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Magazine de la Santé – Guilhem Velvé Casquillas, transhumanisme et anti-vieillissement

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Magazine de la Santé – Guilhem Velvé Casquillas, transhumanisme et anti-vieillissement

« Le transhumanisme est un courant qui souhaite utiliser les sciences et les nouvelles technologies pour améliorer la condition humaine, et pourquoi pas permettre l’immortalité. »

Retrouvez ici l’intervention de Guilhem Velvé Casquillas lors d’une émission du Magazine de la Santé, présentée par Michel Cymès et Marina Carrère d’Encausse, le 27 mars 2018 sur France 5.

« J’aimerais que les cimentières n’existent que pour ceux qui ont choisi d’y reposer. »

Vidéo uniquement visionnable hors de la France

Faites connaissance avec Guilhem Velvé Casquillas, multi-entrepreneur, et découvrez comment il lui est possible de mettre son succès en affaires au service d’une cause qui lui tient à cœur, le transhumanisme, dans le but d’allonger l’espérance de vie en santé chez l’être humain.

Il aborde entre autres la question des compléments alimentaires (comme les précurseurs de NAD+), qui sont pour l’heure la seule solution thérapeutique accessible au grand public en matière de lutte contre le vieillissement.

Retrouvez toutes nos fiches molécules

 

« Il faut accepter de prendre des risques pour repousser les limites du savoir de l’humanité. »

Guilhem Velvé Casquillas milite pour donner le choix à chacun entre un vie telle qu’on la connaît aujourd’hui, et une vie plus longue, en contrant le déclin de notre santé qui empêche pour le moment l’être humain de dépasser l’âge de 125 ans.

« Ce qu’on essaie de faire, c’est reprogrammer l’être humain pour lui permettre de repousser sa date de péremption. Il pourra vivre, 500 ans, 800 ans, 1000 ans, mais il finira par mourir. Chaque individu finit par mourir, d’une manière ou d’une autre. »

Pour en savoir plus sur les mécanismes biologiques du vieillissement, vous pouvez consulter nos dossiers longévité.

N’hésitez pas également à suivre notre chaîne Youtube pour de nouvelles vidéos traitant de transhumanisme et de lutte contre le vieillissement !

Partie 3 : La méthylation de l’ADN, une piste prometteuse pour la mesure du vieillissement ?

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La méthylation de l’ADN : un régulateur épigénétique puissant

Les modifications que subit notre ADN au cours de notre vie, en lien avec notre alimentation, notre environnement, des pathologies ou des phénomènes adaptatifs, que l’on appelle les modifications épigénétiques, sont intrinsèquement liées au vieillissement. L’avancée des méthodes quantitatives permettant des analyses complètes du génome (genome-wide associated studies ou GWAS) ont permis de mettre en lumière ces événements et d’étudier leur dérégulation.

Les modifications épigénétiques sont variées et peuvent intervenir à n’importe quel moment de notre vie en réponse à des signaux reçus par nos cellules : stress, tabagisme, alimentation, réponse hormonale… Elles peuvent être transitoires, pour faire face à une situation d’urgence spécifique, ou être pérennes, impactant ainsi directement l’expression des gènes et l’intégrité de notre ADN sur le long terme. Ces modifications peuvent prendre plusieurs formes et sont le fruit du travail d’enzymes spécifiques qui vont ajouter à notre ADN des petites structures, soit directement, soit sur les protéines associées à l’ADN comme les histones. Les modifications que l’ont connait le mieux à ce jour sont aussi les plus fréquentes : glycosylation (ajout de sucre), méthylation (ajout de groupes méthyl sur notre ADN), méthylation et acétylation des histones.

Elles ont un impact direct sur la transcription des gènes (et la génération d’une protéine complète) car elles peuvent bloquer des sites important sur l’ADN, empêchant l’accès à des séquences indispensables à la transcription. La méthylation peut ainsi conduire à l’inactivation d’un gène donné. Les altérations de la méthylation liées à l’âge sont référencées sous le nom de « dérive épigénétique » correspondant à un ensemble d’événements conduisant à la dé-méthylation graduelle du génome et l’hyper-méthylation de certaines zones, appelées îlots CpG [1].

Epigénétique et maladies

Des anomalies épigénétiques peuvent contribuer au développement de maladies. Cela a été prouvé pour les cancers [2] et, plus récemment, dans les maladies neurodégénératives [3, 4, 5] et les maladies métaboliques comme le diabète [6].

Les processus de méthylation, notamment, interviennent dans la régulation de nombreux événements, tels que la différenciation, la division, la multiplication ou la survie cellulaire. Ces phénomènes permettent en effet de réguler l’expression de certains gènes et, lorsque ces changements commencent à dysfonctionner, peuvent activer certains gènes qui ne devraient pas s’exprimer (comme les oncogènes) ou inhiber d’autres gènes qui auraient du rester actifs (comme les suppresseurs de tumeurs).

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Méthylation et vieillissement

La méthylation est un type de modification épigénétique spécifique: elle a lieu au niveau des cytosines de notre ADN, une des quatre bases qui le forme (avec l’adénine, la guanine et la thymine). Une famille d’enzymes, les DNA methyltransferases (DNMTs), va permettre l’ajout d’un groupement méthyl (de formule chimique CH3) sur un des carbones qui forment la structure de la cytosine [7, 8]. Cette méthylation a un rôle majeur lors de l’embryogenèse puis, chez l’enfant et l’adulte, dans la régulation génétique. Elle est, par exemple, responsable de l’expression sélective de gènes maternels ou paternels, un mécanisme connu sous le nom « d’empreinte génétique » (genomic imprinting) qui permet notamment l’inactivation d’un des deux chromosomes X chez l’embryon fille. Après cette phase développementale, la méthylation va avoir lieu dans environ 1% des cytosines de l’ADN, le plus fréquemment au sein des îlots CpG [9].

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Lors du vieillissement, les DNMT commencent à méthyler de plus en plus certaines régions riches en cytosines et primordiales au fonctionnement de la transcription des gènes : les îlots CpG des promoteurs. Ce sont des zones non codantes (qui ne contiennent pas d’information génétique) situées en amont du gène et sur lesquelles vont se fixer les ARN polymérases, une famille d’enzymes responsable de la transcription. Lorsque ces promoteurs sont hyper-méthylés, les ARN polymérases ne peuvent plus se fixer et la transcription des gènes est inhibée [1, 8, 10].

Il existe donc un lien entre régulation génétique, méthylation et vieillissement. Plusieurs études ont d’ailleurs démontré que le taux de 5-méthyl-cytosine (5mC, la cytosine méthylée sur son cinquième carbone) était corrélé à l’âge [11, 12], donnant ainsi des outils supplémentaires à la métrologie du vieillissement.

Mesurer la méthylation, une information sur l’age biologique ?

Il existe des outils similaires à ceux utilisés pour le décryptage de notre génome permettant d’obtenir une information complète concernant les différentes modifications épigénétiques de notre ADN; on parle alors d’épigénome.

La méthylation peut être mesurée par ces techniques, comme l’Illumina (Infinium HumanMethylation BeadChip assays), un processus permettant d’obtenir, sur un génome entier, une information complète sur le nombre d’îlots CpG présents et combien ont été méthylés.

Une équipe a pu ainsi identifier, sur une population de plus de 2000 personnes et 8000 échantillons issus de différents tissus, 393 séquences présentes dans les îlots CpG capables de prédire l’âge biologique des patients. Ces marqueurs ont le double intérêt d’être hautement sensibles (une prédiction fiable à plus de 96%) mais aussi très spécifiques des tissus dans lesquels ils sont retrouvés [13]. Plus récemment, une étude effectuée uniquement sur le sang a permis de prédire l’âge biologique à partir de seulement trois sites CpG spécifiques, démontrant ainsi que la théorie de « l’horloge épigénétique » est belle est bien réelle [14].

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Principe de l'Illumina : après un traitement au bisulfite, permettant de convertir la cytosine en uracyle (excepté lorsqu'elle est protégée par un groupe méthyl), l'ADN est hybridé avec une sonde reconnaissant soit la séquence méthylée soit la séquence non méthylée. Lorsque la sonde et l'ADN s'hybride correctement, il y a émission de lumière permettant la détection des séquences d'intérêt.

La voie de l’avenir : les « épimédicaments »

Partant du principe que les modifications épigénétiques sont généralement réversibles, beaucoup d’espoirs se tournent aujourd’hui vers des thérapies ciblées pouvant corriger ces changements: cette idée conduit au développement d’epimédicaments, capables d’agir pour éliminer les modifications anormales de notre ADN.  Deux familles de molécules ont été d’ores et déjà été développées : les inhibiteurs méthylation de l’ADN  (DNMTi) et les médicaments ciblant la modification des histones (HDACi).

Malheureusement, à l’heure actuelle, ces médicaments ne sont pas assez spécifique pour avoir une action ciblée et sans effets secondaires. De nombreuses équipes de recherches travaillent néanmoins sur l’amélioration des molécules existantes voire sur la mise en place de multi-thérapies associant épimédicaments et molécules classiques.

Partie 1 : Mesure du vieillissement : La Cartographie Physiologique

mesure du vieillissement physiologiqueCette méthode de métrologie du vieillissement et de l’âge physiologique procède au bilan de diverses caractéristiques biologiques et physiques qui ont un lien avéré avec les processus de vieillissement (dosage du cholestérol, appui monopodal, obésité abdominale…).

Partie 2 : Mesure du vieillissement : Les 18 biomarqueurs de l’Université de Duke 

mesure du vieillissement Duke UniversityCette méthode suit le déclin de plusieurs systèmes organiques (cardiovasculaire, pulmonaire, rénal, hépatique, parodontal, immunitaire) à travers la quantification de 18 marqueurs de maladies chroniques relatives à l’âge. Cette technique a été mise au point par une équipe de recherche de l’Université de Duke, supervisée par le Dr. Daniel Belsky.

Partie 4 : Les télomères, témoins de l’âge physiologique, un outil pour la mesure du vieillissement

mesure du vieillissement télomèresLes télomères, qui sont les extrémités de nos chromosomes, voient leur longueur raccourcir au cours du vieillissement. On compte plusieurs techniques permettant de mesurer leur longueur (TRFs, Q-Fish, PCR-Q, STELA…) basées sur les principes de Southern Blot, la PCR et l’hybridation in situ.

Références

[1] Jones MJ, Goodman SJ, Kobor MS. DNA methylation and healthy human aging. Aging Cell. 2015;14(6):924-932

[2] Weisenberger DJ. Characterizing DNA methylation alterations from The Cancer Genome Atlas. The Journal of Clinical Investigation. 2014;124(1):17-23

[3] Wüllner U, Kaut O, deBoni L, Piston D, Schmitt I. DNA methylation in Parkinson’s disease. J Neurochem. 2016 Oct;139 Suppl 1:108-120

[4] Horvath S, Zhang Y, Langfelder P, et al. Aging effects on DNA methylation modules in human brain and blood tissue. Genome Biology. 2012;13(10):R97

[5] Xu X. DNA methylation and cognitive aging. Oncotarget. 2015;6(16):13922-13932.

