérose). La formation de fissures dans cette plaque est la cause principale de l’infarctus du myocarde et de l’accident vasculaire cérébral. »

L’étude a également examiné les liens entre différents facteurs de risque – l’âge, l’IMC, les graisses sanguines, la glycémie et la tension artérielle – et les récepteurs de la mort TNFR-1, TRAILR-2 et Fas dans des échantillons de sang prélevés sur 4 742 personnes faisant partie de l’étude de population Malmö Diet Cancer. Les échantillons des années 1990 ont été comparés au risque de diabète, de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral au cours des 20 prochaines années. Les résultats montrent des liens évidents entre le niveau des récepteurs de la mort dans le sang et les différents facteurs de risque. Les taux élevés de récepteurs de mort étaient fréquents chez les diabétiques, ce qui indique une augmentation du stress cellulaire et un risque de lésions aux différents organes. Chez les non-diabétiques, des taux élevés de récepteurs de la mort ont été associés à un risque accru de diabète et de maladies cardiovasculaires. Cela indique que le niveau des récepteurs de mort cellulaire dans le sang reflète les dommages causés par les facteurs de risque dans différents organes.

Une discussion sur la sénescence cellulaire dans la dégénérescence maculaire liée à l’âge

La sénescence cellulaire est l’une des causes profondes du vieillissement. Une petite fraction du grand nombre de cellules qui deviennent sénescentes chaque jour ne parviennent pas à s’autodétruire et restent dans les tissus pour sécréter un mélange de signaux inflammatoires et d’autres signaux nocifs. Ce comportement est connu sous le nom de phénotype sécrétoire associé à la sénescence, ou SASP. Le nombre considérable de cellules sénescentes dans les vieux tissus a été impliqué comme une cause contributive de nombreuses affections liées à l’âge, des maladies pulmonaires aux problèmes cardiovasculaires en passant par les formes d’arthrite. D’autres liens de causalité seront découverts: il s’agit d’un nouveau champ de recherche énergétique.

À titre d’exemple du type de réflexion en cours, les chercheurs discutent ici d’un rôle potentiel de la sénescence cellulaire dans la dégénérescence maculaire, une cécité progressive causée par la destruction du tissu rétinien. Bien qu’il semble assez probable que les cellules sénescentes soient impliquées, la question est toujours de savoir si elles le sont suffisamment pour en être une cause importante. Cela semble plausible d’après ce qui est connu, mais il ne s’agit pas d’un cas ouvert et fermé. Il existe une incertitude considérable, sur la base des preuves existantes. Heureusement, maintenant que les thérapies sénolytiques pour nettoyer les cellules sénescentes sont une préoccupation constante, il y a une façon assez rapide d’en apprendre davantage: retirer les cellules sénescentes des modèles animaux âgés de dégénérescence maculaire et voir ce qui se passe. Quelqu’un s’en occupera dans les prochaines années, j’imagine.

La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est la principale cause de cécité dans les pays développés. Le vieillissement est le principal facteur de risque de la DMLA, mais c’est une maladie complexe dans laquelle les facteurs génétiques et environnementaux jouent un rôle. Le mécanisme exact de sa pathogenèse est inconnu. Le stress oxydatif, l’agrégation protéique et l’inflammation jouent un rôle central dans le développement de la DMLA. La DMLA sèche précoce est à peine détectable et habituellement asymptomatique. Sa forme avancée, appelée atrophie géographique (GA), est associée à une perte massive de photorécepteurs qui évoque une perte visuelle centrale. Une des caractéristiques cliniques de la DMLA humide est la présence de vaisseaux néovasculaires qui jaillissent des choriocapillaires dans la rétine.

Il a été proposé que la sénescence cellulaire des cellules EPR joue un rôle dans l’étiologie de la DMLA. Il semble que de nombreuses études sur le rôle de la sénescence cellulaire dans le vieillissement de l’organisme et les pathologies liées à l’âge appuient cette idée. L’exposition des cellules à un stress non létal récurrent ou chronique pourrait contribuer à une augmentation de l’accumulation de cellules sénescentes induites par le stress, accélérant ainsi le vieillissement tissulaire. Un corpus croissant de preuves prouve que les dommages persistants à l’ADN, en particulier les cassures à double brin (DSB) et la réponse aux dommages à l’ADN (DDR), sont étroitement associés à la sénescence cellulaire. Les données probantes établissent également un lien entre les lésions de l’ADN et l’inflammation et la maladie, en particulier les maladies liées à l’âge. Il s’agit en quelque sorte d’un cercle vicieux, car la sénescence dépendante de l’ADN peut conduire à la sécrétion de molécules, ce qui peut renforcer la sénescence et provoquer des dommages à l’ADN et la sénescence dépendante de l’ADN.

Les cellules épithéliales pigmentaires rétiniennes épithéliales (RPE) de la rétine centrale sont en état de repos, et lorsqu’elles sont endommagées, elles peuvent être remplacées par leurs homologues proliférants à la périphérie de la RPE. Le stress oxydatif peut induire la sénescence dans les cellules RPE et entraîner l’incapacité des cellules RPE périphériques à sauver leurs équivalents RPE centraux, ce qui peut entraîner une perte massive des cellules RPE observées dans la DMLA cliniquement détectée. Si la plupart des cellules de l’EPR périphérique maculaire sont affectées par la sénescence, ce mécanisme peut échouer et mener à la DMLA. L’EPR sénescente sera la source de la pathologie et aura un effet néfaste sur les tissus environnants par le biais du phénotype sécrétoire associé à la sénescence (PSAS).

Nous pensons que la sénescence est associée à l’autophagie et au DDR. Tous ces trois effets, sénescence, autophagie et DDR, peuvent être provoqués par le stress oxydatif, qui est un facteur important de la pathogenèse de la DMLA. De plus, le vieillissement est le principal facteur de risque de la pathogenèse de la DMLA et peut être lié au stress oxydatif. L’inflammation est associée au stress oxydatif, au vieillissement (inflammation) et à la DMLA. Par conséquent, il est logique et justifié de supposer que la sénescence peut jouer un rôle dans la DMLA et que ce processus peut être influencé ou régulé par l’autophagie et le DDR. Par conséquent, le GATA4, en tant que facteur identifié impliqué dans la sénescence cellulaire, l’autophagie, le DDR et l’inflammation, semble être un candidat naturel pour jouer un rôle majeur dans le mécanisme proposé de la pathogenèse de la DMLA. Toutefois, il ne s’agit là que d’une hypothèse, qui doit être vérifiée, mais nous avons essayé de montrer certains arguments selon lesquels ce sujet mérite d’être approfondi et développé.

