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Partie 1 : Mesure du vieillissement avec la « Cartographie Physiologique®»

Mesure du vieillissement grâce à la « Cartographie Physiologique® »

Parmi les techniques de métrologie du vieillissement déjà disponibles sur le marché, la Cartographie Physiologique®, développée par l’institut de Jaeger, une association privée fondée par le médecin du même nom, permet d’estimer l’âge physiologique d’une personne.

Les aptitudes fonctionnelles du corps humain s’altèrent avec le temps : on peut apparenter ce phénomène de détérioration générale du corps au processus de vieillissement. Au cours du temps, le corps a plus en plus de difficultés à compenser les diverses agressions provoquées par ses habitudes de vie et par le monde extérieur. Les systèmes biologiques de régulation et de réparation se font alors moins performants, et des perturbations biologiques permanentes apparaissent. Ces perturbations sont caractéristiques d’états pathologiques dont la prévalence a été montrée comme concomitante avec l’avancée de l’âge. Parallèlement, à ces troubles s’ajoute la diminution progressive de capacités physiques. Mesurer l’âge physiologique et la vitesse de vieillissement revient donc à évaluer ces affections biologiques et physiques au cours du temps.

La Cartographie Physiologique® est le bilan de diverses caractéristiques biologiques et physiques qui ont un lien avéré avec les processus de vieillissement [1].

measuring aging physiological cartography long long life longevity

Déterminer son âge physiologique et mesurer sa vitesse de vieillissement grâce à la Cartographie Physiologique®

Au moment de la prise en charge, il est proposé aux patients tout un attirail de tests fournissant des renseignements sur leur état de santé global, et qui serviront de base pour la détermination de leur âge physiologique. A l’issue de ce bilan, il sera suggéré aux patients des moyens à adopter pour préserver leur longévité et leur capital santé. La mise au point de ce programme «anti-âge» se fait en adéquation avec les besoins de chaque patient et s’axe autour de quatre points : la nutrition, l’exercice physique, les compléments alimentaires, et la prise d’hormone. L’évolution de l’état de santé du patient sera réévaluée quelques années plus tard, ce qui permettra de suivre l’efficacité des «mesures anti-vieillissement» conseillées par l’équipe médicale afin d’adapter continuellement les «traitements» en fonction de l’évolution de chaque patient [2].

La Cartographie Physiologique® consiste à réaliser des analyses biologiques et des tests physiques afin de mesurer le vieillissement

Ces tests d’évaluation de la longévité reposent sur la mesure de paramètres dont les liens avec les processus vieillissement sont bien connus. Les valeurs obtenues aux différents tests sont rapportées à des tables de références permettant de déterminer avec précision si l’âge physiologique de la personne est plus ou moins avancé par rapport à son âge chronologique.

On peut citer quelques exemples de tests pratiqués dans la méthode de Cartographie Physiologique®:

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 Dosage du cholestérol total et des LDL (Low Density Lipoprotein) : Le cholestérol est un lipide circulant dans le sang utile à diverses fonctions biologiques. Lorsqu’il est en excès, le cholestérol peut former des dépôts, appelés plaques d’athérome, qui réduisent et parfois même bloquent le flux sanguin. La perturbation du débit sanguin est responsable de nombreuses affections cardiovasculaires et de morts précoces (ischémie, angor, anévrisme, athérosclérose…) [3].

Détermination de la composition corporelle : La bio-impédancemétrie et la mesure du tour de taille sont deux bons moyens pour identifier une potentielle obésité abdominale, aussi appelée obésité androïde. La graisse sous-cutanée au niveau du ventre ainsi que la graisse viscérale facilitent la diffusion des acides gras dans le sang par le système veineux portal. La disponibilité d’acides gras libres favorise une surmortalité liée à certains troubles métaboliques (insulinorésistance, dyslipidémie…) et donne lieu à la survenue de maladies cardiovasculaires, cancers, diabète de type 2, etc. [4] [5].

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Mesure de la fréquence cardiaque : La fréquence cardiaque d’une personne en parfaite santé est en moyenne de 60 battements/minute. Lorsqu’elle est trop élevée, la fréquence cardiaque peut témoigner d’une mauvaise condition physique et, à long terme, constitue un risque de mortalité : elle devient alors un facteur prédictif de maladies cardiovasculaires, et parfois même de mort subite. Une récente étude a montré que pour deux personnes ayant des fréquences cardiaques qui diffèrent de 10 battements/min, celle dont la fréquence cardiaque est la plus haute voit son risque de mortalité augmenter de 9 % [6] [7].

Mesure de la consommation maximum d’oxygène (VO2max) : C’est le volume maximum d’oxygène consommé à l’effort, elle s’exprime en millilitre par minute. Une VO2max dont la valeur se situe aux alentours de 40 ml/min est une preuve de bonne condition physique et reflète l’intégrité des systèmes cardiovasculaire et respiratoire. La VO2max diminue progressivement avec l’âge, d’où l’intérêt de la quantifier [8] [9].   

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Mesure de la capacité vitale forcée (CVF) : Elle représente la quantité d’air que nous pouvons expirer après une profonde inspiration, et témoigne de l’intégrité de l’ensemble du système respiratoire. Des études ont démontré que la capacité vitale forcée chutait avec l’âge, certaines ont aussi proposé plusieurs modèles mathématiques de la fonction pulmonaire LF (pour Lung Fonction) représentant sa décroissance en fonction de l’âge chez des sujets sains [10] [11]. Cet examen s’est révélé être le meilleur test prédictif de l’espérance de vie dans l’étude de Framingham [12].

Dosage des auto-anticorps : Les anticorps sont des complexes protéiques du système immunitaire. Les anticorps sont impliqués dans les processus de défense du corps contre d’éventuels agents pathogènes ou corps étrangers, et en toute logique, les auto-anticorps sont des molécules que l’organisme déploie pour se défendre contre ses propres constituants : il s’en suit des lésions tissulaires et une inflammation chronique. L’auto-immunité est un dysfonctionnement du système immunitaire où le corps mène un combat contre lui-même. L’augmentation plasmatique des auto-anticorps est donc synonyme d’état pathologique. Cependant, avec l’âge, un accroissement du taux plasmatique d’auto-anticorps peut être observé sans qu’il y ait forcément de maladie sous-jacente [13] [14]. Ce phénomène pourrait avoir pour origine le vieillissement des lignées cellulaires de l’immunité (lymphocytes, plasmocytes…), ce qui entraînerait des perturbations et un dérèglement du système immunitaire.

Évaluation de l’audition : L’oreille humaine perçoit les sons entre 20 et 20 000 Hertz (HZ). Une diminution de l’audition survient avec l’âge, on nomme ce trouble la presbyacousie relative à l’âge (ou ARHL en anglais). Cette perte auditive est en majeure partie due à la dégradation perpétuelle des cellules ciliées de l’oreille interne (CCI) qui sont les cellules sensorielles de la cochlée. Les CCI n’ont pas la faculté de se régénérer. Ainsi, un sujet jeune pourra entendre des sons de 18 dB, contre 80 db pour un sujet de 70 ans [15] [16]. Des recherches publiées en 2014 ont décrit le rôle que pourrait jouer le NAD+ dans la perte de l’audition. Elles suggèrent que la dégénérescence des CCI aurait pour origine la perturbation des fonctions du NAD+, et que des mesures préventives telles que la restriction calorique peuvent être prises pour compenser la perte de l’audition [17] [18].