[6] Chambers JC, Loh M, Lehne B, et al. Epigenome-wide association of DNA methylation markers in peripheral blood from Indian Asians and Europeans with incident type 2 diabetes: a nested case-control study. The lancet Diabetes & endocrinology. 2015;3(7):526-534

[7] Johnson AA, Akman K, Calimport SRG, Wuttke D, Stolzing A, de Magalhães JP. The Role of DNA Methylation in Aging, Rejuvenation, and Age-Related Disease. Rejuvenation Research. 2012;15(5):483-494

[8] Zampieri M., Ciccarone F., Calabrese R. , Franceschi C., Burkle A.,  Caiafa P., Reconfiguration of DNA methylation in aging. Mech. of Ageing and Dev., 2015, vol 151; P. 60-70

[9] Ehrlich M, Gama-Sosa MA, Huang L-H, Midgett RM, Kuo KC, McCune RA, Gehrke C. Amount and distribution of 5-methylcytosine in human DNA from different types of tissues or cells. Nucleic Acids Res. 1982;10:2709–21.

[10] Jung M, Pfeifer GP. Aging and DNA methylation. BMC Biology. 2015;13:7

[11] Wilson VL, Smith RA, Ma S, Cutler RG. Genomic 5-methyldeoxycytidine decreases with age. J Biol Chem. 1987;262:9948–51

[12] Wilson VL, Jones PA. DNA methylation decreases in aging but not in immortal cells. Science. 1983;220:1055–7

[13] Horvath S. DNA methylation age of human tissues and cell types. Genome Biol. 2013;14:R115

[14] Weidner CI, Lin Q, Koch CM, Eisele L, Beier F, Ziegler P, et al. Aging of blood can be tracked by DNA methylation changes at just three CpG sites. Genome Biol. 2014;15:R24

Dr. Marion Tible

Marion Tible Long Long Life

Author/Reviewer

Auteure/Relectrice

Marion Tible has a PhD in cellular biology and physiopathology. Formerly a researcher in thematics varying from cardiology to neurodegenerative diseases, she is now part of Long Long Life team and is involved in scientific writing and anti-aging research.

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Marion Tible est docteur en biologie cellulaire et physiopathologie. Ancienne chercheuse dans des thématiques oscillant de la cardiologie aux maladies neurodégénératives, elle est aujourd’hui impliquée au sein de Long Long Life pour la rédaction scientifique et la recherche contre le vieillissement.

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Dr Guilhem Velvé Casquillas

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Génomique, etc : des outils pour comprendre notre vieillissement

omics
Artificial Intelligence, network connection technology

Les « omics » : des grands mots pour des applications multiples

Les approches « omics » sont un ensemble d’outils analytiques permettant d’explorer les fonctions de notre organisme. Les plus connues sont la génomique, la transcriptomique, la protéomique et la métabolomique, mais de nouvelles branches comme la lipidomique, la glycomique ou la nutriomique ont fait leur apparition plus récemment.

La génomique correspond à l’étude du génome, c’est à dire tout ce qui touche à l’ADN, ses modifications, ses mutations, son expression… La transcriptomique s’intéresse à l’étape suivante, tout ce qui est de l’ordre du transcriptome, les ARN messagers codant pour nos protéines, les ARN non codants, la régulation de la transcription… Pour la protéomique, c’est encore l’étape d’après, soit l’étude des protéines, de leur traduction, de leur repliement et modification. Enfin, la métabolomique correspond à l’analyse des facteurs chimiques régulant les interactions inter- et intra-cellulaires, qu’on appelle aussi métabolites.

Dans les nouveaux types d’analyse, on retrouve l’étude des lipides (lipidomique), des glucides (glycomique) et de la nutrition et de son impact sur notre organisme (nutriomique). Ce sont des champs tout aussi vastes que les premiers et qui constituent l’avenir de la recherche dans les approches « omics ».

Approches « omics », des études multifactorielles pour lutter contre le vieillissement

Qui n’a pas entendu parler des télomères quand on s’intéresse au vieillissement ? Des phénomènes de régulation épigénétique ? Des sirtuines ? Si au moins un de ces thèmes vous parle, c’est que vous avez déjà mis les pieds dans les approches « omics », peut-être sans le savoir !

La génomique, contrairement à la génétique qui étudie les gènes un à un chez un individu donné ou une population restreinte et leur rôle dans la descendance, est centrée sur l’analyse de la structure, la fonction et l’édition du génome dans sa totalité. Grâce à cette technique, il est possible de rendre compte de la fonction globale d’une cellule et de ses dysfonctions potentielles. La génomique inclue aussi le séquençage de l’ADN, une technique de plus en plus utilisée lors des diagnostics de maladies et qui, combinée à la bioinformatique, permet des projections sur l’évolution d’une cellule ou d’un tissu. Ainsi, grâce à cet outil, il est possible de déterminer l’âge d’une cellule mais aussi son espérance de vie comme, par exemple, avec la mesure des télomères. Cette approche « omics » a également donné naissance à la biologie des systèmes, grâce à laquelle il est maintenant possible de comprendre et de modéliser la fonction d’organes complexes.

La transcriptomique est une approche un peu plus compliquée, car c’est une analyse qui s’intéresse à tous les ARN, codants ou non. On entend par codant le fait qu’un ARN va donner in fine une protéine. La découverte relativement récente des ARN non codants a révolutionné ce type d’analyse, en incluant des processus de régulation jusqu’alors méconnus ou mal compris. Tout comme en génomique, il est possible de séquencer la totalité du transcriptome, c’est à dire l’ensemble des ARN d’une cellule, comprenant les ARN messagers (ARNm qui vont donner des protéines), les ARN ribosomaux (spécifiques des ribosomes, la machinerie permettant la traduction), les ARN interférents (qui interagissent avec les ARNm aboutissant à leur dégradation) et les autres ARN non codants (comme les micro-ARN, les piwi-ARN ou les ARN nucléaires, dont les rôles sont encore en cours d’étude). Toutes ces données permettent de mesurer l’expression d’un gène dans différents tissus ou conditions, nous donnant ainsi un aperçu de la régulation génique, des fonctions d’un gène spécifique ou des changements d’expression en conditions pathologiques.

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La protéomique est, quant à elle, plus ciblée et encore un peu moins utilisé que les deux précédentes approches « omics ». Elle relève de l’étude du protéome, l’ensemble des protéines d’une cellule. Dans ces analyses, on peut s’intéresser aux modifications que subit une protéine lors de sa synthèse : sa traduction, les modifications post-traductionnelles (comme l’acétylation, la méthylation…), son repliement (la structure 3D d’une protéine étant centrale à sa fonction), son couplage avec d’autres protéines (formation de dimères, trimères ou polymères garantissant une action adéquate de la protéine en question) ou encore sa dégradation. Cette discipline permet majoritairement d’identifier des cibles thérapeutiques potentielles ou des biomarqueurs de pathologies, mais ses applications se diversifient de plus en plus, notamment sur les interactions protéine-ADN, protéine-ARN et protéine-protéine, rejoignant ainsi la génomique, la transcriptomique et la biologie des systèmes.

La métabolomique est basée sur le concept que chaque processus ayant lieu dans une cellule (l’ensemble des processus étant appelé le métabolisme) laisse une trace chimique, avant, pendant ou après ledit processus, sous forme d’un métabolite. En cartographiant les métabolites disponibles dans une cellule, il est possible de rendre compte de sa fonction et de son métabolisme. Cette discipline est en plein essor et nécessite des recherches importantes, puisque la Human Metabolome Database répertorie environ 3000 métabolites humains à l’heure actuelle, contre près de 50 000 chez les plantes !

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En associant toutes ces approches « omics », il est aujourd’hui possible d’avoir une évaluation de son âge biologique et d’étudier les processus menant au vieillissement physiologique et à ses maladies associées. Dans ce dossier, nous verrons plus en détails comme les différentes « omics » fonctionnent, quelles techniques d’analyse elles utilisent et leurs diverses applications dans la lutte contre le vieillissement.

Tout notre dossier Approches « omics »

Les approches « omics » : mieux comprendre notre vieillissement

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Qu’est-ce qu’il se cache derrière les approches « omics » ? Quand on parle de génomique, transcriptomique ou protéomique, à quoi s’intéresse-t-on ? Un petit guide pour mieux comprendre !

Partie 1 : Parlons peu, parlons génomique !

Difficile de ne pas s’étendre sur la génomique et toutes ses applications. C’est la plus ancienne des approches « omics » mais c’est aussi celle qui est la plus étudiée. Elle a donné naissance au concept d’épigénétique et ouvert la porte à des espoirs jusque là impossibles !

Partie 2 : La transcriptomique, une science en constante évolution.

La découverte des ARN non codants a valu un prix Nobel, c’est dire l’importance de cette discipline. La transcriptomique c’est l’ouverture d’un champ de possibles, la découverte de nouveaux mécanismes et la compréhension progressive de la régulation de la transcription.

Partie 3 : Protéomique, un meli-melo de disciplines

La protéomique, c’est avant tout une approche multiple, prenant en compte les interactions avec d’autres disciplines, notamment la génomique, et faisant appel à des concepts intercroisés avec l’immunologie, la fonction cellulaire ou la nutrition.

Partie 4 : La métabolomique, la dernière-née des « omics »

« Last but not least » comme diraient nos amis anglophones. La métobolomique, c’est la compréhension de réseaux de régulation complexes et la découverte quotidienne de nouveaux acteurs dans les communications entre nos cellules.

Dr. Marion Tible

Marion Tible Long Long Life

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Carnitine et carnosine, un duo anti-Alzheimer

fiche d'identité

Carnitine et carnosine : des molécules naturelles contre le vieillissement

La carnitine et la carnosine sont des peptides composés d’acides aminés, la lysine et la méthionine pour la première, la β-alanine et l’histidine pour la seconde. Elles ont été découvertes au début du 20ème siècle, mais leurs applications dans les maladies liées à l’âge est relativement récente, avec un nombre d’études augmentant régulièrement depuis le début des années 2000. Initialement, la carnitine est retrouvée dans les viandes rouges, quelques produits laitiers et l’avocat, et la carnosine dans les fruits de mer et les viandes riches en protéines. Aujourd’hui, elles existent toutes deux sous forme de compléments très populaires.

Intérêt
Preuve d'efficacité
Accessibilité

Chez Long Long Life, nous ne vendons pas ces produits car nous pensons que c’est le prix de la liberté. Nous ne sommes pas des intermédiaires de vente.

Puisque nous n’avons pas d’intérêt financier, nous pouvons vous dire toute la vérité sur les traitements développés à l’heure actuelle pour lutter contre le vieillissement et vous offrir la meilleure information possible.

Carnitine pour le muscle, carnosine pour le coeur : un duo gagnant qui nous protège

La carnitine est reconnu pour ses effets sur la masse musculaire [1]. Elle permet en effet de transporter correctement les acides gras dans les mitochondries, où ils sont transformés en énergie. Non seulement elle facilite la perte de poids, mais elle entretient également le muscle, en lui fournissant l’énergie nécessaire à son action [2]. Parallèlement, la carnitine permet de détoxifier la mitochondrie, en augmentant l’élimination de ses déchets [3]. Les plus fortes concentrations de carnitine sont retrouvées dans le muscle strié (celui qui permet notre mouvement) dans le cœur et dans le cerveau, trois tissus ayant un grand besoin d’énergie. Lors du vieillissement, la proportion de carnitine dans nos cellules peut diminuer drastiquement, jusqu’à précariser la fonction mitochondriale et le maintien de la masse musculaire. D’où l’intérêt de la supplémentation en carnitine, qui protège contre certaines fibromalgies et sarcopénies [4]. En combinaison avec la carnosine, elle protège également le système cardiovasculaire, la carnosine diminuant le cholestérol et les risques de développer une athérosclérose, et la carnitine ayant un effet positif sur le système vasculaire périphérique [5, 6].