Long Long Life FIght aging transhumanisme vieillissement longévitéLa fondation SENS commente la recherche de Calico sur le rajeunissement apparent des ovocytes

La California Life Company, ou Calico, d’ordinaire très secrète, a récemment partagé certaines de ses recherches sur le rajeunissement qui a lieu aux premiers stades du processus de reproduction – les parents sont âgés et les enfants sont jeunes, donc une forme de rajeunissement doit se produire à un moment donné, ou les cellules reproductrices doivent être exceptionnellement bien protégées contre le vieillissement. L’équipe de Calico a montré que dans les nématodes et les grenouilles, les ovocytes ou les ovocytes, lorsqu’ils sont utilisés, subissent une explosion de tâches ménagères cellulaires qui éliminent les protéines endommagées. On pense que quelque chose de semblable se produit dans le développement embryonnaire précoce des mammifères, un processus qui semble également déclenché en partie par la pluripotence induite. Est-ce que tout cela est utile et pertinent aux efforts pour produire des thérapies de rajeunissement? Voici un long commentaire de la Fondation de recherche SENS, dont le fondateur a été l’un des nombreux chercheurs très critiques de Calico Labs dans le passé:

Certains lecteurs ont eu l’impression que cette étude avait mis au jour un mécanisme moléculaire particulier qui permettait aux ovocytes de ces nématodes de rester « jeunes », même si le corps dans son ensemble vieillissait. Cette impression peut avoir été renforcée par une citation d’un chercheur, qui compare le vieillissement du corps humain avec l’immortalité (semblable) de la lignée germinale (la « lignée » des spermatozoïdes et des ovaires qui se transmet de génération en génération): « On prend les humains – ils vieillissent de deux, trois ou quatre décennies, puis ils ont un bébé tout neuf. »

Certains lecteurs en sont repartis avec l’idée que le fait que les bébés naissent jeunes implique la capacité des ovocytes à se « débarrasser » du fardeau des protéines déformées qui pèsent sur leurs parents adultes et espéraient ardemment que les astuces qu’ils utilisent pour exécuter cet exploit pourraient être utilisées sur les cellules vieillissantes ailleurs dans le corps pour garder nos muscles et nos cellules cérébrales jeunes. Malheureusement, aucune de ces astuces n’a émergé de cette étude, et il est peu probable qu’elles le fassent. Cette étude apporte un éclairage substantiel à un corpus de travaux sur la biologie des ovocytes des nématodes (et plus tard des grenouilles) issu d’une découverte faite par des scientifiques français en 2010 et de travaux antérieurs sur la levure et les embryons de souris. Cependant, il n’ y a rien ici qui puisse être exploité pour développer des thérapies anti-âge.

La véritable découverte du papier est mieux illustrée par son propre titre que par les gros titres du journal: »Un commutateur lysosomal déclenche le renouvellement de la protéostase dans la lignée germinale immortelle de C. elegans ». Le mot-clé n’est pas « immortel », mais « renouvellement » – le renouvellement de la « protéostase », le concept quelque peu équivoque du maintien dynamique par la jeune cellule de niveaux stables de protéines endommagées. Il s’avère que le « renouvellement » en question est une réactivation de l’activité « protéostatique » normale du lysosome – le centre de recyclage de la cellule, où les protéines anciennes et endommagées sont décomposées en matières premières qui peuvent ensuite être réutilisées pour construire de nouvelles protéines.

Pendant que les ovocytes sont entreposés, ils adoptent un état de dormance métabolique pour conserver l’énergie et réduire la production de déchets métaboliques. Cela est tout aussi vrai chez les mammifères que chez les vers de terre et les grenouilles étudiés dans ce nouveau rapport. La nouvelle étude a mis au jour une stratégie particulière de conservation de l’énergie que ces animaux utilisent pour leurs ovocytes. Il n’ y a pas de pouvoir régénérateur particulier dans ce processus: d’autres cellules nettoient régulièrement ces mêmes déchets au lieu de les laisser s’accumuler jusqu’ à ce qu’il soit absolument nécessaire de s’en débarrasser.

Malgré les efforts que le corps déploie pour ne conserver que des oeufs « jeunes » viables, les ovocytes parviennent quand même à dégénérer avec l’âge, ce qui explique en partie pourquoi les parents plus âgés sont moins fertiles. Le bon côté de toutes ces mauvaises nouvelles: parce que la nature du processus de vieillissement dégénératif dans le système reproducteur n’est pas différente du vieillissement du reste du corps au niveau cellulaire et moléculaire, l’heuristique de « réparation des dommages » de la biotechnologie du rajeunissement peut être appliqué pour rajeunir le système reproducteur vieillissant tout comme il le peut au rajeunissement du reste de notre corps.

Nous n’allons pas résoudre le processus de vieillissement dégénératif en empruntant des astuces spéciales à l’ovocyte. L’ovocyte n’ a pas vraiment d’astuces pour que nous puissions l’exploiter de façon rentable – et plus important encore, aucune cellule du corps n’est naturellement capable d’éliminer ou de réparer les nombreux types de dommages qui s’accumulent dans les corps vieillissants et qui finissent par mener à des maladies liées à l’âge, à la démence et à la mort. L’ovocyte n’ a aucun moyen de dégager les bêta-amyloïdes des cerveaux vieillissants, ou les amyloïdes TTR des cœurs vieillissants – ni de séparer les liaisons croisées d’AGE des artères vieillissantes, car elles ne sont sujettes à aucun de ces dommages. Il n’ a pas de moyens internes pour remplacer les cellules perdues à cause du vieillissement, et il n’est pas plus capable de dégrader les agrégats intracellulaires vraiment têtus qui s’accumulent dans les cellules vieillissantes que n’importe quel autre type de cellule. Pour cela, nous avons besoin d’une nouvelle classe de médicaments qui peuvent faire ce que nous ne pouvons pas faire seuls: enlever, réparer, remplacer ou rendre inoffensifs les dommages cellulaires et moléculaires causés par le vieillissement de nos tissus. C’est en développant des biotechnologies de rajeunissement et en les déployant de façon exhaustive que nous pourrons enfin  » retourner en arrière  » efficacement pour l’ensemble des organismes vieillissants.

 

La sénescence cellulaire et le déclin des cellules souches dans l’hypertrophie cardiaque liée à l’âge et causée par l’hypertension artérielle

La sénescence cellulaire est l’une des causes du vieillissement; les cellules sénescentes s’accumulent dans les tissus et leurs signaux inflammatoires et perturbateurs causent des dommages considérables. L’intérêt pour les cellules sénescentes dans le milieu de la recherche s’étant accru rapidement au cours des dernières années, beaucoup d’efforts sont maintenant déployés pour mieux comprendre comment la sénescence cellulaire s’inscrit dans les connaissances actuelles sur la biochimie des affections liées à l’âge. Puisque les cellules sénescentes sont une cause d’inflammation chronique, et puisque l’inflammation et le stress oxydatif vont de pair, presque n’importe quelle condition dans laquelle l’inflammation ou le stress oxydatif se manifestent en évidence est un bon candidat pour le réexamen.

Récemment, des preuves ont émergé selon lesquelles les cellules sénescentes seraient impliquées dans la croissance et l’affaiblissement du muscle cardiaque selon les augmentations de la tension artérielle liées à l’âge, soit l’hypertension. L’hypertension artérielle se produit parce que le durcissement des vaisseaux sanguins et le dysfonctionnement du muscle des parois des vaisseaux sanguins brise le système de rétroaction complexe qui contrôle la tension artérielle. Les conséquences incluent des dommages aux tissus délicats, tels que ceux du cerveau et des reins, comme la rupture de petits vaisseaux à un rythme accéléré, et la restructuration susmentionnée du muscle cardiaque. Le cœur devient plus grand et plus faible. Mais pourquoi? L’article qui suit porte sur le stress oxydatif et les cellules sénescentes des cellules souches cardiaques qui se produisent chez les rats conçus pour développer de l’hypertension.

Dans les coeurs humains, il y a 0,5 à 1 % du chiffre d’affaires annuel des myocytes, en envisageant le rôle des cellules souches cardiaques (CSC) dans le maintien de l’homéostasie du tissu cardiaque. Les CSC différencient et remplacent les myocytes perdus et, en cas de lésion du myocarde, les cellules souches contribuent à la réparation tissulaire. On a spéculé sur l’implication des cellules souches dans l’insuffisance cardiaque associée à l’âge et à la maladie. Cependant, la variation temporelle de la densité et de l’efficacité des cellules souches cardiaques et l’effet de la maladie sur les caractéristiques des cellules souches n’ont pas été analysés de façon systématique.