Mesure de la glycémie : Le dosage du glucose sanguin aide au diagnostic de certains troubles métaboliques (diabètes de type 1 et 2, gestationnel, SMeT), de maladies touchant le pancréas (pancréatite, mucoviscidose, hématochromatose…), ou encore de maladies génétiques (trisomie 21, syndrome de Prader-Willy…). Mais en dehors de tout état pathologique, la glycémie est un bon indicateur de la restriction calorique dont on sait, aujourd’hui, qu’elle favorise la longévité [19] [20] [21]. En effet, une hyperglycémie peut avoir des conséquences désastreuses sur les structures des protéines et de l’ADN [22] [23].

Test de l’appui monopodal : cet exercice consiste à pouvoir rester debout, sur une jambe, les yeux clos. Il permet de vérifier l’intégrité de l’oreille interne, des systèmes neurologiques centraux et périphériques, et de l’état ostéo-tendineux et musculaire (sarcopénie). Plus une personne est âgée, plus elle aura de difficulté à tenir en équilibre [24].

Mesure du vieillissement avec la Cartographie Physiologique® : avantages et inconvénients

La Cartographie Physiologique® donne la possibilité d’établir une première estimation de l’âge physiologique et de la vitesse de vieillissement grâce au suivi du patient pendant plusieurs années.

Effectivement, le vieillissement est propre à chaque individu. C’est pourquoi, afin d’apprécier le véritable statut organique d’une personne, et par conséquent son âge physiologique, il n’y a pas d’autre moyen que de procéder à la métrologie de son vieillissement à différents stades de son évolution.

Aussi, les critères et marqueurs retenus par cette technique de métrologie du vieillissement sont rattachés au risque de développer certaines maladies dont le risque de mortalité a été prouvé. Nos organes ne vieillissent pas tous au même rythme, et les tests proposés permettent de vérifier l’état d’un large éventail de fonctions biologiques et physiques. Pour toutes ces raisons, cette méthode de mesure du vieillissement est fortement appréciable.

Par ailleurs, certains des tests, tels que la capacité vitale forcée ou le dosage d’auto-anticorps, sont très intéressants, car les études qui ont montré leurs perturbations en fonction de l’âge se sont basées sur des cohortes plus ou moins âgées de sujets sains. De tels marqueurs méritent à être plus souvent exploités pour la métrologie d’un «vieillissement sain» car pour déterminer véritablement l’âge biologique d’une personne, il faudrait être capable de dépasser les critères pathologiques.

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La méthode métrologique de la Cartographie Physiologique est une marque déposée par le Dr. de Jaeger. À ce jour, cette technique n’est pratiquée qu’à l’institut de Jaeger à Paris, dont il est le fondateur.

Tout notre dossier Métrologie du vieillissement

Mesure du vieillissement : quel est votre âge biologique ?

Mesurer son âge biologique et prendre les dispositions nécessaires pour l’améliorer, ça fait rêver, mais c’est une réalité !

Partie 1 : Mesure du vieillissement : La Cartographie Physiologique

mesure du vieillissement physiologiqueCette méthode de métrologie du vieillissement et de l’âge physiologique procède au bilan de diverses caractéristiques biologiques et physiques qui ont un lien avéré avec les processus de vieillissement (dosage du cholestérol, appui monopodal, obésité abdominale…).

Partie 2 : Mesure du vieillissement : Les 18 biomarqueurs de l’Université de Duke 

mesure du vieillissement Duke UniversityCette méthode suit le déclin de plusieurs systèmes organiques (cardiovasculaire, pulmonaire, rénal, hépatique, parodontal, immunitaire) à travers la quantification de 18 marqueurs de maladies chroniques relatives à l’âge. Cette technique a été mise au point par une équipe de recherche de l’Université de Duke, supervisée par le Dr. Daniel Belsky.

Partie 3 : La méthylation de l’ADN, une piste prometteuse pour la mesure du vieillissement ?

mesure du vieillissement methylation ADNLe taux de méthylation de  l’ADN croît avec le nombre de divisions que subit une cellule. Le nombre de divisions cellulaires témoigne de l’avancée du temps. Ainsi, mesurer le taux de méthylation de l’ADN revient à quantifier le vieillissement. Le traitement de l’ADN au bisulfite permet la conversion des Cytosines non méthylées en uraciles, ainsi les cytosines méthylées peuvent être facilement identifiées, et leur nombre, donner l’âge physiologique.

Partie 4 : Les télomères, témoins de l’âge physiologique, un outil pour la mesure du vieillissement

mesure du vieillissement télomèresLes télomères, qui sont les extrémités de nos chromosomes, voient leur longueur raccourcir au cours du vieillissement. On compte plusieurs techniques permettant de mesurer leur longueur (TRFs, Q-Fish, PCR-Q, STELA…) basées sur les principes de Southern Blot, la PCR et l’hybridation in situ.

Farah Bahou

Author

Auteure

Farah studied biochemistry, therapeutics and molecular and biopharmaceutical innovation at Aix-Marseille university and Paris 7 Diderot university.

More about the Long Long Life team

Farah a étudié la biochimie, la thérapeutique et les innovations moléculaires et biopharmaceutiques à l’université d’Aix-Marseille et à l’université Paris 7 Diderot.

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Dr Guilhem Velvé Casquillas

guilhem velvé casquillas long long life profile longevity anti aging transhumanism

Author/Reviewer

Auteur/Relecteur

Physics PhD, CEO NBIC Valley, CEO Long Long Life, CEO Elvesys Microfluidic Innovation Center

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Docteur en physique, CEO NBIC Valley, CEO Long Long Life, CEO Elvesys Microfluidic Innovation Center

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Références :

[1] http://www.institutdejaeger.com/

[2] La Nouvelle Méthode anti-âge (Odile Jacob, 2008), Christophe de Jaeger

[3] Prospective Studies Collaboration. (2007). Blood cholesterol and vascular mortality by age, sex, and blood pressure: a meta-analysis of individual data from 61 prospective studies with 55 000 vascular deaths. The Lancet, 370(9602), 1829-1839.

[4] Carmienke, S., Freitag, M. H., Pischon, T., Schlattmann, P., Fankhaenel, T., Goebel, H., & Gensichen, J. (2013). General and abdominal obesity parameters and their combination in relation to mortality: a systematic review and meta-regression analysis. European journal of clinical nutrition, 67(6), 573-585.

[5] Hocking, S., Samocha-Bonet, D., Milner, K. L., Greenfield, J. R., & Chisholm, D. J. (2013). Adiposity and insulin resistance in humans: the role of the different tissue and cellular lipid depots. Endocrine reviews, 34(4), 463-500.

[6] Zhang, D., Shen, X., & Qi, X. (2015). Resting heart rate and all-cause and cardiovascular mortality in the general population: a meta-analysis. Canadian Medical Association Journal, cmaj-150535.

[7] Zhao, Q., Li, H., Wang, A., Guo, J., Yu, J., Luo, Y., … & Guo, X. (2017). Cumulative Resting Heart Rate Exposure and Risk of All-Cause Mortality: Results from the Kailuan Cohort Study. Scientific Reports, 7, 40212.

[8] Betik, A. C., & Hepple, R. T. (2008). Determinants of VO2 max decline with aging: an integrated perspective. Applied physiology, nutrition, and metabolism, 33(1), 130-140.

[9] DeLorey, D. S., Kowalchuk, J. M., & Paterson, D. H. (2004). Effects of prior heavy-intensity exercise on pulmonary O2 uptake and muscle deoxygenation kinetics in young and older adult humans. Journal of Applied Physiology, 97(3), 998-1005.

[10] Falaschetti, E., Laiho, J., Primatesta, P., & Purdon, S. (2004). Prediction equations for normal and low lung function from the Health Survey for England. European Respiratory Journal, 23(3), 456-463.