Il faut cependant distinguer deux formes de carnitine : la L-carnitine et l’acétyl-L-carnitine. La L-carnitine est celle utilisée par les bodybuilders, car c’est celle qui favorise la prise de masse musculaire en parallèle d’un régime adapté. L’acétyl-L-carnitine est une forme dérivée de la première, capable de passer la barrière hémato-encéphalique (la protection entre le sang et le cerveau), dont les effets neuro-protecteurs semblent intéressants. Cette forme peut également être utilisée par le cerveau pour synthétiser de l’acétylcholine, un neurotransmetteur central. La carnosine complémente les effets de la carnitine, car c’est un antioxydant puissant, dont l’action se centralise dans le système nerveux et les muscles [7].

De la carnitine et de la carnosine pour entretenir notre cerveau

La supplémentation conjointe en carnitine et carnosine semble avoir un effet bénéfique sur les maladies neurodégénératives, en particulier la maladie d’Alzheimer [8]. La carnosine réduit en effet les plaques amyloïdes, responsables de la mauvaise connexion entre les neurones et la mort progressive de ceux-ci, tandis que la carnitine diminue la perte de mémoire [9]. En plus de son action anti-oxydante et booster des mitochondries, la carnosine est un chelateur, c’est à dire qu’il agit comme un piège à métaux lourds, des éléments toxiques pour notre cerveau [7]. En parallèle, la carnitine et la carnosine semblent augmenter l’assimilation du sucre chez les diabétiques, réduisant le taux de sucre circulant [10, 11]. Elles ont également un rôle dans les neuropathies diabétiques, un effet secondaire du diabète endommageant le cerveau [11]. Toutes ces actions protègent notre cerveau et le maintienne en bonne santé au cours du vieillissement.

  • Nombre de publications : Environ 1000
  • Molécule disponible : en vente libre
  • Mode d’administration : par voie orale
  • Posologie : pour la carnitine, entre 1 et 4 g / jour, à jeun. Pour la carnosine environ 1 g / jour en deux prises (une le matin et une dans l’après-midi) pour étaler l’apport en carnosine.

Aucun effet indésirable aux doses indiquées n’a été établi. Cependant, en cas de surdosage, la carnosine peut entrainer des insomnies, et la carnitine, des maux de ventre.

Il faudra favoriser les formes naturelles de carnitine et de carnosine, leur biodisponibilité étant plus importante que celle des formes synthétiques (vérifier la composition de vos compléments alimentaires). Pour la carnitine, il faudra éviter de prendre de la D-carnitine, qui interfère avec la L-carnitine naturelle apportée par votre alimentation. Enfin, il est tout à fait possible de cumuler L-carnitine, L-carnosine et acétyl-L-carnitine pour bénéficier de leurs effets bénéfiques complémentaires.

[1] Broad EM, Maughan RJ, Galloway SD. Effects of four weeks L-carnitine L-tartrate ingestion on substrate utilization during prolonged exercise. Int J Sport Nutr Exerc Metab. 2005;15(6):665-79

[2] Pooyandjoo M, Nouhi M, Shab-Bidar S, Djafarian K, Olyaeemanesh A.The effect of (L-)carnitine on weight loss in adults: a systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials. Obes Rev. 2016;17(10):970-6

[3] Arrigoni-Martelli E, Caso V, Carnitine protects mitochondria and removes toxic acyls from xenobiotics. Drugs Exp Clin Res. 2001; 27(1):27-49

[4] Sawicka AK, Hartmane D, Lipinska P, Wojtowicz E, Lysiak-Szydlowska W, Olek RA. l-Carnitine Supplementation in Older Women. A Pilot Study on Aging Skeletal Muscle Mass and Function. Nutrients. 2018;10(2):255

[5] Ussher JR, Lopaschuk GD, Arduini A. Gut microbiota metabolism of L-carnitine and cardiovascular risk. Atherosclerosis. 2013;231(2):456-61

[6] Brown BE, Kim CH et al. Supplementation with carnosine decreases plasma triglycerides and modulates atherosclerotic plaque composition in diabetic apo E(-/-) mice. Atherosclerosis. 2014;232(2):403-9

[7] Boldyrev AA, Aldini G, Derave W. Physiology and pathophysiology of carnosine. Physiol Rev. 2013;93(4):1803-45

[8] Corona C, Frazzini V, Silvestri E, et al. Effects of Dietary Supplementation of Carnosine on Mitochondrial Dysfunction, Amyloid Pathology, and Cognitive Deficits in 3xTg-AD Mice. Feany M, ed. PLoS ONE. 2011;6(3):e17971

[9] Jiang X, Tian Q, Wang Y, Zhou XW, Xie JZ, Wang JZ, Zhu LQ.Acetyl-L-carnitine ameliorates spatial memory deficits induced by inhibition of phosphoinositol-3 kinase and protein kinase C. J Neurochem. 2011;118(5):864-78

[10] Giancaterini A, et al. Acetyl-L-carnitine infusion increases glucose disposal in type 2 diabetic patients. Metabolism 2000;49(6):704-8

[11] Yamano T,et al. Effect of L-carnosine on the hyperglycemia caused by intracranial injection of 2-deoxy-D-glucose in rats. Neurosci Lett 2001;313(1-2):78-82.

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Dr. Marion Tible

Marion Tible Long Long Life

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Transhumanisme et vieillissement : Lettre Fight Aging! 16 avril 2018

Long Long Life fight aging transhumanisme et vieillissement

Fight Aging! Extraits

Parce que tout le monde ne comprend pas forcément la langue de Shakespeare, Long Long Life vous fournit une traduction automatique post-éditée des éléments les plus importants de la newsletter Fight Aging! 

Fight Aging! fournit un résumé hebdomadaire des actualités et des commentaires pour des milliers d’abonnés intéressés par la science de la longévité: progrès en matière de contrôle médical du vieillissement afin de prévenir la vulnérabilité, la souffrance et les maladies liées à l’âge, ainsi que pour fournir des améliorations dans la compréhension actuelle de ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas lorsqu’il s’agit de prolonger une vie saine. Attendez-vous à voir des résumés des récents progrès de la recherche médicale, des nouvelles de la communauté scientifique, des initiatives de collecte de fonds pour accélérer le travail sur la réparation et l’inversion du vieillissement, des liens vers des ressources en ligne, et bien plus encore.

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Extraits de Fight Aging! :

  • Trois articles récents sur l’utilisation des thérapies sénolytiques pour traiter les maladies liées à l’âge
  • Les mitochondries touchent à toutes les méthodes actuelles pour ralentir le vieillissement
  • Retour sur mission de la Fondation Methuselah
  • Corrélation entre l’apparition de cheveux blancs et les maladies cardiovasculaires
  • Toutes les méthodes actuelles d’évaluation de la fragilité sont corrélées à la mortalité future

Trois articles récents sur l’utilisation des thérapies sénolytiques pour traiter les maladies liées à l’âge

Aujourd’hui, quelques articles sur la sénescence cellulaire et l’application de thérapies pour éliminer les cellules sénescentes. Les cellules sénescentes sont l’une des causes profondes du vieillissement. Au cours des cinq dernières années, une fois que le milieu de la recherche a enfin commencé à progresser sur les moyens de détruire sélectivement les cellules sénescentes, la présence de ces cellules a été directement impliquée dans un large éventail de maladies liées à l’âge. Elles causent la fibrose. Elles provoquent la calcification des vaisseaux sanguins. Elles contribuent à perturber l’équilibre de l’entretien des os pour générer l’ostéoporose. Elles sont à l’origine d’affections inflammatoires localisées comme l’arthrose. Elles nuisent à la fonction pulmonaire. Et ainsi de suite à travers une longue liste de questions.

D’innombrables cellules deviennent sénescentes dans le corps jour après jour. C’est l’état final des cellules somatiques qui atteint la limite de Hayflick sur la réplication, rapidement suivie par la mort cellulaire programmée ou la destruction par le système immunitaire. Les cellules deviennent également sénescentes en réponse à une blessure, à un environnement cellulaire toxique ou à des dommages à l’ADN susceptibles d’entraîner un cancer. Encore une fois, une destruction rapide est leur destin. Une très petite fraction de cellules sénescentes échappe à ce sort pour s’attarder indéfiniment, cependant. Ces cellules persistantes sécrètent un puissant mélange de molécules qui déclenche une inflammation chronique, endommage les structures tissulaires environnantes et modifie le comportement des cellules voisines pour le pire. Les dommages augmentent au fur et à mesure que le nombre de cellules sénescentes augmente.

Heureusement, les travaux sur les thérapies sénolytiques capables de détruire sélectivement les cellules sénescentes ont quitté le laboratoire pour s’installer dans un certain nombre d’entreprises en démarrage. De nombreux produits pharmaceutiques différents déclenchent l’autodestruction des cellules sénescentes en interférant dans des mécanismes qui n’ont qu’une grande importance dans l’état sénescent, et Unity Biotechnology va de l’avant avec plusieurs d’entre eux. Oisin Biotechnologies est à l’avant-garde d’une thérapie génique programmable qui peut détruire des cellules sur la base de leur biochimie interne. SIWA Therapeutics travaille sur une approche immunothérapeutique du problème des cellules sénescentes. Il y en aura d’autres dans les années à venir – il y a beaucoup de place sur un marché où chaque adulte de plus de 40 ans est un client potentiel. Des thérapies sénolytiques efficaces seraient probablement entreprises une fois tous les quelques années au plus, afin de maintenir le nombre de cellules sénescentes trop faible pour causer des problèmes graves, apprivoisant ainsi cette contribution au vieillissement dégénératif. Cette avancée en médecine clinique devrait être parmi nous d’ici quelques années.

Stratégies ciblant la sénescence cellulaire

La sénescence cellulaire est un phénomène physiologique qui a des conséquences à la fois bénéfiques et néfastes. La sénescence limite la tumorigenèse et les lésions tissulaires tout au long de la vie. Cependant, aux derniers stades de la vie, les cellules sénescentes s’accumulent de plus en plus dans les tissus et pourraient également contribuer au développement de diverses pathologies liées à l’âge. Des études récentes ont révélé les voies moléculaires qui préservent la viabilité des cellules sénescentes et celles qui régulent leur surveillance immunitaire. Ces études fournissent des connaissances initiales essentielles pour le développement de nouvelles stratégies thérapeutiques visant à cibler les cellules sénescentes. En même temps, elles soulignent la nécessité de comprendre les limites des stratégies existantes, leur efficacité et leur innocuité, ainsi que les conséquences délétères possibles de l’élimination des cellules sénescentes. Nous discutons ici des stratégies existantes pour cibler les cellules sénescentes et des défis à venir pour traduire ces stratégies en thérapies sûres et efficaces. L’application réussie de ces stratégies pourrait avoir des répercussions sur le traitement de diverses maladies à un âge avancé et pourrait éventuellement remodeler notre vision de la gestion de la santé pendant le vieillissement.