L’hypertrophie cardiaque est reconnue comme un facteur de risque indépendant d’insuffisance cardiaque. La prise en charge efficace des maladies cardiaques hypertensives exige l’identification des facteurs qui peuvent éventuellement faciliter la transition de l’hypertrophie à l’insuffisance cardiaque. La diminution de la proportion de cellules souches cardiaques saines (CSC) peut affecter la régénération tissulaire. Dans des conditions pathologiques, outre le vieillissement naturel, un microenvironnement défavorable peut entraîner une diminution de l’efficacité des CSC. Cette étude a été conçue dans le but d’examiner la variation associée à l’âge des attributs des cellules souches chez les rats hypertendus spontanément (SHR) par rapport aux rats Wistar normotendus. Le modèle expérimental a été utilisé chez le rat hypertendu spontanément, car le remodelage cardiaque ressemble à l’évolution clinique de la maladie cardiaque hypertensive.

Les dommages à l’ADN et la proportion de CSC sénescentes ont augmenté avec l’âge chez les rats SHR et Wistar. On a observé une augmentation du stress oxydatif associé à l’âge dans le stress oxydatif des cellules souches, probablement liée au stress oxydatif accru dans le microenvironnement. Les changements ont été plus marqués chez les SHR, et dès l’âge de six mois, l’efficacité des CSC des SHR a considérablement diminué par rapport aux Wistar. La densité de CSC saines, déterminée comme fraction des cellules différenciées, était remarquablement faible chez les SHR de 18 mois. La diminution liée à l’âge des CSC fonctionnellement efficientes a donc été accélérée chez les SHR.

L’expression des marqueurs associés à la sénescence p21 et p16ink4a et la proportion de cellules SA-β -gal positives augmentent avec l’âge. La proportion de cellules sénescentes était significativement plus élevée chez les rats SHR que chez les rats Wistar appariés selon l’âge. La sénescence et la mort des SCS avec l’augmentation de l’âge chez les souris de type sauvage ont été mises en cause dans une altération de la croissance et le renouvellement des cellules du cœur. Les cellules souches sénescentes agissent sur leur microenvironnement en diminuant le potentiel régénérateur de l’ensemble des cellules souches, tout en affectant les myocytes et le système vasculaire avoisinants. Cette étude rapporte pour la première fois l’expression accrue de p16ink4a et p21 dans les CSC avec l’âge et sa prépondérance dans la RSS. La différence entre SHR et Wistar est apparue dès l’âge de 6 mois, qui est la phase compensatoire de l’hypertrophie.

En conclusion, la diminution de l’efficacité des cellules souches liée à l’âge peut être responsable des changements cardiaques dégénératifs du vieillissement physiologique. Le vieillissement des CCF peut influer sur la migration et la prolifération et favoriser l’apoptose. Le vieillissement accéléré dans les cellules souches isolées à partir des coeurs de SHR est probablement médié par un microenvironnement défavorable. La diminution du nombre de cellules souches saines peut nuire à l’efficacité de la réparation tissulaire et précipiter le passage de l’hypertrophie compensée à l’insuffisance cardiaque. Le stress oxydatif accru dans le microenvironnement peut être un facteur prédominant qui contribue au vieillissement des cellules souches. Les résultats marquants du déclin accéléré de l’efficacité des cellules souches cardiaques dans la RSS permettent de mieux comprendre les résultats d’autres études visant à déterminer si la réduction du stress oxydatif cardiaque peut rétablir la fonction des cellules souches et prévenir le remodelage cardiaque progressif.

Traduit avec www.DeepL.com/Translator

 

 

Transhumanisme et vieillissement : Fight Aging! 11 décembre 2017

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Fight Aging! Extraits

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Fight Aging! fournit un résumé hebdomadaire des actualités et des commentaires pour des milliers d’abonnés intéressés par la science de la longévité: progrès en matière de contrôle médical du vieillissement afin de prévenir la vulnérabilité, la souffrance et les maladies liées à l’âge, ainsi que pour fournir des améliorations dans la compréhension actuelle de ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas lorsqu’il s’agit de prolonger une vie saine. Attendez-vous à voir des résumés des récents progrès de la recherche médicale, des nouvelles de la communauté scientifique, des initiatives de collecte de fonds pour accélérer le travail sur la réparation et l’inversion du vieillissement, des liens vers des ressources en ligne, et bien plus encore.

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  • mTOR et le déclin de l’activité des cellules souches lié à l’âge 
  • L’adrénomédulline est impliquée dans la perte de mémoire liée à l’âge 
  • Le gène ANGPTL2 réduit l’inflammation et ralentit la perte musculaire chez la souris 
  • La stimulation de la fonction mitochondriale réduit la plaque amyloïde et améliore les fonctions cognitives chez des souris atteintes de la maladie d’Alzheimer 

mTOR et le déclin de l’activité des cellules souches lié à l’âge

En tant que complément d’un article antérieur sur la relation entre la rapamycine, sa cible (mTOR) et la sénescence cellulaire dans le vieillissement, vous pourriez jeter un coup d’œil à cette étude sur la relation entre mTOR et le déclin caractéristique de l’activité des cellules souches qui se produit avec le vieillissement. En plus des nombreuses recherches sur l’insuline et le métabolisme de l’hormone de croissance, les travaux sur mTOR figurent parmi les domaines d’étude les plus actifs résultant des recherches sur la restriction calorique. Il a été démontré que la pratique de la restriction calorique ralentit le vieillissement chez presque toutes les espèces et lignées étudiées jusqu’à présent, de sorte que dans la mesure où la réponse à la restriction calorique est partiellement médiée par mTOR, nous devrions nous attendre à ce que mTOR ait un certain lien avec la plupart des causes du vieillissement.

Malheureusement, la restriction calorique n’ a qu’un effet minime sur la durée de vie de notre espèce. Le milieu de la recherche ne sait pas encore exactement à quel point, mais il serait très surprenant qu’il soit supérieur à cinq ans environ. Il serait difficile pour un effet beaucoup plus grand que cela de rester secret pendant toute l’histoire humaine. Les effets sur la santé en valent la peine à tous les autres égards; la restriction calorique réduit considérablement le risque de maladies liées à l’âge chez notre espèce, tout comme chez les autres. Pourquoi les effets sur la longévité sont-ils tellement moindres chez l’homme que chez la souris? La réponse à la restriction calorique a très probablement évolué parce qu’elle donne une plus grande chance de survie grâce à la famine saisonnière. La famine est de la même longueur quelle que soit l’espèce, et donc les espèces à courte durée de vie évoluent sous la pression de la sélection pour développer proportionnellement une plus grande durée de vie, alors que les espèces à plus longue durée de vie ne le font pas. Il en résulte des souris qui vivent 40 % plus longtemps si elles mangent moins.

Les cellules souches de différents types sont responsables du maintien des tissus en bon état. Leur activité diminue avec l’âge, cependant, en raison d’une certaine combinaison de (a) dommages intrinsèques du type de ceux énumérés dans la vue SENS du vieillissement, et (b) des réactions à des niveaux croissants de dommages ailleurs. On pense que les cellules souches deviennent moins actives avec l’âge parce que cela réduit le risque de cancer; plus il y a de cellules qui se répliquent, plus le risque qu’une de ces cellules acquiert des mutations qui mènent à une tumeur est grand. Ce risque augmente à mesure que les dommages causés par le vieillissement s’aggravent, que l’inflammation de l’environnement cellulaire augmente et que le système immunitaire, responsable de la destruction des cellules potentiellement cancéreuses, s’affaiblit. Notre espérance de vie, plus longue que celle d’autres primates, est arrivée à sa position actuelle en équilibrant le lent déclin dû à l’échec de l’entretien des tissus avec la fin rapide due à la croissance cancéreuse.