[11] Hankinson, J. L., Odencrantz, J. R., & Fedan, K. B. (1999). Spirometric reference values from a sample of the general US population. American journal of respiratory and critical care medicine, 159(1), 179-187.

[12] https://www.framinghamheartstudy.org/fhs-bibliography/index.php

[13] Nagele, E. P., Han, M., Acharya, N. K., DeMarshall, C., Kosciuk, M. C., & Nagele, R. G. (2013). Natural IgG autoantibodies are abundant and ubiquitous in human sera, and their number is influenced by age, gender, and disease. PLoS One, 8(4), e60726.

[14] Higashino, A., Kageyama, T., Kantha, S. S., & Terao, K. (2011). Detection of elevated antibody against calreticulin by ELISA in aged cynomolgus monkey plasma. Zoological science, 28(2), 85-89.

[15] Bainbridge, K. E., & Wallhagen, M. I. (2014). Hearing loss in an aging American population: extent, impact, and management. Annual review of public health, 35, 139-152.

[16] Someya, S., Yamasoba, T., Weindruch, R., Prolla, T. A., & Tanokura, M. (2007). Caloric restriction suppresses apoptotic cell death in the mammalian cochlea and leads to prevention of presbycusis. Neurobiology of aging, 28(10), 1613-1622.

[17] Fujimoto, C., & Yamasoba, T. (2014). Oxidative stresses and mitochondrial dysfunction in age-related hearing loss. Oxidative medicine and cellular longevity, 2014.

[18] Kim, H. J., Oh, G. S., Choe, S. K., Kwak, T. H., Park, R., & So, H. S. (2014). NAD+ metabolism in age-related hearing loss. Aging and disease, 5(2), 150.

[19] Speakman, J. R., & Mitchell, S. E. (2011). Caloric restriction. Molecular aspects of medicine, 32(3), 159-221.

[20] Ravussin, E., Redman, L. M., Rochon, J., Das, S. K., Fontana, L., Kraus, W. E., … & Smith, S. R. (2015). A 2-year randomized controlled trial of human caloric restriction: feasibility and effects on predictors of health span and longevity. The Journals of Gerontology Series A: Biological Sciences and Medical Sciences, 70(9), 1097-1104.

[21] Schlotterer, A., Kukudov, G., Bozorgmehr, F., Hutter, H., Du, X., Oikonomou, D., … & Sayed, A. (2009). C. elegans as model for the study of high glucose–mediated life span reduction. Diabetes, 58(11), 2450-2456.

[22] Haus, J. M., Carrithers, J. A., Trappe, S. W., & Trappe, T. A. (2007). Collagen, cross-linking, and advanced glycation end products in aging human skeletal muscle. Journal of applied physiology, 103(6), 2068-2076.

[23] Pinkas, A., & Aschner, M. (2016). Advanced glycation end-products and their receptors: related pathologies, recent therapeutic strategies, and a potential model for future neurodegeneration studies. Chemical research in toxicology, 29(5), 707-714.

[24] Roemer, K., & Raisbeck, L. (2015). Temporal dependency of sway during single leg stance changes with age. Clinical Biomechanics, 30(1), 66-70.

Mesure du vieillissement : quel est votre âge physiologique ?

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Mesure du vieillissement : quel est votre âge physiologique ?

measuring aging

L’âge physiologique, l’unité de mesure du vieillissement

On distingue l’âge physiologique d’un individu de son âge chronologique. L’âge chronologique est déterminé à partir de la date de naissance, mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, il ne reflète pas forcément notre “âge réel”. C’est l’âge physiologique, aussi appelé âge biologique ou fonctionnel, qui traduit le véritable statut organique d’une personne.

L’âge physiologique d’un individu peut être diminué ou augmenté par rapport à son âge chronologique, car le vieillissement ne dépend pas seulement du temps, il est en réalité un processus complexe et multifactoriel. En effet, son évolution peut être modulée par des facteurs aussi bien internes qu’externes : génétique, alimentation, environnement, psychologie… Connaître son âge physiologique permet de mieux comprendre les habitudes de vie qui influencent le vieillissement, ce qui nous donne finalement le moyen d’opérer les changements appropriés pour contrer ses effets.

measuring aging long long life

Mesure du vieillissement : vers une nouvelle discipline métrologique

La métrologie est la science des mesures, et on regroupe sous le terme de métrologie du vieillissement toutes techniques permettant de déterminer l’avancement et la vitesse de vieillissement propres à chaque individu. La métrologie du vieillissement peut passer par l’identification et la quantification de marqueurs biologiques et génétiques, par le bilan de certaines aptitudes physiques, ou encore par l’appréciation de signes physiques liés au vieillissement.

Même si l’essor de la métrologie du vieillissement n’en est pas encore à son point culminant, un bon nombre de techniques offrant la possibilité de déterminer l’âge physiologique d’une personne ont déjà vu le jour.

Quelles sont les différentes méthodes de mesure du vieillissement ?

Parfois ces méthodes ont en elles peu de choses innovantes, et reposent essentiellement sur des postulats scientifiques en lien avec le vieillissement déjà connus et reconnus par toute la communauté scientifique. Elles vont alors de la plus simple étude physionomique de la personne à l’analyse de multiples capacités physiques et caractéristiques biologiques (Cartographie Physiologique®, les 18 marqueurs de Daniel Belsky….). D’autres sont de véritables révolutions scientifiques et font appel au déploiement de technologies rendant possible l’identification et la mesure précise de marqueurs spécifiques du vieillissement (mesure de la longueur des télomères, XRGenomics®, taux de méthylation de l’ADN…). Chacune présente ses avantages et inconvénients, cet article est un comparatif des méthodes existantes de métrologie du vieillissement.

Tout notre dossier Métrologie du vieillissement

Mesure du vieillissement : quel est votre âge biologique ?

Mesurer son âge biologique et prendre les dispositions nécessaires pour l’améliorer, ça fait rêver, mais c’est une réalité !

Partie 1 : Mesure du vieillissement : La Cartographie Physiologique

mesure du vieillissement physiologiqueCette méthode de métrologie du vieillissement et de l’âge physiologique procède au bilan de diverses caractéristiques biologiques et physiques qui ont un lien avéré avec les processus de vieillissement (dosage du cholestérol, appui monopodal, obésité abdominale…).

Partie 2 : Mesure du vieillissement : Les 18 biomarqueurs de l’Université de Duke 

mesure du vieillissement Duke UniversityCette méthode suit le déclin de plusieurs systèmes organiques (cardiovasculaire, pulmonaire, rénal, hépatique, parodontal, immunitaire) à travers la quantification de 18 marqueurs de maladies chroniques relatives à l’âge. Cette technique a été mise au point par une équipe de recherche de l’Université de Duke, supervisée par le Dr. Daniel Belsky.

Partie 3 : La méthylation de l’ADN, une piste prometteuse pour la mesure du vieillissement ?

mesure du vieillissement methylation ADNLe taux de méthylation de  l’ADN croît avec le nombre de divisions que subit une cellule. Le nombre de divisions cellulaires témoigne de l’avancée du temps. Ainsi, mesurer le taux de méthylation de l’ADN revient à quantifier le vieillissement. Le traitement de l’ADN au bisulfite permet la conversion des Cytosines non méthylées en uraciles, ainsi les cytosines méthylées peuvent être facilement identifiées, et leur nombre, donner l’âge physiologique.