Les cellules sénescentes : une cible thérapeutique pour les maladies cardiovasculaires

La sénescence cellulaire, un important destin cellulaire suppresseur de tumeur, a émergé d’humbles débuts en tant que phénomène in vitro pour devenir un mécanisme fondamental du vieillissement. Dans ce processus, les cellules sénescentes ont attiré l’attention en tant que cible thérapeutique pour les maladies liées à l’âge, y compris les maladies cardiovasculaires (MCV), principale cause de morbidité et de mortalité chez les personnes âgées. Étant donné le vieillissement de la population mondiale et l’insuffisance de la gestion médicale actuelle, l’atténuation du fardeau des soins de santé liés aux MCV serait une transformation de la pratique clinique. Nous examinons ici les données probantes selon lesquelles la sénescence cellulaire stimule les MCV de façon bimodale en amorçant le système cardiovasculaire âgé pour les maladies et en faisant progresser les maladies établies. Par conséquent, le champ croissant de la sénothérapie (neutraliser les cellules sénescentes pour le bénéfice thérapeutique) est prêt à contribuer à la fois à la prévention et au traitement des MCV.

Cellules sénescentes et arthrose : un lien douloureux

Les cellules sénescentes (SnCs) sont associées à des pathologies liées à l’âge. L’arthrose est une maladie chronique caractérisée par la douleur, la perte de cartilage et l’inflammation articulaire, et son incidence augmente avec l’âge. Pendant des années, la présence de SnCs dans le cartilage isolé de patients subissant des implants artificiels totaux du genou a été notée, mais la pertinence de ces cellules pour la maladie n’était pas claire. Dans cette revue, nous résumons les connaissances actuelles sur les SnCs dans les multiples tissus qui constituent l’articulation articulaire. De nouvelles preuves du rôle causal des SnCs dans le développement de l’arthrite post-traumatique et de l’arthrite liée à l’âge sont examinées, ainsi que l’avantage thérapeutique de la clairance du SnC. Dans le cadre de leur phénotype sécrétoire associé à la sénescence, les SnCs sécrètent des cytokines qui ont un impact sur le système immunitaire et sa réponse aux traumatismes des tissus articulaires. Nous présentons les concepts de la réponse immunitaire aux traumatismes tissulaires ainsi que les interactions avec les SnCs et l’environnement tissulaire local. Enfin, nous discutons des implications thérapeutiques du ciblage des SnCs dans le traitement de l’arthrose.

Les mitochondries touchent à toutes les méthodes actuelles pour ralentir le vieillissement

En lisant sur le thème de la recherche sur le vieillissement, on arrivera bientôt à une réflexion sur les mitochondries, leur fonction et leur dysfonctionnements. Elles sont partout dans la littérature. Ces organites sont responsables de la transformation des nutriments en réserves d’énergie chimique et jouent également un rôle dans divers mécanismes importants de la croissance et de la mort cellulaire. Elles interviennent dans de nombreuses réponses cellulaires bénéfiques au stress par la production d’espèces réactives de l’oxygène en plus ou moins grande quantité. De plus, elles sont une cible principale pour les processus d’entretien cellulaire de l’autophagie, car lorsque les mitochondries fonctionnent mal, elles peuvent causer de graves dommages à une cellule et à son environnement. Ce portefeuille de fonctions et de préoccupations est lié à toutes les méthodes actuelles d’altération métabolique qui ralentissent modérément le vieillissement chez les animaux de laboratoire.

La plupart de ces méthodes utilisent l’induction de mécanismes de réponse au stress, en particulier ceux impliqués dans la restriction calorique, la réduction de l’apport en nutriments, qui se chevauchent avec les réponses à l’exercice, à la chaleur, aux toxines et au manque d’oxygène. La fonction mitochondriale altérée apparaît fréquemment comme un mécanisme médiateur central. La restriction calorique elle-même semble dépendre de niveaux accrus d’autophagie – et dès que l’autophagie est impliquée, il faut considérer la réduction de la cassure et du dysfonctionnement mitochondrial qui résulte d’un contrôle de qualité mitochondrial plus actif. Il est même possible de lier les mitochondries aux efforts plus récents qui s’écartent de la manipulation métabolique pour produire un rajeunissement par la destruction ciblée des cellules sénescentes. Puisque les cellules sénescentes sont amorcées à l’autodestruction, et puisque ce processus d’autodestruction est médié par les mitochondries, les divers candidats médicaments sénolytiques pharmaceutiques ciblent la machinerie moléculaire mitochondriale afin de forcer la question.

Quelle proportion du vieillissement dégénératif est médiée par les mitochondries ? La composition mitochondriale est bien corrélée avec la durée de vie des espèces, ce qui suggère l’importance, mais cela n’a pas nécessairement de rapport avec le degré de dommage causé chez une espèce donnée par l’échec lié à l’âge de la fonction mitochondriale, par les dommages qui s’accumulent dans l’ADN mitochondrial. Le seul moyen sûr de le découvrir est de réparer les dommages, de restaurer la fonction mitochondriale et d’observer ce qui se passe dans une étude sur la souris. Malheureusement, la communauté de recherche n’est pas encore capable d’atteindre cet objectif, bien que des progrès aient été réalisés dans l’approche SENS de l’expression allotopique – copier l’ADN mitochondrial dans le noyau cellulaire pour empêcher que les gènes mitochondriaux ne privent les mitochondries des protéines nécessaires.

Cibler les mitochondries pour contrer les dysfonctions cellulaires liées à l’âge

Dans une société qui vieillit rapidement, les nouvelles options de traitement des troubles et maladies liés à l’âge seront de plus en plus importantes. Par conséquent, au cours des dernières décennies, la recherche s’est fortement concentrée sur les processus du vieillissement afin de révéler des cibles potentielles pour prolonger la santé et la durée de vie. Dans cette optique, des interventions telles que la restriction calorique (RC) ou l’exercice, ainsi que des stratégies pharmacologiques ont été bien établies pour améliorer la santé et ralentir le vieillissement.

En tant que centrales électriques de la cellule produisant de l’adénosine triphosphate (ATP), les mitochondries sont dans une position unique pour influencer le processus de vieillissement d’un organisme. Des rapports récents suggèrent que la fonction mitochondriale est liée à des altérations biphasiques associées à l’âge dans l’activité métabolique, y compris une augmentation et ensuite une diminution progressive de la fonction mitochondriale. De plus, les sous-produits de la respiration mitochondriale, les espèces réactives de l’oxygène (ROS), sont des déterminants clés dans l’initiation de la sénescence cellulaire lorsqu’ils sont présents en fortes concentrations. De plus, des changements dans la dynamique mitochondriale dans la fusion et la fission, ainsi que des altérations dans le potentiel de la membrane mitochondriale ont été rapportés pour causer des dysfonctionnements cellulaires pendant la sénescence. Par conséquent, il semble raisonnable que les interventions qui prolongent la vie, comme la RC ou l’exercice, ainsi que divers médicaments, ciblent les mitochondries.

On rapporte notamment que les fonctions mitochondriales altérées provoquent un vieillissement accéléré qui affecte principalement les organes à forte demande d’énergie, comme le cerveau, le cœur, les muscles squelettiques, ainsi que le foie et les reins. Le rôle critique des mitochondries dans ces organes devient cliniquement visible dans le cas de maladies mitochondriales qui affectent fréquemment des organes à forte demande énergétique. Le lien entre le dysfonctionnement mitochondrial et les maladies liées à l’âge est bien établi pour la maladie d’Alzheimer, l’infarctus du myocarde et la sarcopénie.

Le processus de vieillissement évoque diverses altérations dans la manipulation mitochondriale Ca2+, la respiration mitochondriale, la structure mitochondriale, ainsi que dans le génome mitochondrial, qui sont mutuellement liés les uns aux autres. Les résultats des cultures cellulaires et des expériences sur les animaux suggèrent une augmentation de l’activité mitochondriale à l’âge moyen, mais une diminution à l’âge avancé. Au début, l’augmentation de l’activité des mitochondries pourrait compenser la diminution de l’efficacité mitochondriale qui se produit pendant le vieillissement. Cependant, cette activité mitochondriale accrue pourrait nuire à la cellule à long terme, par exemple en augmentant la production de ROS, et pourrait même favoriser davantage le dysfonctionnement cellulaire lié à l’âge. Il est très important d’étudier plus en profondeur les processus moléculaires qui sous-tendent le rôle des mitochondries dans le vieillissement, ainsi que leur potentiel de servir de cibles pour des interventions thérapeutiques.

Retour sur mission de la Fondation Methuselah

La Fondation Methuselah travaille sur la question du vieillissement depuis plus de quinze ans. C’est là que la recherche sur le rajeunissement de SENS est passée de l’idée à la réalité, avant d’être transférée à la Fondation de recherche SENS. Au fil des années, les directeurs et les bénévoles de la Fondation Methuselah ont participé à de nombreuses activités qui ont contribué à transformer le milieu de la recherche sur le vieillissement depuis le début du siècle, mettant en branle les projets qui mèneront à des thérapies cliniques susceptibles de faire reculer le vieillissement. Dans ce rapport sur le retour de mission (PDF), rédigé pour tous ceux d’entre nous qui ont soutenu la Fondation Methuselah au fil des années, les progrès réalisés à ce jour sont passés en revue.

La Fondation Methuselah est une organisation caritative biomédicale co-fondée par David Gobel et le Dr Aubrey de Grey. Nous voulons que 90 ans devienne le nouveau 50 ans d’ici 2030. Nous avons choisi cette mission parce qu’elle est faillible – elle nous engage à « retourner en mission ». Avoir une mission faillible nous permet de rester concentrés. C’est le moteur d’un état d’esprit fondé sur l’urgence et l’action. Nous ne voulons jamais devenir le type d’organisme de bienfaisance qui existe pour le plaisir d’exister ! Notre approche consiste à faire passer la mission en premier et l’argent en second. Nous recherchons des interventions à fort effet de levier qui stimulent des progrès concrets à court terme et des effets d’entraînement synergiques au fil du temps. Nous avons bâti un dossier de repérage et de paris précoces sur les gens et les projets qui, grâce à notre incubation importante et à nos services stratégiques, obtiennent des résultats remarquables.

Lorsque nous avons commencé en 2001, il était largement considéré à la fois immoral et insensé de travailler à prolonger la vie humaine en bonne santé. Pour les scientifiques, il était dangereux sur le plan académique de discuter de cette possibilité. Dix-sept ans plus tard, la Fondation Methuselah, ses partenaires et ses donateurs ont joué un rôle indubitable dans la transformation des perspectives scientifiques et culturelles. Nous avons eu l’honneur d’être la première organisation caritative à catalyser le mouvement pour lutter contre le vieillissement. C’est presque uniquement grâce à ceux d’entre vous qui, au cours de la dernière décennie, ont pris l’engagement audacieux de prolonger une vie saine, même si la presse et l’establishment scientifique se sont moqués de cet objectif au cours de la dernière décennie. Notre rapport sur le retour sur mission est un regard révélateur sur le chemin parcouru par notre communauté, alors que les progrès n’étaient jamais inévitables. Il ne semble pas déraisonnable de penser que les 15 dernières années incarnent la façon dont même un petit groupe peut faire bouger la société. Si vous avez contribué à ces progrès, merci !