Chez les personnes en restriction calorique, le déclin de l’activité des cellules souches tend à être un peu plus lent. Donc, si cet effet est en partie régulé par mTOR, que se passe-t-il exactement sous le capot? C’est une entreprise complexe, d’inverser le fonctionnement du métabolisme. Mais cela signifie simplement que c’est un travail exigeant. Je pense que nous ne devrions pas nous attendre à ce que les résultats chez la souris se traduisent de quelque façon que ce soit par des résultats de taille similaire chez les humains. Les effets devraient être analogues les uns aux autres, mais chez les humains, l’ampleur de ces effets sera plus faible.

L’adrénomédulline est impliquée dans la perte de mémoire liée à l’âge

Les chercheurs ont identifié l’adrénomédulline comme un facteur contribuant à la perte de mémoire liée à l’âge chez les souris, et dans un document en libre accès, on note que les niveaux d’adrénomédulline augmentent avec l’âge chez les humains. Cette recherche est loin d’être une preuve rigoureuse de la pertinence de l’adrénomédulline par rapport à la perte de mémoire chez l’homme, mais elle n’en demeure pas moins intéressante. Les corrélations observées suggèrent un lien important entre l’adrénomédulline et la protéine tau agrégée, qui donne lieu aux tauopathies, comme la maladie d’Alzheimer, et par conséquent que tau influe à un moindre degré sur le déclin mental avec l’âge qui se produit chez les personnes sans réels troubles neurodégénératifs. L’agrégation de la protéine tau altérée est une forme assez fondamentale de dégradation liée à l’âge, ce qui se produit comme un effet secondaire du fonctionnement normal du métabolisme, on peut dont s’attendre à ce qu’elle contribue au déclin des fonctions neuronales.

Le gène ANGPTL2 réduit l’inflammation et ralentit la perte musculaire chez la souris

Le gène ANGPTL2 commence à sembler intéressant pour un traitement, quelque chose à placer en haut la longue liste de cibles potentielles pour les thérapies géniques humaines de première génération. Dans les études animales, il a été démontré que la baisse du taux de protéines produites par ce gène réduit l’inflammation chronique chez les personnes âgées et ralentit la progression vers l’insuffisance cardiaque. Ces effets pourraient être induits par la présence de cellules sénescentes dans le système cardiovasculaire, car ce sont ces cellules qui sont les principaux producteurs d’ANGPTL2. L’une des conséquences les plus facilement mesurables du nombre croissant de cellules sénescentes dans les tissus plus âgés est un niveau d’inflammation plus élevé.

Ici, les chercheurs montrent que la perte d’ANGPTL2 peut ralentir le déclin de la masse musculaire lié à l’âge qui se produit plus tard dans la vie, une maladie appelée sarcopénie. Ils considèrent également que la sénescence cellulaire est un mécanisme de médiation plausible pour les effets nocifs de l’ANGPTL2 lorsqu’elle est présente, et il existe certainement de nombreuses preuves établissant un lien entre la sarcopénie et l’inflammation chronique. Des niveaux élevés d’inflammation et d’autres activités des cellules sénescentes font dérailler les processus normaux d’entretien des tissus. Si c’est le cas, et que l’ANGPTL2 cause effectivement des dommages en raison de l’augmentation des niveaux de sénescence cellulaire ou de l’activité accrue des cellules sénescentes, alors les thérapies sénolytiques qui détruisent les cellules sénescentes devraient profiter de tous les avantages des niveaux réduits d’ANGPTL2, ce qui rend la thérapie génique redondante dans ce cas-ci. C’est une proposition qui pourrait être testée chez la souris dès aujourd’hui.

D’autres gènes d’intérêt pour la régénération musculaire: les gènes de Hox.

La stimulation de la fonction mitochondriale réduit la plaque amyloïde et améliore les fonctions cognitives chez des souris atteintes de la maladie d’Alzheimer

Les mitochondries, les centrales électriques de la cellule, souffrent d’un malaise général chez les personnes âgées. Leur dynamique change et leur production de molécules de stockage d’énergie diminue. Ceci est distinct des dommages à l’ADN mitochondrial décrits dans la vision de SENS pour les thérapies de rajeunissement, en ce sens que ce phénomène se produit dans toutes les cellules plutôt que dans un petit nombre significatif de cellules. C’est probablement une conséquence secondaire ou ultérieure d’autres formes de lésions cellulaires et tissulaires, une réaction inappropriée qui aggrave les choses. Ce déclin de la fonction mitochondriale est impliqué dans les maladies neurodégénératives; le cerveau a besoin de beaucoup d’énergie pour fonctionner, et une partie des changements et des symptômes du déclin cognitif sont dus à une production insuffisante des réserves d’énergie.

Les chercheurs d’ici font des progrès en ce sens, du moins chez les souris, mais le défi inhérent à l’utilisation des modèles animaux de la maladie d’Alzheimer est qu’ils sont très artificiels. Les souris ne souffrent pas normalement de la maladie d’Alzheimer, et leur biochimie neuronale doit être modifiée de façon significative afin de produire tous les agrégats protéiques observés dans la maladie d’Alzheimer. Les modèles actuels ne reprennent qu’une partie de la condition humaine complète, en se concentrant sur l’agrégation amyloïde plutôt que sur la biochimie complète de la maladie d’Alzheimer. Par conséquent, il y a toujours lieu de se demander si une conclusion précise s’appliquera également aux humains ou s’il s’agit d’une anomalie du modèle, même si les hypothèses sont plausibles.

SERPINE 1, PAI-1, et la longévité des Amish

SERPINE 1 PAI-1 longevity Long Long Life

Le gène SERPINE 1 à l’origine d’une longévité plus importante chez les Amish ?

Des chercheurs de l’Indiana Hemophilia & Thrombosis Center (IHTC) de la Northwestern University ont découvert une mutation génétique très rare au sein d’une communauté Amish aux États-Unis, et qui serait responsable d’une augmentation de leur espérance de vie de près de 10 ans, par rapport aux individus ne possédant pas cette mutation, ou à la moyenne nationale américaine, qui est d’environ 75 ans.

Une vie plus longue et en bien meilleure santé grâce à SERPINE 1

Une étude génétique a été menée sur 177 individus dans une communauté Amish à Berne dans l’État de l’Indiana, et les résultats ont montré que 43 seraient porteurs du gène muté codant pour SERPINE 1 [1]. Cette population exprimait de manière hétérozygote la mutation inactivatrice de la SERPINE-1, c’est à dire qu’elle présentait une copie normale du gène et une copie mutée du gène. Ces personnes, en plus de vivre en moyenne 10 ans de plus que les individus non porteurs de cette mutation, auraient beaucoup moins de risques d’avoir un diabète ou de souffrir de maladies cardiovasculaires, et auraient des télomères 10% plus longs. On sait aujourd’hui que les télomères auraient peut-être un lien direct avec l’âge biologique d’un organisme.