Partie 4 : Les télomères, témoins de l’âge physiologique, un outil pour la mesure du vieillissement

mesure du vieillissement télomèresLes télomères, qui sont les extrémités de nos chromosomes, voient leur longueur raccourcir au cours du vieillissement. On compte plusieurs techniques permettant de mesurer leur longueur (TRFs, Q-Fish, PCR-Q, STELA…) basées sur les principes de Southern Blot, la PCR et l’hybridation in situ.

Farah Bahou

Author

Auteure

Farah studied biochemistry, therapeutics and molecular and biopharmaceutical innovation at Aix-Marseille university and Paris 7 Diderot university.

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Farah a étudié la biochimie, la thérapeutique et les innovations moléculaires et biopharmaceutiques à l’université d’Aix-Marseille et à l’université Paris 7 Diderot.

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Dr Guilhem Velvé Casquillas

guilhem velvé casquillas long long life profile longevity anti aging transhumanism

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Physics PhD, CEO NBIC Valley, CEO Long Long Life, CEO Elvesys Microfluidic Innovation Center

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CRISPR-Cas9 contre le vieillissement, une application transhumaniste

CRISPR-Cas9 vieillissement

Ceci est un résumé de l’article complet sur CRISPR-Cas9 disponible sur le site de l’association française de transhumanisme, que vous pouvez découvrir ici.

En 2015, le magazine Science déclarait la technologie CRISPR-Cas9 « découverte majeure de l’année ».

Ce n’était pas sans raison : cet outil qui permet de découper des portions d’ADN et de les remplacer par d’autres est non seulement plus rapide et plus précis que les technologies utilisées jusqu’alors, mais également moins cher. Il utilise les protéines reprogrammables Cas9, un ciseau moléculaire d’une grande précision, pour trancher des séquences d’ADN et peut être réutilisé sur des cibles très différentes.

Les applications possibles d’une telle technologie sont multiples, de l’agro-alimentaire avec une nouvelle génération d’OGM, à la préservation de la biodiversité en ressuscitant des espèces disparues par le croisement de leur génome avec celui d’une espèce très proche, toujours vivante.

embryon vieillissement

Sur l’homme, la technique pourrait théoriquement être appliquée de deux façons : soit en modifiant le génome de la cellule œuf au moment de la conception, soit en injectant chez l’adulte un virus non pathogène contenant de l’ADN modifié qui infecterait les cellules avec le gène sain.

Avec une connaissance précise et fiable du génome humain et du fonctionnement de la différenciation cellulaire, la technologie CRISPR-Cas9 pourrait nous permettre, à l’avenir, d’influer sur les mécanismes du vieillissement tels que la sénescence cellulaire, et permettre à l’être humain de gagner en longévité et de rester en bonne santé.

Prolonger la durée de vie en éliminant les cellules sénescentes

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Élimination des cellules sénescentes : futurs traitements pour prolonger la durée de vie

Des résultats prometteurs pour la lutte contre les maladies dégénératives ont été obtenus à partir d’un nouveau médicament expérimental : le UBX0101. Cette molécule élimine de façon spécifique les cellules sénescentes des articulations chez des souris ayant subi des lésions aux ligaments croisés antérieurs.

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Cette étude a été menée par des scientifiques sud-coréens de l’UNISET (Ulsan National Institute of Science and Technology), en partenariat avec d’autres chercheurs d’instituts américains menant des travaux de recherche sur le vieillissement (l’université Johns Hopkins, le centre médical universitaire Groningen et l’université de Californie).

Durée de vie_Sénescence_sourisDans les articulations, les cellules sénescentes qui apparaissent après la survenue d’une lésion participent au développement d’une arthrose post-traumatique. Les chercheurs à l’origine de cette étude ont démontré qu’en éliminant les cellules sénescentes, il était possible de freiner le développement des maladies dégénératives articulaires et de supprimer les douleurs associées. De plus, la suppression de ces cellules dans l’articulation a également permis de créer un environnement favorable au développement d’un nouveau cartilage et à la régénération tissulaire.

Ces résultats confirment la théorie selon laquelle l’élimination du surplus de cellules sénescentes, dans un organe particulier, participerait au maintien de son bon fonctionnement au cours du temps.

Cette étude sur le UBX0101 ouvre la voie à de nouvelles thérapies ciblant les cellules sénescentes, pour lutter contre l’apparition des maladies liées à l’âge et ainsi prolonger la durée de vie.

Diminution de la durée de vie due à l’accumulation de cellules sénescentes

Une cellule sénescente est une cellule en fin de vie dont les fonctions se dégradent (voir :Durée de vie_Sénescence_mains44 Les 9 causes biologiques du vieillissement). L’entrée en sénescence de la cellule mutée permet de stopper son développement et de lutter contre la prolifération de cellules tumorales. Avec l’âge, les cellules sénescentes s’accumulent naturellement, provoquant une perte d’homogénéité des tissus. De plus, certaines de ces cellules sécrètent des molécules pro-inflammatoires qui altèrent le fonctionnement des cellules voisines, ce qui peut provoquer la dégradation des tissus et des organes.

De ce fait, de nombreux chercheurs pensent que l’élimination de ces cellules sénescentes permettrait de rétablir les différentes fonctions des organes. Cette nouvelle étude a prouvé qu’en combinant les deux méthodes complémentaires que sont l’élimination des cellules sénescentes « vieillissantes » et la stimulation des nouvelles cellules « jeunes », il serait possible de ralentir le vieillissement biologique et d’avoir une influence sur la longévité.

Katidja Allaoui

Author

Auteure

Katidja studied biology and health engineering at the school of engineering of Angers.

More about the Long Long Life team

Katidja a étudié l’ingénierie de la biologie et de la santé à l’école d’ingénieurs de l’université d’Angers.

En savoir plus sur l’équipe de Long Long Life

Référence

[1] Jeon, O. H., Kim, C., Laberge, R. M., Demaria, M., Rathod, S., Vasserot, A. P., … & Baker, D. J. (2017). Local clearance of senescent cells attenuates the development of post-traumatic osteoarthritis and creates a pro-regenerative environment. Nature Medicine, 23(6), 775-781.

Le bleu de méthylène, un puissant antioxydant, retarderait le vieillissement cutané

Le bleu de méthylène, un puissant antioxydant, retarderait le vieillissement cutané

Des chercheurs de l’Université du Maryland aux États-Unis ont montré que le bleu de méthylène, par ses propriétés antioxydantes, aidait à lutter contre le vieillissement de la peau.

Tout apprenti laborantin a déjà entendu parler au moins une fois du bleu de méthylène. Reconnu pour son fort pouvoir colorant, il est très largement employé en laboratoire comme marqueur histologique et comme indicateur coloré des réactions d’oxydoréduction. Inscrit sur la liste des médicaments essentiels*, on lui prête aussi bon nombre de propriétés pharmacologiques. Autrefois, le bleu de méthylène était fortement apprécié pour ses qualités antiseptiques et antipaludiques, et servait d’antidote contre certains poisons. Aujourd’hui, il sert surtout au traitement de maladies du système circulatoire (méthémoglobinémie, chocs septiques, vasoplégie…), mais c’est une tout autre propriété qui a été mise en avant dans une étude menée par des chercheurs américains. Par sa capacité à piéger efficacement les radicaux libres, le bleu de méthylène est un puissant antioxydant et par extension, peut-être, une excellente molécule anti-âge.

Le stress oxydatif est l’un des processus majeurs du vieillissement.

On ne le répétera jamais assez : le tabac, les UV, le stress, en induisant une production accrue de radicaux libres dérivés de l’oxygène (ROS), provoquent un vieillissement prématuré. L’accumulation de ces petites molécules, que l’organisme peine à éliminer avec l’âge, cause de nombreux dégâts et conduit à l’augmentation du stress oxydatif, qui, même si on ignore encore s’il est une cause ou une conséquence du vieillissement, l’accélère fortement.