Il a toujours été le désir ardent de la Fondation Methuselah de se retrouver avec plus rien à accomplir. Au fil des ans, nous nous sommes concentrés sur la recherche du point de levier le plus important pour prévenir ou renverser les dommages associés au vieillissement. Nous traitons le vieillissement de la même manière qu’un tailleur de diamant médiéval serait confronté au défi de cliver l’une des substances les plus précieuses et les plus dures connues de l’homme. À une époque où les outils étaient primitifs, le tailleur de pierres précieuses examinait soigneusement la structure cristalline interne, ainsi que les failles du diamant. Après une analyse minutieuse et méthodique, le tailleur de pierres précieuses frappait le diamant avec un couperet, ce qui faisait que le gros diamant se brisait en morceaux plus petits, prévisibles et utiles, prêts pour le polissage et le sertissage de bijoux.

Le vieillissement a été, non seulement un problème d’ingénierie, mais aussi un problème culturel. L’une de nos « premières frappes sur le diamant » ne visait pas seulement le progrès scientifique, mais aussi à célébrer publiquement les progrès dans ce domaine. Il s’agissait du prix Methuselah Mouse Prize, conçu pour récompenser les progrès scientifiques tout en surmontant la réticence de la communauté biogérontologique à explorer délibérément l’allongement de la durée de vie humaine saine. En tant qu’effort d’ingénierie sociale, le prix a connu un succès spectaculaire. Les efforts visant à prolonger la durée de vie sont passés d’une valeur d’investissement pratiquement nulle lorsque nous avons commencé, à plus d’un milliard d’investissements.

Lorsque nous avons commencé, l’idée même de travailler sur l’allongement de la durée de vie humaine se traduirait par un suicide professionnel. Aujourd’hui, la communauté mondiale se concentre publiquement sur l’allongement de la durée de vie et l’inversion du vieillissement. En raison de ces premiers succès, de plus en plus d’investisseurs accordent de l’attention et du financement à notre espace. En prévision de ce changement radical, la Fondation Methuselah a créé le Fonds Methuselah pour aider à la conservation et à l’orientation des investissements dans des projets et des startups qui déplaceront l’aiguille dans un avenir proche alors que nous poursuivons notre mission d’allonger la durée de vie humaine saine. Rien de tout cela ne serait arrivé sans le soutien incroyable de nos donateurs au fil des années.

Corrélation entre l’apparition de cheveux blancs et les maladies cardiovasculaires

Chaque fois que l’on examine les corrélations découvertes entre les manifestations du vieillissement, il convient de garder à l’esprit qu’il est facile de trouver ces corrélations, mais difficile de montrer qu’elles sont significatives d’une manière ou d’une autre. Le vieillissement est causé par quelques processus relativement simples d’accumulation de dommages qui s’étendent dans un arbre vaste, compliqué et ramifié de conséquences secondaires et ultérieures. Le vieillissement est compliqué parce que notre biologie est très compliquée, et non parce que ses causes sont particulièrement compliquées. Cet étalement à partir de racines communes signifie que de nombreuses parties du vieillissement se déroulent à des rythmes assez similaires chez un individu donné.

Le vieillissement est un processus complexe qui nous affecte tous. Tous les organes subissent une série de changements liés à l’âge, dans lesquels le système vasculaire est proéminent. Le grisonnement des cheveux est l’un des processus naturels de vieillissement. Bien qu’il ne s’agisse généralement pas d’un problème médical, il préoccupe beaucoup de gens pour des raisons esthétiques. En raison de la forte association entre le vieillissement et le grisonnement des cheveux, de nombreux chercheurs se sont inquiétés du fait que le grisonnement des cheveux, surtout lorsqu’il survient prématurément, est un prédicateur d’une maladie systémique grave et plusieurs études ont évalué l’association du grisonnement prématuré des cheveux (PHG) avec l’ostéopénie ou la coronaropathie (CAD).

L’athérosclérose et le grisonnement des cheveux partagent un mécanisme similaire : réparation de l’ADN altérée, stress oxydatif, androgènes, processus inflammatoires et sénescence des cellules fonctionnelles, et l’incidence de ces deux conditions augmente avec l’âge. Par conséquent, cette étude a été menée pour déterminer la prévalence et le degré de grisonnement des cheveux chez une cohorte d’hommes atteints de coronaropathie présumée qui ont subi une coronarographie par tomodensitométrie (CTCA) et pour déterminer s’il s’agit d’un marqueur indépendant pour la coronaropathie coronarienne (coronarographie assistée par ordinateur) et s’il s’agit d’un marqueur indépendant pour la coronaropathie coronarienne.

Cette étude a recruté 545 patients adultes de sexe masculin qui ont subi une CTCA pour suspicion de coronaropathie. L’étendue de la grisaille a été évaluée par deux observateurs à l’aide du score de blanchiment des cheveux (HWS), défini selon le pourcentage de cheveux gris/blancs. Les patients ont été divisés en différents sous-groupes en fonction du pourcentage de poils gris/blancs et de l’absence ou de la présence de CAD.

Nous avons constaté que les patients atteints de coronaropathie athérosclérotique étaient plus âgés et que, parmi tous les facteurs de risque cardiovasculaire, l’hypertension, le diabète et la dyslipidémie étaient plus fréquents, et qu’un taux élevé de SHS était associé à un risque accru de coronaropathie, indépendamment de l’âge chronologique et d’autres facteurs de risque cardiovasculaire établis. Les résultats de notre étude confirment non seulement une association entre l’hypertension, le diabète, le tabagisme et le grisonnement des cheveux, mais montrent également que la calcification coronarienne détectée par le CTCA était significativement plus élevée chez les patients présentant un HWS élevé.

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Toutes les méthodes actuelles d’évaluation de la fragilité sont corrélées à la mortalité future

Les chercheurs présentent ici un rapport sur l’efficacité des méthodes utilisées par les chercheurs et les cliniciens pour évaluer le degré de fragilité chez les patients âgés. Ils constatent que toutes les méthodes sont en corrélation avec la mortalité future, mais il y a des variations dans les détails de leur corrélation avec le risque de souffrir de conditions spécifiques liées à l’âge. Un optimiste pourrait penser que toute thérapie de rajeunissement futur avec des effets importants et fiables pourrait être correctement catégorisé comme une véritable thérapie de rajeunissement en appliquant les systèmes existants de tests et d’évaluation. De nouveaux biomarqueurs du vieillissement seraient utiles, mais ils ne sont pas nécessairement nécessaires. Nous découvrirons si c’est le cas ou non au cours des cinq à dix prochaines années, au fur et à mesure que les thérapies sénolytiques se répandent et que les grandes études d’évaluation commencent.

La fragilité est courante chez les personnes âgées atteintes de maladies cardiovasculaires et s’accompagne d’une mortalité élevée. Cependant, il n’existe pas de consensus sur la définition de la fragilité. De nombreux scores ont été développés pour évaluer la fragilité et faire des prédictions sur la maladie et la mortalité, mais il n’y a pas de standard absolu. Les chercheurs ont examiné la capacité prédictive de 35 scores de fragilité pour les maladies cardiovasculaires, le cancer et la mortalité toutes causes confondues à l’aide des données de l’étude longitudinale anglaise sur le vieillissement. L’analyse révèle que tous les scores de fragilité sont associés à la mortalité future et que certains sont liés aux maladies cardiovasculaires, mais aucun au cancer. L’étude souligne que l’évaluation comparative de la force des associations entre les résultats pour la santé des personnes âgées fournit une base de données probantes solides pour les chercheurs et les professionnels de la santé.

Dans cette étude, les scientifiques ont analysé les scores de fragilité identifiés par une revue systématique de la littérature sur leur capacité à prédire la mortalité, les maladies cardiovasculaires et le cancer. Les données ont été utilisées auprès de 5 294 adultes âgés de 60 ans ou plus et ont fait l’objet d’un suivi sur une période de sept ans dans le cadre de l’English Longitudinal Study of Ageing. Les chercheurs ont observé que tous les scores de fragilité étaient associés à la mortalité toutes causes confondues, certains étaient également associés à l’incidence des maladies cardiovasculaires, mais aucun n’était associé à des événements cancéreux. Dans les modèles ajustés en fonction des données démographiques et cliniques, 33 des 35 scores de fragilité ont montré une performance prédictive supplémentaire significative pour la mortalité toutes causes confondues. Certains scores surpassent d’autres en ce qui concerne la mortalité toutes causes confondues et les résultats en matière de santé cardiovasculaire plus tard dans la vie. Les auteurs précisent que les scores de fragilité multidimensionnelle peuvent avoir une association plus stable avec la mortalité et l’incidence des troubles cardiovasculaires.

 

La spermidine lutte contre le vieillissement des cellules neuronales

Long Long Life Spermidine lutte vieillissement neurones

La spermidine lutte contre le vieillissement des cellules neuronales

La spermidine est une molécule synthétisée par l’Homme, jouant un rôle important dans la régulation de l’autophagie [1]. Elle fait l’objet, depuis quelques années, d’études scientifiques pour son effet anti-âge, notamment dans le cadre de maladies neurodégénératives. Une équipe de chercheurs de l’Université de Lanzhou, en Chine, a récemment publié les résultats d’une étude [2] menée sur l’effet de la spermidine sur le vieillissement des neurones.

Quelles nouveautés sur la spermidine ?

Les expériences ont été faites in vitro, sur des cellules de neuroblastome (un cancer du tissu nerveux) de souris. Ces cellules ont été traitées pour mimer le vieillissement cellulaire. Une fois le modèle cellulaire de vieillissement neuronal établi, elles ont été traitées avec de la spermidine.

Les résultats ont montré que la spermidine permettait effectivement de retarder le vieillissement neuronal par différents processus. Elle améliore la stabilité du génome mitochondrial, sa mutabilité étant un phénomène associé au vieillissement. Elle permet aussi d’améliorer le potentiel de membrane mitochondrial, essentiel pour produire l’ATP, l’énergie de la cellule. La spermidine a également favorisé l’utilisation de l’oxygène par les neurones, nécessaire aux processus de métabolisation. Enfin, les chercheurs ont observé que le traitement par la spermidine a permis d’inhiber l’apoptose des cellules, mais qu’elle promeut l’autophagie.

Nouveaux potentiels de la spermidine

Long Long Life Spermidine lutte vieillissement neurones

L’objectif de cette étude était d’apprécier l’effet de la spermidine sur le vieillissement des cellules neuronales et de comprendre par quels mécanismes elle agissait. Il a été admis, par la communauté scientifique, que les mutations de l’ADN mitochondrial limitaient la durée de vie des mammifères. La spermidine, qui améliore la stabilité de l’ADN mitochondrial, pourrait donc impacter positivement la longévité. Le déclin des fonctions mitochondriales associé à la baisse de la consommation d’oxygène est également un élément déclencheur du vieillissement des cellules neuronales. En facilitant l’utilisation de l’oxygène, la spermidine permettrait aussi d’allonger la durée de vie des cellules neuronales par ce mécanisme.