Le rôle de la protéine PAI-1

Le gène SERPINE 1 code pour la protéine PAI-1, synthétisée dans les tissus adipeux et les tissus du foie, et permet de réguler la dissolution des caillots s’accumulant dans les vaisseaux sanguins. Cette protéine pourrait être régulée par p53 [2], une protéine ayant une place importante dans le vieillissement. Plus le niveau de PAI-1 est élevé, plus l’organisme présentera des signes de vieillesse biologique, et inversement, l’organisme vieillira plus lentement s’il n’en comporte qu’une faible quantité, comme c’est les cas chez les Amish possédant le gène SERPINE 1. [1] Les gènes étant transmis de manière héréditaire, les chercheurs confirment leurs précédentes recherches selon lesquelles la longueur des télomères serait un phénomène en grande partie héréditaire [1].

Cette étude est la première à mettre en avant une relation entre PAI-1, la longueur des télomères et l’augmentation de l’espérance de vie. En parallèle, les études déjà existantes sur la régulation de PAI-1 et sa synthèse apportent de nouvelles questions quant au lien de ces régulateurs, comme p53, avec le le vieillissement et son potentiel ralentissement. Plusieurs études sont prévues dans le futur afin d’appréhender au mieux ce phénomène: il est notamment prévu l’étude en détail de l’action de PAI-1 sur la réduction de la taille des télomères, et l’étude d’une molécule qui inhiberait PAI-1, le TM -5614.

Sources : 

[1] Sadia S.Khan, Sanjiv S.Shah, Ekaterina Klyachko,…Douglas E. Vaughan, A null mutation in SERPINE1 protects against biological aging in humans (2017), Science Advances Vol 3 n°11
[2] Roderik M Kortlever, Paul J. Higgins and René Bernards, Plasminogen activator inhibitor-1 is a critical downstream target of p53 in the induction of replicative senescence (2006), Nature Cell. Biol 2006 Aug 8, 877-884

Arthur Michaud

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Arthur studies biotechnological engineering at Sup’Biotech.

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Arthur étudie l’ingénierie des biotechnologies à Sup’Biotech.

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Dr. Marion Tible

Marion Tible Long Long Life

Author/Reviewer

Auteure/Relectrice

Marion Tible has a PhD in cellular biology and physiopathology. Formerly a researcher in thematics varying from cardiology to neurodegenerative diseases, she is now part of Long Long Life team and is involved in scientific writing and anti-aging research.

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Marion Tible est docteur en biologie cellulaire et physiopathologie. Ancienne chercheuse dans des thématiques oscillant de la cardiologie aux maladies neurodégénératives, elle est aujourd’hui impliquée au sein de Long Long Life pour la rédaction scientifique et la recherche contre le vieillissement.

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Les thérapeutiques contre la maladie d’Alzheimer : où en sommes-nous ?

Les thérapeutiques contre la maladie d’Alzheimer : où en sommes-nous ?

La maladie d’Alzheimer est un enjeu de santé publique majeur du fait de l’impact sur les patients et leurs familles, mais aussi par l’absence de traitements efficaces. C’est une maladie qui existe sous deux formes : une génétique, très rare, et une dont l’incidence augmente avec le vieillissement.

Dans tous les cas, elle se caractérise par plusieurs problématiques :

  • L’agrégation d’une petite protéine, la bêta-amyloïde également appelée A bêta, sous forme de plaques entre les neurones (les plaques amyloïdes) qui empêchent leur bonne communication,
  • L’accumulation de la protéine tau, une protéine fondamentale dans le transport des molécules dans les neurones et dans le maintien de leur armature. Elle est anormalement modifiée par des enzymes ajoutant de petits groupements phosphate en trop grand nombre ,
  • L’inflammation en réponse à ces deux anomalies, Elle devient de plus en plus importante avec l’avancée de la maladie et participe à la mort des neurones.

La théorie de la cascade amyloïde, communément acquise actuellement, est la suivante : l’A bêta, lorsqu’elle s’agrège pour former des plaques, déclenche différents signaux délétères, entraine la modification de tau, puis une inflammation, et provoque, à terme, la mort des neurones. C’est alors que les premiers symptômes de la maladie apparaissent, à commencer par des pertes de mémoire, de repères, de la notion de temps… La plupart des patients ne s’inquiètent qu’à partir de ce moment-là, ce qui représente un vrai problème, en l’absence de traitements curatifs.

Plusieurs idées sont aujourd’hui développées pour pallier ce manque.

Les « vaccinations » anti-amyloïde contre la maladie d’Alzheimer

Le terme de vaccination est quelque peu enthousiaste, mais a été adopté par la communauté scientifique et le grand public car le principe de ces thérapies est d’injecter au patient un anticorps, qui va reconnaître l’A bêta et permettre son élimination. Un mécanisme très similaire à ce que nous connaissons de la vaccination. Il s’agit en réalité d’un processus plus complexe, qui peut être actif (1, 2) (nos cellules font le travail et se débarrassent de l’amyloïde) ou passif (3) (le médicament fait le travail et empêche la formation des plaques amyloïdes). C’est une thérapeutique innovante et prometteuse, toujours en cours de développement.

Différences métaboliques et anatomiques entre, de droite à gauche, des contrôles, des patients atteints de démence légère et des patients atteints la maladie d’Alzheimer.

Cependant, les premiers essais cliniques ne semblent pas entièrement concluants (4, 5, 6, 7). Certes, on observe une certaine efficacité à diminuer le nombre de plaques, mais celle-ci ne suffit pas à réduire les symptômes de manière significative. Plusieurs approches sont en cours de développement pour augmenter le rendement de ces vaccins et diminuer leurs effets secondaires.

Les inhibiteurs d’enzymes contre la maladie d’Alzheimer

L’A bêta est un petit peptide issu d’une grande protéine appelée APP. Pour obtenir l’A bêta, l’APP doit être clivé par des enzymes, la gamma-secrétase et la béta-secrétase (aussi appelée BACE-1). Toujours dans l’optique de réduire les plaques amyloïdes, des traitements ont été développés pour diminuer l’activité de ces enzymes et empêcher la formation en amont d’A bêta (8, 9). Les inhibiteurs de gamma-secrétase ont connu un échec retentissant, avec des effets secondaires importants et une dégradation de l’état des patients. Les inhibiteurs de BACE-1 sont encore en phase clinique, les conclusions sont attendues d’ici la fin 2018.

Les anti-tau contre la maladie d’Alzheimer

Une approche similaire aux vaccinations anti-A bêta a été développée, avec pour cible tau, la seconde protéine responsable de la mort des neurones. Beaucoup de ces approches ont été abandonnées suite à des effets secondaires importants ou une efficacité non concluante. Il existe encore un essai thérapeutique en cours (10) dont les résultats sont attendus en 2019.

Une seconde approche a été initiée, se basant sur les propriétés anti-agrégantes d’un médicament précédemment utilisé contre la malaria. Le but de cette thérapeutique est d’empêcher à la protéine tau de s’accumuler dans les neurones et (11). Les résultats sont très bons, bien qu’une amélioration du médicament soit en cours afin de diminuer les effets secondaires observés.

Les anti-inflammatoires contre la maladie d’Alzheimer

L’inflammation est un vrai problème dans la maladie d’Alzheimer : les neurones, lorsqu’ils vont mal, envoient des signaux aux autres cellules qui, en l’absence d’autres solutions, déclenchent une réaction inflammatoire. Le plus souvent, ces réactions sont transitoires et bénéfiques pour le corps. Dans le cerveau d’un malade d’Alzheimer, ce processus commence par une détresse des neurones, est amplifié par la microglie, va s’élargir aux neurones les plus proches qui vont renvoyer des signaux délétères à la microglie, créant ce qu’on appelle un inflammasome : une grosse zone inflammatoire qui s’auto-entretient et qui va participer à la mort des neurones.