L’application d’antioxydants pour le soin de la peau, comme le bleu de méthylène, est à ce jour le meilleur moyen de lutter contre le vieillissement cutané.

Les propriétés «anti-âge» du bleu de méthylène ont été prouvées par une équipe de biologistes américains [1]. Sur quatre semaines, ils ont comparé les effets du bleu de méthylène par rapport à trois autres antioxydants (N-Acetyl-L-cysteine, MitoQ et MitoTEMP) sur des cultures tissulaires créées à partir d’échantillons cellulaires prélevés sur des donneurs sains et sur des sujets atteints de progéria, une maladie génétique entraînant un vieillissement prématuré [1].

Le bleu de méthylène semblerait être efficace pour stimuler la prolifération fibroblastique et retarder la sénescence cellulaire.

Les cellules utilisées pour créer les peaux en culture étaient des fibroblastes. Présentes naturellement dans le derme, elles en synthétisent tous les composants matriciels (collagène, élastine, GAG…) qui lui confèrent ses propriétés mécaniques. Il s’avère que le bleu de méthylène augmenterait la viabilité des fibroblastes par rapport aux autres antioxydants. Encore plus surprenant, en présence du colorant, les cellules «progéria» montreraient un taux de survie supérieur à celui des cellules «témoin sain»! Une augmentation globale de l’expression des gènes a été observée (notamment de ceux de l’élastine et du collagène).

Les analyses histologiques le confirment : le bleu de méthylène améliore la cicatrisation, l’hydratation de la peau et l’épaisseur du derme. Les chercheurs ont également noté un fait très intéressant : le bleu de méthylène permettait l’expression d’un gène nommé Nrf2, connu pour participer à la protection cellulaire par induction de la synthèse d’enzymes antioxydantes. Selon cette étude, le bleu de méthylène ne présenterait aucune toxicité, son utilisation serait sans danger sur le long terme, et ce, même à haute concentration.

 *Selon l’Organisation Mondiale de la Santé :”Les médicaments essentiels sont des médicaments qui répondent aux besoins de santé prioritaires d’une population. Ils sont sélectionnés en fonction de la prévalence des maladies, de l’innocuité, de l’efficacité et d’une comparaison des rapports coût-efficacité.

Ils devraient être disponibles en permanence dans le cadre de systèmes de santé opérationnels, en quantité suffisante, sous la forme galénique qui convient, avec une qualité assurée et à un prix abordable au niveau individuel comme à celui de la communauté.”

Sources :

[1] Xiong, Z. M., O’Donovan, M., Sun, L., Choi, J. Y., Ren, M., & Cao, K. (2017). Anti-Aging Potentials of Methylene Blue for Human Skin Longevity. Scientific Reports7. DOI:  10.1038/s41598-017-02419-3

[2] Xiong, Z. M., Choi, J. Y., Wang, K., Zhang, H., Tariq, Z., Wu, D., … & Cao, K. (2015). Methylene blue alleviates nuclear and mitochondrial abnormalities in progeria. Aging cell. DOI: 10.1111/acel.12434

Farah Bahou

Author

Auteure

Farah studied biochemistry, therapeutics and molecular and biopharmaceutical innovation at Aix-Marseille university and Paris 7 Diderot university.

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Farah a étudié la biochimie, la thérapeutique et les innovations moléculaires et biopharmaceutiques à l’université d’Aix-Marseille et à l’université Paris 7 Diderot.

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L’apprentissage d’un instrument améliorerait les performances cérébrales

Au cours du vieillissement, le corps et le cerveau deviennent moins performants. Parmi les troubles cognitifs légers arrivant avec l’âge, on retrouve la diminution des capacités d’écoute, la difficulté de concentration ainsi que la diminution de la vitesse de traitement de l’information. D’après de récentes études, ces troubles pourraient être atténués par l’apprentissage d’un instrument de musique.

Préservation des performances cérébrales par l’apprentissage d’un instrument


Instrument_Performances cérébrales_RRI

Une nouvelle étude a apporté des informations confirmant le fait que jouer d’un instrument de musique aurait une influence sur les capacités cérébrales. L’apprentissage d’un instrument pourrait alors améliorer les capacités d’écoute et permettrait de prévenir le développement des troubles cognitifs légers, défaillances mentales qui apparaissent lors du vieillissement.

Bernhard Ross, principal auteur de cette étude, est professeur en neuroscience à l’université de Toronto. Ses travaux de recherche ont été menés au sein du Rotman Research Institute, un institut spécialisé dans l’amélioration des fonctions cérébrales au cours du vieillissement normal.

Les effets bénéfiques de l’apprentissage d’un instrument sur les performances cérébrales


Cette étude a été menée sur 32 adultes en bonne santé, ayant une capacité d’écoute normale et n’ayant pas ni antécédents neurologiques ni antécédents psychiatriques. Une première mesure de leurs ondes cérébrales a été réalisée lors de l’écoute d’un son de cloche, provenant d’un instrument tibétain. Après écoute de ces enregistrements, la moitié des participants ont essayé de reproduire le son au même rythme, avec le même instrument tibétain. L’autre moitié des participant a également essayé de reproduire le même son, mais cette fois sur un clavier numérique.

Instrument_Performances cérébrales_bol tibétainPour le groupe ayant appris à utiliser ce nouvel instrument, il y a eu une augmentation de la réactivité des oscillations beta, qui correspondent aux activités électriques cérébrales qui apparaissent en période d’activité intense ou de concentration. Une amélioration de la connexion entre les cortex auditif et sensorimoteur (qui relève à la fois des fonctions sensorielles et de la motricité) a été observée.

Concernant le groupe ayant reproduit le son sur clavier numérique et n’ayant pas appris à jouer de l’instrument, le développement moteur était beaucoup plus faible.

Réhabilitation des performances cérébrales à travers l’apprentissage d’un instrument


« la création musicale entraîne de forts changements de l’activité cérébrale. »

Instrument_Performances cérébrales_cerveau

Cette théorie de B. Ross, PhD., suppose que lorsque l’on joue d’un instrument de musique, on mobilise plusieurs fonctions cérébrales telles que le système auditif, moteur ou les mécanismes de perception. Apprendre à jouer d’un instrument améliorerait alors la capacité d’écoute d’une personne et l’audition, en un temps très court. Les modifications de l’activité cérébrale, observées au cours de cette étude, démontrent la faculté du cerveau à se développer continuellement. Cela laisse penser que le cerveau serait capable de compenser lui-même les dysfonctionnements dans l’exécution des tâches, dues à des séquelles cérébrales ou des maladies liées au vieillissement.

Katidja Allaoui

Author

Auteure

Katidja studied biology and health engineering at the school of engineering of Angers.

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Katidja a étudié l’ingénierie de la biologie et de la santé à l’école d’ingénieurs de l’université d’Angers.

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Références

[1] Ross, B., Barat, M., & Fujioka, T. (2017). Sound-making actions lead to immediate plastic changes of neuromagnetic evoked responses and induced beta-band oscillations during perception. Journal of Neuroscience, 3613-16.

[2] Why Playing Music May Help Ward Off Cognitive Decline of Aging | Psych Central News. [online] Psych Central News. Available at: https://psychcentral.com/news/2017/06/03/why-playing-music-may-help-ward-off-cognitive-decline-of-aging/121427.html 

Longévité et recherche anti-vieillissement – Infographie

Longévité et recherche anti-vieillissement : un intérêt croissant pour le domaine – Infographie

Publications scientifiques traitant de longévité

La longévité humaine revient de plus en plus dans la recherche scientifique actuelle : les publications sur le sujet, qui étaient presque inexistantes il y a seulement quarante ans, sont passées à 34 000 tous les cinq ans, et les publications sur la lutte contre le vieillissement ont décollé au tournant du XXIe siècle pour atteindre le chiffre de 3 500 tous les cinq ans.