Long Long Life Spermidine lutte vieillissement neurones

La spermidine a également un effet sur l’autophagie, un processus de dégradation par lequel la cellule élimine une partie de son cytoplasme pour laisser place à de nouveaux constituants fonctionnels. L’autophagie joue un rôle important dans les neurones, puisqu’elle permet d’éliminer les agrégats protéiques associés aux maladies neurodégénératives, tels que l’Abéta dans la maladie d’Alzheimer. De plus, l’autophagie, contrairement à l’apoptose, maintient les cellules en vie permettant ainsi de garder les cellules neuronales en vie et en bonne santé plus longtemps. La spermidine, par son action pro-autophagique favorise donc indirectement la survie neuronale.

Cette nouvelle étude réalisée sur des cellules murines confirme une fois de plus le potentiel de la spermidine et son activité anti-âge. Ces résultats positifs sur les cellules neuronales pourraient encourager d’autres recherches dans la lutte contre les maladies neurodégénératives et le vieillissement.

Références :

[1] Tobias Eisenberg, Heide Knauer et al., Induction of autophagy by spermidine promotes longevity, Nature Cell Biology 2009, 11, 1305-1314.

[2] Yu-Hong Jing, Ji-Long Yan, Qing-Jun Wang, Hai-Chao Chen, Xue-Zhu Ma, Jie Yin, Li-Ping Gao, Spermidine ameliorates the neuronal aging by improving the mitochondrial function in vitro, Experimental Gerontology 108 (2018), 77-86.

Anne Fischer

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Author

Auteur

Anne is studying medicine science at the Institute of Pharmaceutical and Biological Science in Lyon and she has graduated with a Bachelor’s degree in molecular and cellular biology at the University of Strasbourg.

More about the Long Long Life team

Anne étudie les sciences du médicament à l’Institut des Sciences Pharmaceutiques et Biologiques de Lyon. Elle est titulaire d’une licence en biologie moléculaire et cellulaire de l’Université de Strasbourg.

En savoir plus sur l’équipe de Long Long Life

Partie 4 : Vers une métrologie du vieillissement à partir des télomères

télomères

Mesure du vieillissement: Les télomères des témoins de l’âge physiologique

La mesure de la longueur des télomères est un outil très précis pour déterminer l’âge physiologique de nos cellules et de nos organes.

Situées aux extrémités de nos chromosomes, les télomères sont des séquences très répétitives comportant la suite de nucléotides TTAGGG. Une cellule est programmée pour se diviser un certain nombre de fois et, à chaque division cellulaire, ces extrémités chromosomiques se raccourcissent un peu plus, jusqu’à atteindre une taille critique. La cellule va alors stopper sa croissance pour entrer en sénescence.

Le mode de vie, les habitudes alimentaires le stress, les facteurs environnementaux ainsi que l’âge peuvent accélérer le raccourcissement des télomères. La mesure de leur longueur peut donc fournir des indications précieuses sur l’avancement de l’âge réel de nos cellules, ainsi que sur les facteurs l’influençant. Pour toutes ces raisons, la mesure des télomères est un remarquable moyen métrologique du degré de vieillissement d’un organisme, et elle peut inciter les individus à prendre des mesures afin de préserver leur santé.

Les travaux de Hayflick ont montré qu’il existe un capital de divisions pour plusieurs lignées cellulaires. Il est proportionnel à la longévité de l’espèce et connaît des écarts entre les individus d’une même espèce. A chaque cycle de division cellulaire, l’extrémité des chromosomes (télomère) perd un fragment d’ADN. Après plusieurs divisions, la fonction du télomère, qui contribue à maintenir la stabilité de l’ADN, est altérée, ce qui pourrait être le substratum de «l’horloge biologique».

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EN: The Hayflick limit determines the maximum amount of divisions a cell can undergo. FR: La limite de Hayflick détermine le nombre maximum de divisions qu'une cellule peut entreprendre.

L’échantillon à tester : la mesure de la longueur des télomères peut être faite sur des échantillons cellulaires ou tissulaires, cependant on privilégiera d’effectuer cette mesure sur les télomères des leucocytes, un type de cellules présentes dans le sang, permettant un prélèvement peu invasif.

Cinq grandes méthodes de mesure des télomères pour la métrologie du vieillissement

Southern blots of Terminal Restriction Fragments (TRFs)

Développée en 1990, il s’agit de la technique la plus archaïque, mais aussi de la plus largement utilisée. Cette technique estime le nombre moyen de répétitions terminales TTAGGG portées par l’ensemble des chromosomes. Elle repose sur la technique d’hybridation in situ qui identifie les répétitions TTAGGG coiffant les télomères. L’ADN télomérique est digéré par des enzymes de restriction, il en résulte plusieurs petits fragments d’ADN de tailles différentes. Afin de connaître la taille de chaque fragment d’ADN télomérique, on utilise le Southern Blot.

southern-blot-membrane-telomeres
EN: Southern Blot membrane, post-hybridization. FR:Membrane de Southern Blot après hybridation.

Pour ce faire, les fragments télomériques obtenus après digestion sont séparés par électrophorèse sur gel puis transférés sur une membrane de nitrocellulose ou de nylon, supports solides qui facilitent la dénaturation de l’ADN (passage de la forme double-brin à simple-brin) et son hybridation avec une sonde. Cette étape est cruciale  afin de permettre l’hybridation d’une sonde radioactive (fragment d’ADN complémentaire de la séquence recherchée). La position des fragments de restriction est alors révélée par radiographie et leur taille est estimée par comparaison entre la distance qu’ils ont parcourue dans le gel et celle couverte par des fragments de longueur connue [1][2].

Q-FISH-telomeres
EN : Q-FISH method. FR: Principe du Q-FISH.

Q-Fish

Il s’agit aussi d’une hybridation in situ, mais contrairement au Southern Blot, la sonde n’est pas radioactive, mais fluorescente. L’inconvénient de cette méthode, c’est qu’elle requiert une importante quantité́ d’ADN pouvant aller jusqu’à 20 μg, alors que quelques ng suffisent pour d’autres techniques comme la PCR-Q [3][4].

Flow-FISH  

La technique de Flow-FISH est similaire au Q-FISH à l’exception du fait qu’elle permet une analyse directe des télomères sans extraction de l’ADN au préalable. Par la suite, les cellules marquées sont triées dans un cytomètre en flux. Cette méthode est fort coûteuse et peu utilisée, car elle nécessite d’importants équipements. Néanmoins, elle reste très intéressante: elle permet de réduire les étapes de purification et permet l’analyse simultanée de  la longueur de télomère dans différents type cellulaire [7][8].

TAT pour la mesure de la longueur des télomères

TAT® évalue la longueur des télomères individuellement. La technologie TAT® est basée sur l’hybridation fluorescente in situ à haut débit, permise par une approche High Content Screening (HCS). TAT® fournit une mesure complète de la longueur des télomères par l’intermédiaire d’un histogramme. Il donne des indications sur les télomères des plus courts aux plus longs, donne la fréquence par classe de longueur, la moyenne ainsi que les valeurs médianes [9].

PCR-Q      

Mise au point en 2003, la PCR-Q est une technique plus rapide et plus aisée. Cette technique est basée sur le principe de l’hybridation. Une séquence d’ADN est extraite puis placée dans une machine qui va permettre d’effectuer trois étapes différentes (répétées une quarantaine de fois): une dénaturation (passage de l’ADN double brin à simple brin), une hybridation avec la sonde puis une amplification du produit hybridé. La sonde est un fragment d’ADN complémentaire de la séquence d’intérêt et va permettre d’amplifier, c’est à dire d’augmenter le nombre de copies, de ce gène. Plus une séquence d’ADN est amplifiée rapidement, plus il est présent dans un échantillon donné.

Grâce à plusieurs paramètres, notamment le ratio du nombre de copies du motif télomérique (T) par rapport à un gène contrôle (S) (T/S), on peut déterminer le nombre de répétitions TTAGGG, caractéristiques de l’ADN télomérique [2][5][6].

PCR-Q-Télomères
EN : qPCR. 1. Denaturation. 2. Hybridization. 3. Amplification. The "probes" or "primers" are pictured as small orange and pink arrows. Polymerase (for DNA synthesis) is shown as an orange ball. FR: Principe de la PCR-Q. 1. Dénaturation, 2. Hybridation, 3. Amplification. Les "sondes" ou "amorces" sont représentées par les petites flèches oranges et roses. La polymérase (qui permet la synthèse de l'ADN) est représentée par une boule orange.

STELA (Single TElomere Length Analysis)

Cette technique diffère de la PCR-Q par le fait qu’elle permet d’amplifier, non pas un fragment de télomère mais la totalité de sa séquence. Son principe est le même pour le reste de la procédure. Elle est en revanche plus longue car elle nécessite une analyse chromosome par chromosome et non pas sur de l’ADN total [2][7][8].

La mesure de la longueur des télomères et métrologie du vieillissement

Les techniques de PCR semblent être les meilleures en terme de reproductibilité, mais à l’instar des méthodes basées sur l’hybridation in situ, elles ne peuvent amplifier des télomères de plus de 25 kb. Il est possible d’observer des télomères de plus de 50 kb, mais on préfèrera dans ce cas le Southern Blot.

On sait que tous les organes du corps ne vieillissent pas de la même façon, et même si les leucocytes sont un type cellulaire représentatif pour l’étude du vieillissement, les tests ci-contre analysent essentiellement des populations cellulaires provenant d’un échantillon sanguin, et cela reste encore trop réducteur. L’analyse de la longueur télomérique faite à partir d’un prélèvement tissulaire (biopsie) est possible, mais requiert un encadrement médical et une intervention très invasive.

Où peut-on demander une analyse de nos télomères ?

Un nombre florissant de laboratoires se sont lancés sur ce marché, chacun commercialisant sa propre version de kits d’analyse de longueur des télomères. La société Life Length se place comme le leader du domaine et possède de nombreux laboratoires partenaires qui proposent l’envoie d’échantillon par la Poste comme Les Laboratoires Réunis ou bien une analyse sur place comme La Clinique Crillon.

Cette technique d’avenir est encore balbutiante mais promet de belles envolées dans les années à venir tant grâce à l’avancée des méthodes disponibles qu’à la multiplication des laboratoires proposant leurs services, diminuant ainsi coût, temps et risques de ces analyses.

Tous les articles de notre dossier « Télomères et vieillissement » :

Les télomères : au cœur des processus de vieillissement

Telomere_aging_1Le raccourcissement des télomères est connu pour avoir une influence sur le vieillissement sans que cela ne soit pleinement explicité. Mais comment fonctionnent-ils ? Sur quels mécanismes biologiques agissent-ils ? Et pourquoi les qualifier d’ « horloges biologiques » de notre corps ?

Partie 1 : Causes et effets du raccourcissement des télomères au cours du vieillissement

Piwi-piRNA_immortaité-150x150La vitesse de raccourcissement des télomères et le vieillissement varient d’un individu à l’autre, sans que cela ne soit encore pleinement clarifié. En effet, les causes qui pourraient expliquer les différences de longueur de télomères sont très variées.