Une piste thérapeutique intéressante est donc celle des anti-inflammatoires. Malheureusement, la plupart des pistes ont été abandonnées par manque d’efficacité.

Les pistes majeures dans le développement des thérapies et leurs modes d'action.

Les pistes un peu plus tordues : l’utilisation d’ultrasons

Il est évident que les anti-amyloïde, les anti-tau et les anti-inflammatoires sont de bons candidats thérapeutiques. Ils sont en accord avec l’hypothèse acquise par la communauté scientifique de la cascade amyloïde (l’A bêta est néfaste, provoque la modification de tau, la mort des neurones et encourage l’inflammation).

Cependant, nous ne savons toujours pas pourquoi l’A bêta décide un jour de former des plaques ou comment notre cerveau arrive à un stade de non-retour et se dit que, finalement, il y a trop de plaques, trop de neurones disparus et qu’il va nous faire oublier des choses. La recherche explore donc des voies alternatives comme les ultrasons.

Lorsque l’A bêta est sous forme de plaques, il est très difficile de s’en débarrasser malgré les efforts de la microglie. Les ultrasons permettent l’ouverture temporaire de la barrière hématoencéphalique : en termes non barbares, ils font vibrer les cellules qui empêchent le passage de grosses molécules dans notre cerveau et les obligent à se rétracter pendant quelques secondes. Ce faisant, les plaques amyloïdes peuvent passer cette barrière et être éliminées (12). Quelques sessions d’ultrasons et le cerveau est presque vierge de plaques et les améliorations cognitives sont flagrantes ! Les essais sont encore au stade animal, mais sont très encourageants et offriraient une alternative non médicamenteuse.

Il serait trop long de parcourir toutes les voies et toutes les recherches en cours, mais rassurez-vous, nous touchons au but ! Si vous souhaitez en savoir plus sur les traitements en cours de développement, allez faire un tour sur AlzForum, un site dédié à la maladie d’Alzheimer (en anglais)

http://www.alzforum.org/therapeutics

Vous pouvez aussi vous renseigner sur les sites des fondations de lutte contre Alzheimer (en français), comme France Alzheimer ou LECMA/Vaincre Alzheimer.

http://www.francealzheimer.org/recherche-scientifique

https://www.vaincrealzheimer.org/actualites-alzheimer/

Dr. Marion Tible

Marion Tible Long Long Life

Author/Reviewer

Auteure/Relectrice

Marion Tible has a PhD in cellular biology and physiopathology. Formerly a researcher in thematics varying from cardiology to neurodegenerative diseases, she is now part of Long Long Life team and is involved in scientific writing and anti-aging research.

More about the Long Long Life team

Marion Tible est docteur en biologie cellulaire et physiopathologie. Ancienne chercheuse dans des thématiques oscillant de la cardiologie aux maladies neurodégénératives, elle est aujourd’hui impliquée au sein de Long Long Life pour la rédaction scientifique et la recherche contre le vieillissement.

En savoir plus sur l’équipe de Long Long Life

  1. Pride M, Seubert P, Grundman M, Hagen M, Eldridge J, Black RS. Progress in the active immunotherapeutic approach to Alzheimer’s disease: clinical investigations into AN1792-associated meningoencephalitis. Neurodegener Dis. 2008;5:194–196.
  2. Hock C, Konietzko U, Paspassotiropoulos A, Wollmer A, Streffer J, von Rotz RC, Davey G, Moritz E, Nitsch RM. Generation of antibodies specific for β-amyloid by vaccination of patients with Alzheimer disease. Nat Med. 2002;8:1270–1276.
  3. Abdelrahman Ibrahim Abushouk, Ahmed Elmaraezy, Amro Aglan, Reham Salama, Samar Fouda, Rana Fouda, and Ammar M. AlSafadi Bapineuzumab for mild to moderate Alzheimer’s disease: a meta-analysis of randomized controlled trials. BMC Neurol. 2017; 17: 66.
  4. Wisniewski T. Practice point commentary on “Clinical effects of Aβ immunization (AN1792) in patients with AD in an interrupted trial. Nat Clin Prac Neurol. 2005;1:84–85
  5. Ferrer I, Boada RM, Sanchez Guerra ML, Rey MJ, Costa-Jussa F. Neuropathology and pathogenesis of encephalitis following amyloid-beta immunization in Alzheimer’s disease. Brain Pathol. 2004;14:11–20
  6. Nicoll JA, Wilkinson D, Holmes C, Steart P, Markham H, Weller RO. Neuropathology of human Alzheimer disease after immunization with amyloid-beta peptide: a case report. Nat Med. 2005;9:448–452.
  7. Michael Gold Phase II clinical trials of anti–amyloid β antibodies: When is enough, enough? Alzheimer’s Dement (N Y). 2017 Sep; 3(3): 402–409
  8. Kennedy ME, Stamford AW, Chen X, Cox K, Cumming JN, Dockendorf MF, Egan M, Ereshefsky L, Hodgson RA, Hyde LA, Jhee S, Kleijn HJ, Kuvelkar R, Li W, Mattson BA, Mei H, Palcza J, Scott JD, Tanen M, Troyer MD, Tseng JL, Stone JA, Parker EM, Forman MS. The BACE1 inhibitor verubecestat (MK-8931) reduces CNS β-amyloid in animal models and in Alzheimer’s disease patients. Sci Transl Med. 2016 Nov 2;8(363):363ra150
  9. Coric V, van Dyck CH, Salloway S, Andreasen N, Brody M, Richter RW, Soininen H, Thein S, Shiovitz T, Pilcher G, Colby S, Rollin L, Dockens R, Pachai C, Portelius E, Andreasson U, Blennow K, Soares H, Albright C, Feldman HH, Berman RM. Safety and Tolerability of the γ-Secretase Inhibitor Avagacestat in a Phase 2 Study of Mild to Moderate Alzheimer Disease. Arch Neurol. 2012 Aug 13;:1-12.
  10. Kontsekova E, Zilka N, Kovacech B, Novak P, Novak M. First-in-man tau vaccine targeting structural determinants essential for pathological tau-tau interaction reduces tau oligomerisation and neurofibrillary degeneration in an Alzheimer’s disease model. Alzheimers Res Ther. 2014;6(4):44.
  11. Wischik CM, Staff RT, Wischik DJ, Bentham P, Murray AD, Storey JM, Kook KA, Harrington CR. Tau aggregation inhibitor therapy: an exploratory phase 2 study in mild or moderate Alzheimer’s disease. J Alzheimers Dis. 2015;44(2):705-20.
  12. Leinenga G, Götz J. Scanning ultrasound removes amyloid-β and restores memory in an Alzheimer’s disease mouse model. Sci Transl Med. 2015 Mar 11;7(278).

Un traitement à base de cellules souches afin de lutter contre le vieillissement ?

Un traitement à base de cellules souches afin de lutter contre le vieillissement ?

D’après deux récentes études, parues dans The Journals of Gerontology et réalisées par une équipe de chercheurs de l’Interdisciplinary Stem Cell Institute de l’Université de Miami aux États-Unis, un nouveau traitement à base de cellules souches de la moelle osseuse aurait des effets extrêmement positifs lorsqu’il s’agit de combattre le vieillissement.