Les organisations pour la longévité

Le secteur privé s’intéresse de plus en plus près au domaine de la lutte contre le vieillissement. Le nombre d’organisations qui se consacrent au marché anti-vieillissement, que ce soit pour la recherche de causes, de traitements, ou pour administrer ces derniers à des clients, a connu une augmentation exponentielle ces quinze dernières années.

Traitements pro-longévité

La recherche actuelle a identifié trois pistes principales pour des traitements prometteurs dans la quête de la vie éternelle.

Restriction calorique: Il a été prouvé que de manger la stricte quantité de calories nécessaire pour la survie de son corps, tout en prenant des suppléments alimentaires, permettait d’augmenter la longévité chez l’être humain.

Augmentation potentielle:
Aujourd’hui 30%
Demain 30%

Traitements médicaux: De nombreuses molécules qui retardent le vieillissement sont déjà présentes dans la nature. Dans le cadre d’une alimentation équilibrée et à des dosages précis, elles peuvent nous aider à rester en bonne santé plus longtemps. Ces molécules sont actuellement étudiées pour leurs propriétés anti-âge : resvératrol, NAD+, NMN,  curcumine…

Augmentation potentielle:
Aujourd’hui 30%
Demain 40%

Thérapie génique: Les thérapies géniques ciblent des gènes spécifiques identifiés comme des causes de symptômes de vieillissement : dégénérescence cellulaire, raccourcissement des télomères…


Augmentation potentielle:
Aujourd’hui 0%
Demain 1000%

Plusieurs traitements sont déjà disponibles pour les plus déterminés, et avec assez d’efforts de chacun des acteurs de ce domaine, le lent déclin dû à l’âge pourrait un jour n’être plus qu’un lointain souvenir.

Dr Guilhem Velvé Casquillas

guilhem velvé casquillas long long life profile longevity anti aging transhumanism

Author/Reviewer

Auteur/Relecteur

Physics PhD, CEO NBIC Valley, CEO Long Long Life, CEO Elvesys Microfluidic Innovation Center

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Docteur en physique, CEO NBIC Valley, CEO Long Long Life, CEO Elvesys Microfluidic Innovation Center

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Le télomère : au cœur des processus de vieillissement

Le télomère : au cœur des processus de vieillissement

Qu’est-ce qu’un télomère ?

Dans les milliards de cellules qui composent notre corps, l’ADN est présent dans le noyau sous forme de chromosomes. Sur ces chromosomes, il existe des petites structures, appelées télomères, qui se raccourcissent progressivement et dont la longueur pourrait être liée à l’âge.

Les télomères sont des complexes de ribonucléoprotéines présents aux extrémités des chromosomes. Ils correspondent à des répétitions en tandem de séquences nucléotidiques (TTAGG) qui diminuent à chaque réplication cellulaire. Tout au long de la vie, les cellules se multiplient et accumulent des cycles de division et de réplication, afin de renouveler les cellules et tissus endommagés.  Dans un organisme âgé, on observe un raccourcissement de la longueur des télomères [1]. A travers cet article, nous allons nous intéresser au fonctionnement de ces télomères et à l’impact de leur raccourcissement sur l’ensemble de l’organisme.

Fonctionnement du télomère au cours du vieillissement

Le raccourcissement des télomères est directement lié à la division cellulaire. En effet, en raison de l’incapacité des ADN polymérases à répliquer les extrémités des chromosomes linéaires, on observe à chaque cycle de réplication de l’ADN une perte de matériel génétique [1]. Le télomère ne contenant pas de séquences codantes, il n’y a pas de perte d’informations génomiques. Les télomères sont donc impliqués dans les processus de préservation de l’intégrité du génome et sont indispensables au bon fonctionnement cellulaire.

Dans le cas où aucun mécanisme n’entre en jeu pour régénérer les télomères, si le raccourcissement des télomères se produit à chaque cycle de réplication cellulaire, cela indique que la cellule ne peut pas vivre indéfiniment. La limite de Hayflick correspond au nombre maximal de divisions cellulaires que peut subir une cellule [2]. Elle permet de faire le lien entre la longueur du télomère et la durée de vie de la cellule.

 Le télomère contrôle l’entrée en sénescence, une cause du vieillissement

Plus le télomère est court, plus il y a un risque de perdre de l’information génomique à la division suivant et d’induire des dysfonctionnements cellulaires majeurs. De ce fait, dans les cellules somatiques, lorsque les télomères atteignent la longueur « critique » de Hayflick, il y a activation de voies de réponse afin de réparer d’éventuels dommages subis par l’ADN. L’activation de ces voies entraîne un arrêt du cycle cellulaire, pouvant aller jusqu’à la sénescence ou l’apoptose de la cellule [3].

Au cours du processus de vieillissement, les cellules cumulent de multiples divisions mitotiques et il y a augmentation du risque de développement d’anomalies génétiques. Les télomères permettent d’éviter le développement de ces cellules en fin de vie. Leur mesure pourrait ainsi apporter des informations sur la vitesse de vieillissement et sur l’âge biologique.

Ainsi, on qualifie les télomères d’“horloges biologiques” de notre corps.

En plus du vieillissement, le télomère lutte contre les cellules tumorales

Les cellules tumorales sont des cellules somatiques ayant subi des dysfonctionnements lors de leur développement et dont la multiplication est très rapide. Leur prolifération entraîne un grand nombre de divisions cellulaires et donc un raccourcissement accéléré des télomères.  Les télomères de ces cellules atteignent alors rapidement la limite de Hayflick et le même processus décrit précédemment entre en jeu. Un arrêt du cycle cellulaire est induit, provoquant l’entrée en sénescence de la cellule tumorale.

Le raccourcissement des télomères intervient donc dans les processus d’arrêt de la prolifération de cellules tumorales [3]. Dans le cadre d’un fonctionnement normal, il permet d’éliminer les tumeurs avant qu’elles ne deviennent malignes et se transforment en cancer.

Télomère et cellules souches : indispensables au cours du vieillissement

Cependant, il existe des mécanismes de maintien de la structure des télomères, Telomere_vieillissement_divisionqui permettent de prolonger la durée de vie de certaines cellules. On retrouve, entre autres, la télomérase. C’est l’enzyme qui intervient pour synthétiser ces télomères [2].

Cette télomérase n’est pas présente dans l’ensemble des cellules de l’organisme. On la retrouve active dans les cellule souches telles que les HSC, les NSC ou les ESC qui sont respectivement les cellules souches hématopoïétiques, neuronales et épidermiques. Ces cellules sont principalement impliquées dans les processus de renouvellement des tissus.

La présence de la télomérase dans ce type de cellules leur permet de perdurer dans le temps tout en restant fonctionnelles. L’accumulation de dérèglements liés aux télomères dans ce type de cellules pourrait alors provoquer la dégénérescence des tissus et des organes, une des caractéristiques principales des maladies associées à l’âge. Dans le cadre de la lutte contre le vieillissement, la connaissance des mécanismes biologiques de la télomérase semble indispensable.

Raccourcissement du télomère : pathologies associées au vieillissement

Telomere_vieillissement_3Des modifications sur la télomérase entraînent un raccourcissement accéléré des télomères. Cela a pour conséquence l’apparition de maladies telles que la dyskératose congénitale, pathologie qui touche les tissus nécessitant un renouvellement cellulaire rapide et constant, ou encore l’anémie aplasique, qui entraîne une diminution des globules du sang [2]. Ces maladies sont associées à un mauvais renouvellement des cellules et des tissus et reprennent des symptômes généralement retrouvés lors au vieillissement.