Partie 2 : L’influence de la télomérase sur les télomères et le vieillissement

Télomères-vieillissement-télomérase-150x150La longueur des télomères et la télomérase semblent être des facteurs clés du processus de vieillissement. De nombreuses études sur les maladies dues à des mutations des composants de la télomérase ont démontré que cela entraîne un mauvais renouvellement des cellules, soit l’un des phénotypes liés à l’âge.

Partie 3 : Télomère et télomérase dans les cellules souches : indispensables durant le vieillissement

Telomere_vieillissement_division-150x150L’expression de la télomérase est diminuée quelques semaines après la naissance dans la majorité des tissus adultes, à l’exception de certains types cellulaires, telles que les cellules souches. On peut alors se demander s’il existe un lien entre la diminution du stock de cellules souches avec l’âge, le fonctionnement de la télomérase et la longueur des télomères.

Partie 4 : Vers une métrologie du vieillissement à partir du télomère

Telomere_vieillissement_testDes méthodes de métrologie du vieillissement se basant sur la longueur des télomères ont été développée. Aujourd’hui, on en dénombre 5 principales, dont TAT ou STELA. Elles permettent toutes, à partir de la longueur des télomères, de fournir des indications précieuses sur l’avancement de l’âge physiologique ainsi que sur le vieillissement.

Partie 5 : Télomères, vieillissement et thérapies

La longueur des télomères constitue une piste intéressante pour élaborer des thérapies afin de lutter contre le vieillissement. On peut citer l’exemple d’Elizabeth Parrish, PDG de Bioviva ; elle a testé sur elle-même une thérapie génique développée par son propre laboratoire, thérapie qui vise à rallonger de ses télomères afin de « rajeunir » !

Farah Bahou

Author

Auteure

Farah studied biochemistry, therapeutics and molecular and biopharmaceutical innovation at Aix-Marseille university and Paris 7 Diderot university.

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Farah a étudié la biochimie, la thérapeutique et les innovations moléculaires et biopharmaceutiques à l’université d’Aix-Marseille et à l’université Paris 7 Diderot.

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Dr Guilhem Velvé Casquillas

guilhem velvé casquillas long long life profile longevity anti aging transhumanism

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Auteur/Relecteur

Physics PhD, CEO NBIC Valley, CEO Long Long Life, CEO Elvesys Microfluidic Innovation Center

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Docteur en physique, CEO NBIC Valley, CEO Long Long Life, CEO Elvesys Microfluidic Innovation Center

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Références

[1] Kimura, M., Stone, R. C., et al. Measurement of telomere length by the Southern blot analysis of terminal restriction fragment lengths. Nature protocols, 2010, 5(9), 1596-1607.

[2] Martin-Ruiz, C. M., Baird, D., et al. Reproducibility of telomere length assessment: an international collaborative study. International journal of epidemiology, 2014, dyu191.

[3] Cawthon, R. M., Smith, K. R., O’Brien, E., Sivatchenko, A., & Kerber, R. A. Association between telomere length in blood and mortality in people aged 60 years or older. The Lancet, 2003, 361(9355), 393-395.

[4] Lansdorp, P. M., Verwoerd, N. P., et al. Heterogeneity in telomere length of human chromosomes. Human molecular genetics, 1996, 5(5), 685-691.

[5] Gutierrez-Rodrigues, F., Santana-Lemos, B. A., Scheucher, P. S., Alves-Paiva, R. M., & Calado, R. T. Direct comparison of flow-FISH and qPCR as diagnostic tests for telomere length measurement in humans. PLoS One, 2014, 9(11), e113747.

[6] Aviv, A., Hunt, S. C., Lin, J., Cao, X., Kimura, M., & Blackburn, E.  Impartial comparative analysis of measurement of leukocyte telomere length/DNA content by Southern blots and qPCR. Nucleic acids research, 2011, gkr634.

[9] Bendix, L., Horn, P. B., Jensen, U. B., Rubelj, I., & Kolvraa, S. The load of short telomeres, estimated by a new method, Universal STELA, correlates with number of senescent cells. Aging cell, 2010, 9(3), 383-397.

[8] Letsolo, B. T., Rowson, J., & Baird, D. M. Fusion of short telomeres in human cells is characterized by extensive deletion and microhomology, and can result in complex rearrangements. Nucleic acids research, 2010, 38(6), 1841-1852.

[9] Baerlocher, G. M., Vulto, I., De Jong, G., & Lansdorp, P. M. Flow cytometry and FISH to measure the average length of telomeres (flow FISH). Nature protocols, 2006, 1(5), 2365-2376.

Transhumanisme et vieillissement : Lettre Fight Aging! 9 avril 2018

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Extraits de Fight Aging! :

  • Une longue réflexion sur le stress oxydatif dans l’évolution de la maladie d’Alzheimer
  • Résultats d’un autre essai de fabrication de tissu de pigment rétinien
  • Incertitude quant à l’existence ou non d’une neurogenèse chez l’adulte à un degré significatif
  • Les espèces à longue durée de vie peuvent nécessiter une plus grande précision dans la traduction des protéines
  • Un marqueur pour les cellules souches cancéreuses qui pourrait aussi mener à un traitement qui tue les cellules

Une longue réflexion sur le stress oxydatif dans l’évolution de la maladie d’Alzheimer

La maladie d’Alzheimer est très complexe et incomplètement comprise parce que le cerveau est très complexe et incomplètement compris. Les efforts visant à faire progresser les traitements de la maladie d’Alzheimer ont progressé parallèlement aux efforts, souvent motivés et financés, visant à cartographier les travaux du cerveau au niveau de détail de la biochimie cellulaire. Même si la maladie d’Alzheimer aura des causes faciles à énoncer, un ensemble de processus biochimiques relativement simples, même des origines simples s’étendent – au fil du temps et à travers des chaînes de causes et d’effets – pour produire des états finaux aussi complexes que leur environnement.

Les chercheurs ont tendance à se spécialiser. Il y a trop de biochimie pour tout garder dans un seul esprit, même pour une seule condition médicale. Ainsi, le milieu de la recherche a tendance à agir dans la pratique comme les aveugles et l’éléphant, chacun se concentrant sur sa facette particulière de la plus grande condition. Il est nécessaire de se concentrer pour progresser dans la compréhension de cette facette, mais à la fin de la journée, quelqu’un doit à l’occasion revoir toutes les facettes en même temps pour voir si l’image a encore du sens. La synthèse est une fonction de plus en plus importante dans la recherche moderne en sciences de la vie, qui devient de plus en plus difficile à mesure que la taille des facettes augmente, mais malheureusement, elle demeure sous-évaluée. La recherche et le développement de la maladie d’Alzheimer attendent toujours une synthèse définitive, la théorie et les preuves qui nous montreront lesquelles des facettes de la maladie sont importantes, lesquelles sont primaires et lesquelles sont secondaires.

Le présent document en libre accès traite du point de vue du stress oxydatif de la maladie d’Alzheimer, une base pour considérer la progression de la maladie qui ne reçoit pas autant d’attention que les travaux sur les agrégats de l’amyloïde-β et de la tau. Le stress oxydatif fait référence au niveau croissant des molécules oxydatives et aux signes des dommages qu’elles causent aux machines moléculaires à l’intérieur et à l’extérieur des cellules. L’oxydation est un fait de la vie dans les cellules, une partie nécessaire du fonctionnement de la biologie : les dommages se produisent constamment, et sont réparés constamment. De plus en plus de dommages oxydatifs et de molécules oxydatives sont présents dans le corps et le cerveau avec la progression du vieillissement, parallèlement à une croissance de l’inflammation chronique – le stress oxydatif et l’inflammation sont généralement trouvés ensemble, liés par un certain nombre de mécanismes. La maladie d’Alzheimer et la plupart des autres affections neurodégénératives semblent avoir une forte composante inflammatoire, et il y a donc aussi un stress oxydatif à surveiller.

Un long voyage dans le vieillissement, le vieillissement cérébral et la maladie d’Alzheimer sur les traces du stress oxydatif.

De nos jours, la maladie d’Alzheimer (MA) est le type de démence le plus diagnostiqué. Pendant longtemps, les plaques amyloïde-β (Aβ) et les enchevêtrements neurofibrillaires (NFT) ont été considérés sans conteste comme la cause principale de la pathogenèse de la MA, mais de nombreuses autres théories ont été proposées, y compris le stress oxydatif et la neuroinflammation, pour expliquer une maladie encore inconnue.

Pendant de nombreuses années, l’hypothèse de la cascade amyloïde a dominé la pensée, la modélisation et l’approche thérapeutique de la MA. Les protéines amyloïdes sont des protéines bêta qui peuvent facilement s’agréger. Aβ est un produit de dégradation protéolytique d’une molécule plus grosse appelée précurseur de protéine amyloïde-β (AβPP). L’hypothèse de la cascade amyloïde postule une surproduction de Aβ, ce qui conduit à un dysfonctionnement neuronal et à l’apoptose causant des manifestations cliniques de la MA. Selon cette hypothèse, l’accumulation amyloïde représente l’événement « en amont » de la pathogenèse de la maladie d’Alzheimer. Ce point de vue a été surmonté par la possibilité que les oligomères solubles Aβ, plus que les plaques amyloïdes matures, sont les principaux fragments toxiques. En fait, il a été démontré que les oligomères amyloïdes peuvent accéder aux organelles intracellulaires, y compris les mitochondries, et compromettre leur fonction. Le dépôt amyloïde provoque des altérations inflammatoires et immunologiques locales pour une neurotoxicité directe avec recrutement microglial et activation des astrocytes. Elle est également associée à la libération de cytokines, d’oxyde nitrique et d’autres espèces radicales qui peuvent favoriser la neuroinflammation et la neurodégénérescence.

En plus de la cascade amyloïde, on trouve des enchevêtrements neurofibrillaires intracellulaires (NFT) dans le cerveau atteint de la maladie d’Alzheimer. Ils sont constitués d’une protéine tau hyperphosphorylée. Il est intéressant de noter que les TNI sont en corrélation plus étroite avec la gravité de la démence que le nombre de plaques. L’association des enchevêtrements avec une variété de lésions cérébrales soutient le concept de « tauopathie » de la neurodégénérescence, bien que la tauopathie en tant que cause principale de maladies neurodégénératives ne puisse actuellement être démontrée que dans un sous-groupe de démence frontotemporale familiale. Cependant, les récents échecs des médicaments ciblant les voies amyloïdes ont soulevé des questions non seulement sur cette approche, mais aussi sur la validité de l’hypothèse de la cascade amyloïde elle-même.

Le stress oxydatif est une situation où la production d’espèces réactives de l’oxygène (ROS) dépasse le système de défense antioxydant cellulaire. Le cerveau est très sensible à un déséquilibre oxydatif en raison de sa demande énergétique élevée, de sa consommation élevée d’oxygène, de l’abondance d’acides gras polyinsaturés facilement peroxydables, d’un niveau élevé de fer catalytique ROS puissant et d’une relative pénurie d’enzymes antioxydantes, cette dernière étant plus évidente dans le cerveau AD. Les mitochondries sont sujettes aux dommages oxydatifs. L’ADN mitochondrial (ADNmt) est particulièrement sensible aux dommages oxydatifs. L’augmentation simultanée de l’oxydation de l’ADNmt et la déficience de la réparation de l’ADN pourraient améliorer la lésion du génome mitochondrial, ce qui pourrait causer des dommages neuronaux. Sur cette base, il est raisonnable de penser que les dommages causés aux biomolécules par oxydation sont largement rapportés dans la maladie d’Alzheimer, ce qui suggère que le stress oxydatif joue un rôle critique dans la pathogenèse de la maladie. En tant que principale source de production de ROS et cible majeure des dommages oxydatifs, l’altération progressive des mitochondries a été impliquée dans le vieillissement et la MA.