Deux études différentes pour prouver l’efficacité du traitement à base de cellules souches sur le vieillissement sans provoquer d’effets secondaires

Le but de cette étude était de procéder à une injection simple en intraveineuse de cellules souches de la moelle osseuse, les cellules souches mésenchymateuses (CSM), car ce sont les cellules qui sont responsables de la réparation des tissus squelettiques et leur dégradation liée à l’âge pourrait être la cause de fragilités dues au vieillissement,  en les prélevant sur des personnes entre 20 et 45 ans pour les injecter chez des patients âgés (en moyenne 76 ans), afin d’observer les effets sur la fragilité liée à l’âge et si cette injection avait un quelconque effet sur la santé des patients [1].

Lors de la première étude, 15 patients fragilisés par l’âge ont donc reçu une injection de CSM [2]. Leur état de santé a été contrôlé 6 mois après cette injection, et on a pu constater une amélioration du système immunitaire des patients. Ceux-ci présentaient une augmentation du facteur de nécrose tumorale, qui lui-même contribue à éliminer des agents pathogènes ou infectieux présents dans notre corps, ainsi que de leur qualité de vie et de leur condition physique – sans pour autant observer d’effets négatifs sur leur santé, ce qui prouve que ce traitement est non seulement efficace sur les causes de la fragilité liée à l’âge, mais qu’il est également bien toléré par l’organisme des patients âgés.

La seconde étude, elle, consistait en une étude en double aveugle : cela consiste à administrer simultanément le traitement à tester à groupe de patients, et un placebo à un autre groupe, sans que ni le patient ni le soignant ne sache quel est le traitement pris, avant de comparer les résultats entre les deux groupes [2]. Cela permet de mesurer l’efficacité du traitement en réduisant au maximum les incertitudes extérieures pouvant fausser les résultats (influence psychologique, environnementale, sociale…). Dans cette étude donc, 30 patients atteints de fragilité liée à l’âge ont subi ce test. Six mois plus tard, les résultats ont été mesurés. Les résultats étaient pratiquement les mêmes que pour la première étude : les chercheurs n’ont constaté chez le groupe ayant reçu le traitement aucune mauvaise influence sur la santé, des améliorations des conditions de vie et du système immunitaire. À l’inverse, aucune amélioration notable n’a été relevée parmi le groupe ayant reçu le placebo, ce qui tend à suggérer que ce traitement est bel et bien efficace, sans pour autant présenter de risques pour la santé des patients âgés.

En conclusion, même si cette étude n’a été réalisée que sur un petit nombre de patients, elle suscite de nombreux espoirs chez les chercheurs et nécessite maintenant d’être testée sur un bien plus grand nombre de patients choisis aléatoirement et venant de différents endroits, afin de prouver définitivement son efficacité, même si ces études constituent en elles-mêmes déjà une grande avancée dans la lutte contre le vieillissement.

Arthur Michaud

Author

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Arthur studies biotechnological engineering at Sup’Biotech.

More about the Long Long Life team

Arthur étudie l’ingénierie des biotechnologies à Sup’Biotech.

En savoir plus sur l’équipe de Long Long Life

[1] Futurism.com, a New Stem Cell Treatment Had « Striking » Anti-Aging Results, 2017

[2] Samuel Golpanian, Darcy L Difede, Aisha Khan,… Joshua M Hare, Allogenic Human Mesenchymal Stem Cell Influence for Aging frailty, The Journals of Gerontology, Volume 72 Issue 11, November 2017

[3] Bryon A Tompkins, Darcy L Difede, Aisha Khan,… Joshua M Hare, Allogenic Mesenchymal Stem Cells Ameliorate Aging Frailty : A Phase II Randomized, Double-Blind, Placebo-Controlled Clinical Trial, The Journals of Gerontology, Volume 72 Issue 11, November 2017

Partie 5 : Les thérapies des télomères contre le vieillissement

Télomères et vieillissement : les thérapies

Les télomères sont des régions de l’ADN présents à chaque extrémité des chromosomes. Ils sont synthétisés par une enzyme, la télomérase [1]. Si l’on se penche sur la question des télomères dans le cadre de la lutte contre le vieillissement, c’est parce qu’une corrélation a été trouvée entre le raccourcissement des télomères et le vieillissement de l’organisme. Ce raccourcissement survient lors de la division cellulaire, mais de nombreux autres facteurs entrent en ligne de compte et peuvent aussi l’accélérer (sexe, stress, tabac, alcool, surpoids,…).

La longueur des télomères constitue donc une piste intéressante pour élaborer des thérapies afin de lutter contre le vieillissement. On peut citer l’exemple d’Elizabeth Parrish, PDG de Bioviva, une entreprise de biotechnologies aux Etats-Unis ; elle a testé sur elle-même une thérapie génique développée par son propre laboratoire, thérapie qui vise à rallonger de ses télomères afin de « rajeunir » [2]. Même si un allongement de ses télomères a été constaté et qu’elle affirme que ses cellules ont « rajeuni de 20 ans », la communauté scientifique se montre sceptique à ce sujet, car aucun article scientifique ni d’études précliniques n’avaient été réalisés sur cette thérapie avant qu’elle ne se l’administre.

Aucune thérapie n’a pour le moment prouvé son efficacité pour lutter contre le raccourcissement des télomères et ainsi rallonger l’espérance de vie humaine, mais quelques études ont déjà été réalisées et des modes d’action permettent d’allonger la durée de vie et d’améliorer la santé, en ciblant directement les télomères.

Une thérapie génique anti-vieillissement traitant la télomérase et fonctionnant sur les souris

Des expériences ont donc été menées sur des souris par des chercheurs en Espagne, afin d’augmenter leurs durées de vie ainsi que leur état de santé au cours du vieillissement [3].

Le but de cette expérience était de traiter des souris adultes (1 an) et âgées (2 ans) en leur injectant un virus (AAV) pouvant synthétiser de la télomérase de souris via la protéine TERT (telomerase reverse transcriptase). Leur durée de vie ainsi que leur santé générale ont ensuite été comparées à celles de souris saines du même âge. Les résultats ont montré que les souris traitées présentaient des améliorations au niveau de leur santé générale et de leur forme physique par rapport aux souris témoins, ainsi qu’une durée de vie plus importante que chez les souris témoins (+24% pour les souris de 1 an, et +13% pour les souris de 2 ans), tout cela sans pour autant constater de formation plus importante de tumeurs ou de cellules cancéreuses (un excès de télomérase peut être responsable d’une division cellulaire trop importante et donc de la création de tumeurs/cellules cancéreuses) [3].

Ces résultats permettent donc de prouver que sur des souris, cette thérapie agissant sur la télomérase permet de repousser la durée de vie tout en en améliorant ses conditions de vie. Elle constituerait donc une thérapie anti-âge efficace sur les souris, et potentiellement efficace sur d’autres mammifères, voire sur les humains dans le futur.

Des modes de vie permettent de lutter contre le raccourcissement des télomères et le vieillissement

Même si aucune thérapie n’est encore démontrée une efficacité chez l’humain, certains comportements et modes de vie permettent de prévenir le raccourcissement des télomères. D’après une étude menée par Masood A. Shammas, un chercheur du Cancer Institute à Boston, beaucoup de preuves tendent à confirmer que des modes de vie ont une influence sur la santé et l’espérance de vie en agissant directement sur la longueur des télomères [4]. Voici, d’après son étude, quelques facteurs pouvant influer sur la santé et l’espérance de vie en faisant raccourcir les télomères, et par conséquent quels réflexes modifier ou adopter afin de lutter contre ce raccourcissement.