La longueur des télomères et la télomérase semblent fortement impliquées dans les processus de vieillissement. C’est pourquoi il serait intéressant d’inclure les télomères dans le développement d’une métrologie du vieillissement.

Tous les articles de notre dossier « Télomères et vieillissement » :

Les télomères : au cœur des processus de vieillissement

Telomere_aging_1Le raccourcissement des télomères est connu pour avoir une influence sur le vieillissement sans que cela ne soit pleinement explicité. Mais comment fonctionnent-ils ? Sur quels mécanismes biologiques agissent-ils ? Et pourquoi les qualifier d’ « horloges biologiques » de notre corps ?

Partie 1 : Causes et effets du raccourcissement des télomères au cours du vieillissement

Piwi-piRNA_immortaité-150x150La vitesse de raccourcissement des télomères et le vieillissement varient d’un individu à l’autre, sans que cela ne soit encore pleinement clarifié. En effet, les causes qui pourraient expliquer les différences de longueur de télomères sont très variées.

Partie 2 : L’influence de la télomérase sur les télomères et le vieillissement

Télomères-vieillissement-télomérase-150x150La longueur des télomères et la télomérase semblent être des facteurs clés du processus de vieillissement. De nombreuses études sur les maladies dues à des mutations des composants de la télomérase ont démontré que cela entraîne un mauvais renouvellement des cellules, soit l’un des phénotypes liés à l’âge.

Partie 3 : Télomère et télomérase dans les cellules souches : indispensables durant le vieillissement

Telomere_vieillissement_division-150x150L’expression de la télomérase est diminuée quelques semaines après la naissance dans la majorité des tissus adultes, à l’exception de certains types cellulaires, telles que les cellules souches. On peut alors se demander s’il existe un lien entre la diminution du stock de cellules souches avec l’âge, le fonctionnement de la télomérase et la longueur des télomères.

Partie 4 : Vers une métrologie du vieillissement à partir du télomère

Telomere_vieillissement_testDes méthodes de métrologie du vieillissement se basant sur la longueur des télomères ont été développée. Aujourd’hui, on en dénombre 5 principales, dont TAT ou STELA. Elles permettent toutes, à partir de la longueur des télomères, de fournir des indications précieuses sur l’avancement de l’âge physiologique ainsi que sur le vieillissement.

Partie 5 : Télomères, vieillissement et thérapies

La longueur des télomères constitue une piste intéressante pour élaborer des thérapies afin de lutter contre le vieillissement. On peut citer l’exemple d’Elizabeth Parrish, PDG de Bioviva ; elle a testé sur elle-même une thérapie génique développée par son propre laboratoire, thérapie qui vise à rallonger de ses télomères afin de « rajeunir » !

Katidja Allaoui

Author

Auteure

Katidja studied biology and health engineering at the school of engineering of Angers.

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Katidja a étudié l’ingénierie de la biologie et de la santé à l’école d’ingénieurs de l’université d’Angers.

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Dr Guilhem Velvé Casquillas

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Physics PhD, CEO NBIC Valley, CEO Long Long Life, CEO Elvesys Microfluidic Innovation Center

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Docteur en physique, CEO NBIC Valley, CEO Long Long Life, CEO Elvesys Microfluidic Innovation Center

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Sources :

[1] Chatterjee, S. (2017). Telomeres in health and disease. Journal of Oral and Maxillofacial Pathology, [online] 21(1), p.87. DOI : 10.4103/jomfp.JOMFP_39_16. [Accessed 22 May 2017].

[2] Blasco, M. (2007). Telomere length, stem cells and aging. Nature Chemical Biology, [online] 3(10), pp.640-649. DOI :10.1038/nchembio.2007.38 [Accessed 22 May 2017]

[3] Shay, J. (2016). Role of Telomeres and Telomerase in Aging and Cancer. Cancer Discovery, [online] 6(6), pp.584-593. DOI :  10.1016/j.semcancer.2011.10.001 [Accessed 22 May 2017].

Restriction calorique et vieillissement : première étude sur l’homme

Ralentissement du vieillissement par la restriction calorique


Une étude publiée le 22 mai dernier dans le Journals of Gerontology, Series A: Biological Sciences and Medical Sciences démontre que la restriction calorique pourrait retarder les effets du vieillissement sur l’organisme.

Cette étude a été réalisée en partenariat avec CALERIE (Comprehensive Assessment of Long Term Effects of Reducing Intake of Energy), premier institut à effectuer différents travaux de recherche sur les effets de la restriction calorique sur la santé. De précédentes études ont mis en avant un ralentissement du vieillissement chez les vers, les mouches et les souris. Daniel Belsky, docteur en médecine l’université de Duke, est l’auteur principal de cette nouvelle étude sur les hommes.

Dr.Belsky D.

Cette dernière a été menée sur des adultes ayant effectué une réduction calorique de 25 % pendant 2 ans. Il a alors été démontré qu’il y a un ralentissement du vieillissement biologique : tous les 12 mois, l’âge biologique des participants soumis à un régime de restriction calorique se trouvait augmenté de 0,11 an, tandis que celui du groupe de contrôle l’était de 0,71 an . Il est à noter que la perte de poids n’est pas prise en compte dans les effets observés.

Ces résultats prometteurs rappellent l’importance d’une mesure de l’âge physiologique et donnent des pistes de futures thérapies contre le vieillissement. En effet, d’après Dr D. Belsky :

S’IL EST POSSIBLE DE LUTTER CONTRE LE VIEILLISSEMENT BIOLOGIQUE, IL EST PEUT-ÊTRE AUSSI POSSIBLE DE PRÉVENIR, OU DU MOINS DE RETARDER, L’APPARITION DES MALADIES LIÉES À L’ÂGE

Références

[1] Belsky, D., Huffman, K., Pieper, C., Shalev, I. and Kraus, W. (2017). Change in the Rate of Biological Aging in Response to Caloric Restriction: CALERIE Biobank Analysis. The Journals of Gerontology: Series A. [online] DOI: https://doi.org/10.1093/gerona/glx096  [Accessed 24 May 2017].

[2] Corporate.dukehealth.org. (2017). Study Analysis Shows Cutting Calories Might Slow Biological Aging | Duke Health. [online] Available at: https://corporate.dukehealth.org/news-listing/study-analysis-shows-cutting-calories-might-slow-biological-aging [Accessed 24 May 2017].

Katidja Allaoui

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Katidja studied biology and health engineering at the school of engineering of Angers.

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Transhumanisme, organes sur puce & lutte contre le vieillissement par Guilhem Velvé Casquillas

Transhumanisme, organes sur puce & lutte contre le vieillissement par Guilhem Velvé Casquillas

Guilhem Velvé Casquillas a donné un talk pour Medicen afin de présenter ses projets dans les biotechnologies, l’entrepreneuriat, les organes sur puce et tout particulièrement la lutte contre le vieillissement, avec le projet Long Long Life.

Voici la transcription de la vidéo.

Hôte – On va quitter provisoirement la question du diagnostic pur pour aller dans une technologie qui est plus de rupture et qui va bien au-delà, et qui est celle de la microfluidique, avec Elvesys MF Innovation Center, et Guilhem Velvé Casquillas qui vient nous rejoindre et qui a également 6 min pour nous parler de ses projets de recherche autour de la microfluidique, et qui pourrait créer une sorte de Microfluidic Valley, donc voilà, tout un programme, on vous écoute.