Le surpoids et l’obésité provoquent une augmentation du stress oxydatif, due à une production déréglée d’adipocytokines et à la production d’agents oxydants dans les tissus adipeux. Le stress oxydatif pouvant provoquer des dommages sur l’ADN, il est fort probable qu’il provoque le raccourcissement des télomères, ce qui induit une grosse baisse de l’espérance de vie, d’environ 8,8 ans [4].

Il convient aussi de changer son alimentation de plusieurs manières : Tout d’abord, le fait de manger moins a un effet « anti-âge ». Grâce à des expériences sur des rats, il a été prouvé que la restriction calorique permettait de réduire le stress oxydatif, et donc les dommages sur l’ADN, mais aussi de faire baisser le taux d’hormones de croissance, ce qui permet de rester plus longtemps à un âge « jeune » et de faire augmenter l’espérance de vie jusqu’à 66% en limitant les aliments riches en protéines et en oxydants [4].
Manger des aliments riches en antioxydants permet de prévenir la réduction des télomères. En effet, selon une étude, manger des aliments riches en antioxydants, de type acide gras riches en Omega 3, est associée à la baisse du raccourcissement des télomères : le niveau en acides gras riches en Omega 3 dans le sang a été mesuré pendant 5 ans chez des adultes, en mesurant parallèlement la longueur de leurs télomères. Au bout de 5 ans, une corrélation a été remarquée entre le fait d’avoir un taux élevé de ces acides gras et d’avoir des télomères plus longs [4].

Enfin, la consommation de fibres est à privilégier, par rapport aux matières grasses et aux protéines. Toujours grâce à des expériences sur des rats, la longueur des télomères été positivement corrélée à une alimentation riche en fibres, mais négativement corrélée à une alimentation riche en protéines ou en matières grasses (la réduction de la teneur en protéines de 40% dans l’alimentation des rats a même permis une augmentation de l’espérance de vie de 15%, et à une augmentation de la taille des télomères dans le foie) [4].

Fumer accélère le raccourcissement des télomères et le vieillissement : le fait de fumer en moyenne un paquet de cigarettes par jour, correspond à la perte d’une longueur d’environ 25,7 à 27,7 pb par an, à cause de l’augmentation considérable du stress oxydatif causé par le tabac. En 40 ans, ce chiffre correspondrait à 7,4 ans d’espérance de vie perdue. Il est donc important de réduire sa consommation, voire de l’arrêter pour pouvoir limiter la perte en ADN télomérique et ralentir le vieillissement, ou d’adopter une thérapie anti-oxydative permettant de faire réduire le stress oxydatif [4].

Le stress influe directement sur la taille des télomères : Le stress provoque une libération d’hormones bloquant les protéines antioxydantes du corps, et fait donc monter le stress oxydatif, qui induit le raccourcissement des télomères et une baisse d’activité de la télomérase. Le stress pourrait être responsable d’une perte de l’espérance de vie de jusqu’à 10 ans. Il est donc aussi primordial de faire attention au stress extérieur et à ses conditions de vie afin de lutter contre le vieillissement [4].

Il est ainsi possible de préserver ses télomères en changeant son mode de vie.

Même si aucune thérapie génique n’a pour le moment scientifiquement prouvé son efficacité chez les humains, il semble y avoir des pistes prometteuses en la matière et il ne manque plus que de réelles études scientifiques et précliniques afin de les adapter, et qu’il serait important de voir arriver prochainement compte tenu de l’importance de ces découvertes et du sujet.

Néanmoins, il existe d’autres causes de vieillissement  sur lesquelles il est encore nécessaire de travailler avant d’aboutir à des thérapies efficaces pour lutter totalement contre le vieillissement.

Tous les articles de notre dossier « Télomères et vieillissement » :

Les télomères : au cœur des processus de vieillissement

Telomere_aging_1Le raccourcissement des télomères est connu pour avoir une influence sur le vieillissement sans que cela ne soit pleinement explicité. Mais comment fonctionnent-ils ? Sur quels mécanismes biologiques agissent-ils ? Et pourquoi les qualifier d’ « horloges biologiques » de notre corps ?

Partie 1 : Causes et effets du raccourcissement des télomères au cours du vieillissement

Piwi-piRNA_immortaité-150x150La vitesse de raccourcissement des télomères et le vieillissement varient d’un individu à l’autre, sans que cela ne soit encore pleinement clarifié. En effet, les causes qui pourraient expliquer les différences de longueur de télomères sont très variées.

Partie 2 : L’influence de la télomérase sur les télomères et le vieillissement

Télomères-vieillissement-télomérase-150x150La longueur des télomères et la télomérase semblent être des facteurs clés du processus de vieillissement. De nombreuses études sur les maladies dues à des mutations des composants de la télomérase ont démontré que cela entraîne un mauvais renouvellement des cellules, soit l’un des phénotypes liés à l’âge.

Partie 3 : Télomère et télomérase dans les cellules souches : indispensables durant le vieillissement

Telomere_vieillissement_division-150x150L’expression de la télomérase est diminuée quelques semaines après la naissance dans la majorité des tissus adultes, à l’exception de certains types cellulaires, telles que les cellules souches. On peut alors se demander s’il existe un lien entre la diminution du stock de cellules souches avec l’âge, le fonctionnement de la télomérase et la longueur des télomères.

Partie 4 : Vers une métrologie du vieillissement à partir du télomère

Telomere_vieillissement_testDes méthodes de métrologie du vieillissement se basant sur la longueur des télomères ont été développée. Aujourd’hui, on en dénombre 5 principales, dont TAT ou STELA. Elles permettent toutes, à partir de la longueur des télomères, de fournir des indications précieuses sur l’avancement de l’âge physiologique ainsi que sur le vieillissement.

Partie 5 : Télomères, vieillissement et thérapies

La longueur des télomères constitue une piste intéressante pour élaborer des thérapies afin de lutter contre le vieillissement. On peut citer l’exemple d’Elizabeth Parrish, PDG de Bioviva ; elle a testé sur elle-même une thérapie génique développée par son propre laboratoire, thérapie qui vise à rallonger de ses télomères afin de « rajeunir » !

Arthur Michaud

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Arthur studies biotechnological engineering at Sup’Biotech.

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Arthur étudie l’ingénierie des biotechnologies à Sup’Biotech.

En savoir plus sur l’équipe de Long Long Life

Dr Guilhem Velvé Casquillas

guilhem velvé casquillas long long life profile longevity anti aging transhumanism

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Physics PhD, CEO NBIC Valley, CEO Long Long Life, CEO Elvesys Microfluidic Innovation Center

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Docteur en physique, CEO NBIC Valley, CEO Long Long Life, CEO Elvesys Microfluidic Innovation Center

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Références :

[1] Kathrin Jäger and Michael Walter (2016), Therapeutic Targetting of Telomerase. Genes (Basel)

[2] the-scientist.com (2016), First Data from Anti-Aging Gene Therapy (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/45947/title/First-Data-from-Anti-Aging-Gene-Therapy/)

[3] Bruno Bernardes de Jesus, Elsa Vera, Kerstin Schneeberger, Agueda M.Tejera, Eduard Ayuso, Fatima Bosch, Maria A.Blasco (2012), Telomerase gene therapy in adult and old mice delays aging and increases longevity without increasing cancer. EMBO Molecular Medicine Volume 4, Issue 8, Pagess 691-704

[4] Masood A. Shammas (2012), Telomeres, lifestyle, cancer and aging. Curr Opin Clin Nutr Metab Care