Guilhem Velvé Casquillas – Je vous remercie. Je m’appelle GVC, je suis PDG du Microfluidic Innovation Center, et tout d’abord je suis très heureux de parler devant vous aujourd’hui, j’espère qu’à l’issue de cette présentation nous pourrons initier de belles conversations, voire même des collaborations, que nous soyons entrepreneurs, médecins, journalistes, ou simples badauds, je suis ouvert à tout.

Vieillissement

Je vais vous parler d’un sujet que j’adore, un peu polémique, vous le verrez, c’est la lutte contre le vieillissement. Dans un premier temps, on pourra voir comment, avec justement les biotechnologies, on pourrait augmenter radicalement l’espérance de vie de l’espèce humaine. Puis dans un deuxième temps nous verrons comment, avec la MF et les organes sur puce, nous pourrions encore accélérer cette révolution.

Dans les trente mille dernières années, ce qu’on peut remarquer, c’est que l’espérance de vie de l’espèce humaine n’a pas bougé, à l’exception des 150 dernières années. Vous le savez peut-être, mais on a gagné 6 h d’espérance de vie toutes les 24 h dans les 150 dernières années. Et aujourd’hui, la principale limitation à notre espérance de vie sont les maladies liées au vieillissement. Or, de manière générale, en simplifiant, le vieillissement est juste un programme génétique d’autodestruction qui démarre aux alentours de 20 ans et qui mène à une mort malheureuse et certaine, une centaine d’années après, la longévité, 120 ans à peu près. Et la question qui se pose aujourd’hui, c’est : est-ce qu’au XXIe siècle, nous pourrions reprogrammer ce programme d’autodestruction. J’ai six minutes, alors je simplifie.

Biotechnologies & entrepreneuriat

En l’occurrence, les biotechnologies, une révolution en cours que vous connaissez bien, peuvent nous donner quelques pistes positives dans ce sens-là. Non pas en gagnant 6h d’espérance de vie par jour, mais une douzaine d’heures, 18, 24, peut-être un jour. Ce qui donnerait raison à certains médecins, à certains scientifiques qui disent que peut-être, parmi cette génération ou la suivante, on trouvera des individus virtuellement amortels parmi nous.

Et maintenant je vais vous parler un peu de nous et de la Microfluidic Valley. Très rapidement, nous sommes tous d’anciens chercheurs devenus entrepreneurs, depuis 2011 nous avons créé 3 entreprises innovantes en microfluidique, très rentables, elles vont très bien, je suis content.

Nous avons lancé une douzaine de projets R&D, du moins en ce moment, avec une trentaine de partenaires de recherche européens, le nombre de projets R&D double tous les ans depuis 2011, sur des sujets variés, culture de cellules souches, détection génétique de pathogènes, organes sur puce, j’entendais parler juste avant de big data génétique, qui est arrivé le mois dernier… Alors vous me direz, qu’est-ce que la microfluidique ? La microfluidique, c’est juste une technologie qui permet de miniaturiser l’analyse médicale sur une puce, comme on l’a fait pour l’électronique et les microprocesseurs.

Vous allez peut-être me dire, mais pourquoi on monte autant d’entreprises ? Eh bien, personnellement nous pensons que la microfluidique pourrait faire partie du backbone de la prochaine révolution en biotechnologies, et dans le domaine des NBIC. Et en l’occurrence, on essaie de créer en France, ou au moins d’y participer, les bases d’une microfluidic valley. Et la deuxième raison, c’est que j’adore monter des entreprises, et donc du coup, j’en monte. Et je vais continuer à le faire.

Lutte contre le vieillissement

Je vais revenir au vieillissement. Alors, les causes du vieillissement sont multiples : raccourcissement des télomères, mauvais repliement des protéines, mitochondries qui se fatiguent, cellules souches qui se fatiguent. J’en passe et des meilleures. Aujourd’hui, malgré une grosse accélération de la R&D dans ce domaine, les pièces du puzzle restent séparées. Et du coup, le vieillissement reste quelque chose de très difficile à traiter.

Actuellement, il existe trois générations de traitements contre le vieillissement. L’hygiène de vie, l’alimentation, les vitamines, tout le monde connaît ; les médicaments classiques, enfin, quand je dis classiques, qui viennent par exemple compenser la chute de certaines molécules dans votre corps avec le temps, par exemple les précurseurs de NAD+ pour ceux qui en utilisent, et les traitements de troisième génération, encore pleinement dans les laboratoires de recherche, les thérapies géniques, monogènes, multigènes, ou les thérapies cellulaires. Là, on vient directement targeter le génome des gens pour le modifier, pour essayer de changer le programme d’autodestruction. (Six minutes, c’est court.)

Alors personnellement je pense qu’il n’y aura pas de pilule miracle, qui permettra de nous arrêter vieillir, mais c’est mon point de vue personnel. Par contre je pense que certaines personnes, de cette génération ou de la prochaine, arriveront à atteindre la vitesse d’extraction du vieillissement, elles gagneront trente ans d’espérance de vie, puis peut-être cinquante, puis cent, donnant raison comme je le disais à ces scientifiques qui pensent que quelques amortels existent peut-être déjà.

La question qui se pose, dans le traitement contre le vieillissement, c’est qu’on ne peut pas attendre cent ans pour savoir si un traitement marche. Et c’est là que la microfluidique intervient, parce qu’elle permet des cultures cellulaires très contrôlées, et massivement parallélisées. Et en l’occurrence, si on s’amuse à cultiver des cellules souches humaines, sur ces puces microfluidiques, on peut venir commencer à imiter des organes humains et les relier entre eux, et faire ce qu’on appelle des organes sur puce.

Et ces organes sur puce, avec une bonne métrologie adaptée en termes de vieillissement, pourraient permettre d’avoir une génération de médicaments tous les 10 ans, que ce soit en permettant de tester des molécules dans les labos de recherche, au niveau de la recherche fondamentale, que ce soit en avançant les test pré-cliniques, donc en remplaçant les tests faits actuellement sur les animaux, et balayant du coup les problèmes éthiques liés à ces derniers, mais surtout, en pouvant tester les millions de combinatoires qu’il sera nécessaire de tester pour les thérapies géniques multigènes, qui viendront un jour, je l’espère, assez vite.

Long Long Life

Je vais vous parler maintenant de notre dernier bébé, Lonlonglife.org, c’est pas une entreprise, ça n’a même pas vocation à être rentable, nous avons juste décidé de mettre en ligne gratuitement des synthèses de toutes les principales recherches effectuées sur le vieillissement dans le monde, et également de fournir des fiches gains/risque pour chaque médicament existant. Et quand je dis médicament, ça va de la vitamine jusqu’à la thérapie génique. Alors pourquoi on a fait ça, c’est juste que de mon point de vue, il y a 2 types de personnes qui profiteront à plein des dernières innovations dans le domaine du vieillissement, les gens immensément riches et les gens immensément informés. Et c’est juste donner l’opportunité à n’importe qui d’être immensément informé.

Je voudrais maintenant remercier Medicen, quand même, parce que c’est aujourd’hui que nous faisons face à des projets qui coûtent parfois pour certains plusieurs millions d’euros, que nous avons besoin de mettre autour de la table tous les partenaires nécessaires pour les réussir, et Medicen nous offre cette opportunité, comme l’opportunité de parler aujourd’hui devant vous, et du coup n’hésitez pas à venir me voir, si vous êtes d’accord, pas d’accord, si vous avez envie de créer des synergies, c’est mon travail : créer des synergies. Je vous remercie.

Dr Guilhem Velvé Casquillas

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