Il est généralement admis que la fonction mitochondriale diminue progressivement avec l’âge lorsque la compensation n’est plus possible. En résumé, l’hypothèse de la cascade mitochondriale propose que chaque personne possède une ligne de départ mitochondriale génétiquement déterminée, qui, avec les facteurs environnementaux, détermine l’âge auquel une maladie clinique peut survenir. Ainsi, l’hypothèse de la « cascade mitochondriale » place le dysfonctionnement mitochondrial comme le principal facteur de la cascade de pathologie de la maladie d’Alzheimer tardive, qui sous-tend l’arrière-plan génétique individuel capable de réguler depuis la naissance sa fonction mitochondriale et sa durabilité. Pour cette raison, le taux auquel la dysfonction mitochondriale liée à l’âge évolue diffère d’une personne à l’autre. Lorsque la fonction mitochondriale diminue et tombe en dessous d’un seuil critique, un dysfonctionnement typique de la maladie d’Alzheimer au niveau cellulaire peut survenir, y compris la production de Aβ, la phosphorylation tau, la dégénérescence synaptique et le stress oxydatif.

Résultats d’un autre essai de fabrication de tissu de pigment rétinien

Il y a quelques semaines à peine, j’ai noté les résultats d’un essai précoce d’une forme de pansement rétinien, dans lequel les patients concernés montraient des signes frappants d’amélioration de la vision, compte tenu de leur âge et du degré d’avancement de leur dégénérescence maculaire. Aujourd’hui, un autre ensemble de résultats d’essais cliniques a été publié par un groupe distinct utilisant une approche similaire – les cellules souches embryonnaires humaines sont utilisées pour obtenir suffisamment de cellules épithélium pigmentaires rétiniennes pour créer une zone structurée, ressemblant au moins à des tissus rétiniens à certains égards. Le pansement est ensuite implanté dans la rétine, et suffisamment de cellules survivent et s’intègrent pour restaurer certaines fonctions dans les zones endommagées par la progression de la dégénérescence maculaire liée à l’âge. Le fait que deux équipes voient des résultats positifs de ce type d’approche est une bonne nouvelle pour l’ensemble du domaine.

L’avancée par rapport aux efforts antérieurs pour produire une thérapie cellulaire pour la dégénérescence maculaire, présente dans ces deux essais, réside dans les méthodologies qui permettent aux cellules de former une structure rétinienne plus vivante avant l’implantation. Les cellules transplantées dans la rétine sans ce soutien meurent en grande partie avant qu’elles ne puissent faire beaucoup de bien, et c’est un problème dans tout le spectre des thérapies cellulaires. De nombreuses thérapies cellulaires actuelles ne sont que marginalement bénéfiques, précisément parce que les cellules transplantées durent quelques jours ou quelques semaines au maximum. Ils modifient l’équilibre de la signalisation locale pendant un certain temps, ce qui peut avoir des effets très utiles, comme la suppression de l’inflammation obtenue par les thérapies à base de cellules souches mésenchymateuses, mais cela ne réalise pas le potentiel des thérapies cellulaires pour parvenir à la régénération et au remplacement des tissus.

Au cours des dernières années, la communauté du génie tissulaire a fait des progrès significatifs vers l’administration de patchs structurés plutôt que de cellules seules. Par exemple, les correctifs du muscle cardiaque ont récemment démontré des taux de survie et d’intégration cellulaire beaucoup plus élevés. Tout comme les correctifs rétiniens mentionnés ici, ce sont des cellules et des échafaudages qui sont semblables aux tissus natifs, plus résilients et plus efficaces. Nous devrions nous attendre à ce que ce type d’approche se répande largement dans tout le champ, maintenant qu’il s’est avéré efficace dans de multiples tissus différents – bien que cela prendra un certain temps, car chaque type de tissu nécessite l’établissement de ses propres recettes et méthodes.

Des chercheurs testent un implant rétinien à base de cellules souches pour déterminer la cause commune de la perte de vision.

Le traitement, qui consiste en une couche de cellules souches embryonnaires humaines dérivées de cellules souches d’épithélium pigmentaire rétinien sur une structure de soutien ultra-mince, a été implanté dans la rétine de quatre patients. Les patients ont fait l’objet d’un suivi d’une durée pouvant aller jusqu’à un an pour en évaluer l’innocuité. Il n’y a pas eu d’effets indésirables graves liés à l’implant ou à la procédure chirurgicale, ce qui indique que le traitement était bien toléré. Il a également été prouvé que l’implant s’intégrait avec le tissu rétinien du patient, ce qui est essentiel pour que le traitement puisse améliorer la fonction visuelle.

« Il s’agit du premier essai humain de cet implant novateur à base de cellules souches, conçu pour remplacer une couche unicellulaire qui dégénère chez les patients atteints de dégénérescence maculaire liée à l’âge. Cet implant a le potentiel d’arrêter la progression de la maladie ou même d’améliorer la vision du patient. « Prouver sa sécurité chez l’homme est la première étape pour atteindre cet objectif. » La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) sèche est le type le plus courant de DMLA. Avec le temps, elle peut entraîner une perte de la vision centrale, ce qui peut diminuer la capacité des gens à effectuer des tâches quotidiennes comme la lecture, l’écriture, la conduite automobile et la vision des visages.

Dans le cadre de l’étude, l’équipe de recherche a également effectué une évaluation préliminaire de l’efficacité de la thérapie. Un patient présentait une amélioration de l’acuité visuelle, mesurée par le nombre de lettres qu’il pouvait lire sur un tableau oculaire, et deux patients présentaient une amélioration de la fonction visuelle, mesurée par l’utilisation de la zone de la rétine traitée par l’implant. Aucun des patients n’a présenté de signes de progression de la perte de vision.

Une monocouche épithéliale de pigments rétiniens spécialement conçue pour la dégénérescence maculaire sèche liée à l’âge.

Le dysfonctionnement et la perte de l’épithélium pigmentaire rétinien (EPR) sont une caractéristique de la dégénérescence maculaire non néovasculaire liée à l’âge (DMA). Sans l’EPR, la majorité des photorécepteurs sus-jacents finissent par dégénérer, ce qui entraîne une perte de vision grave et progressive. Les études cliniques et histologiques suggèrent que les stratégies de remplacement de l’EPR peuvent retarder la progression de la maladie ou restaurer la vision. Une étude prospective de phase 1/2a, approuvée par la Food and Drug Administration des États-Unis, est en cours pour évaluer l’innocuité et l’efficacité d’un implant sous-rétinien composite chez des sujets présentant un NNAMD avancé. L’implant composite, appelé California Project to Cure Blindness-Retinal Pigment Epithelium 1 (CPCB-RPE1), consiste en une monocouche polarisée d’EPR dérivé de cellules souches embryonnaires humaines (hESC-RPE) sur un substrat de parylène synthétique ultrafin conçu pour imiter la membrane de Bruch.

Nous présentons une analyse provisoire de la cohorte de la phase 1 composée de cinq sujets. Quatre des cinq sujets inscrits à l’étude ont reçu avec succès l’implant composite. Chez tous les sujets implantés, l’imagerie par tomographie à cohérence optique a montré des changements compatibles avec l’intégration des hESC-RPE et des photorécepteurs hôtes. Aucun des yeux implantés n’a montré une progression de la perte de vision, un œil s’est amélioré de 17 lettres et deux yeux ont montré une meilleure fixation. Les résultats structurels et fonctionnels concomitants suggèrent que le CPCB-RPE1 peut améliorer la fonction visuelle, au moins à court terme, chez certains patients présentant une perte de vision sévère à la suite d’un NNAMD avancé.

Incertitude quant à l’existence ou non d’une neurogenèse chez l’adulte à un degré significatif

Le cerveau humain adulte produit-il normalement un nombre significatif de nouveaux neurones, en les intégrant dans de nouveaux réseaux ? Ce procédé s’appelle la neurogenèse, et jusque dans les années 1990, il était établi que non. Ensuite, des études chez les rongeurs ont révélé que les animaux de ces espèces produisent de nouveaux neurones à un rythme appréciable, et que cela était important pour la mémoire, l’apprentissage, le degré de guérison des dommages tels que les accidents vasculaires cérébraux, ainsi que le vieillissement et la neurodégénérescence, à mesure que le rythme de la neurogenèse diminue avec l’âge. Des études chez les humains ont suivi pour fournir des preuves à l’appui qui semblaient suffisamment convaincantes pour croire que les rongeurs étaient un bon modèle pour d’autres espèces de mammifères, y compris la nôtre. Puis, tout récemment, une étude bien menée chez l’homme n’a trouvé aucune preuve d’un niveau significatif de neurogenèse dans le cerveau humain adulte. Étant donné le degré d’enthousiasme de la communauté scientifique dans la recherche de moyens d’améliorer la régénération du système nerveux central, cela a produit le niveau de débat attendu.

Pour aujourd’hui, et comme illustration supplémentaire de ce à quoi ressemble un domaine en évolution, je vais signaler une autre nouvelle étude dans laquelle les chercheurs se sentent assez confiants pour affirmer que la neurogenèse adulte se produit et se poursuit à des niveaux similaires chez les humains âgés et les jeunes. La science n’est jamais une question de confiance absolue dans un savoir ; en tant que profane, il faut peser les études et les discussions des experts, pour et contre. Ici, cependant, la situation est désordonnée et incertaine : il ne s’est pas écoulé assez de temps pour que le milieu de la recherche puisse traiter correctement les nouvelles découvertes. Attendez-vous à ce qu’il faille quelques années pour parvenir à un nouveau consensus ; il faut au moins un an pour mener à bien une enquête suffisamment lourde, et une autre année pour réussir le défi de l’examen par les pairs et être publié.

Le poids écrasant de la preuve demeure en faveur de la neurogenèse adulte chez les rongeurs, alors que chez les humains, les résultats et les méthodologies sont dans un état d’incertitude soudain. Pourtant, beaucoup de travail a été fait ces dernières années sur la base de l’existence supposée de la neurogenèse adulte, et divers phénomènes neurologiques communs à l’homme et aux rongeurs ont été liés par des théories qui mettent en évidence la neurogenèse adulte. Il ne s’agit donc pas seulement d’une bataille de quelques études du cerveau au niveau cellulaire, mais plutôt de la validité d’un vaste segment de l’effort scientifique au cours des dernières décennies. Sans parler des espoirs d’une voie plus facile à l’avenir vers des moyens d’induire une régénération fonctionnelle dans le cerveau vieillissant.

Les adultes plus âgés développent autant de nouvelles cellules cérébrales que les jeunes.

Les chercheurs montrent pour la première fois que les hommes et les femmes âgés en bonne santé peuvent produire autant de nouvelles cellules cérébrales que les jeunes. Il y a eu une controverse sur la question de savoir si les humains adultes produisent de nouveaux neurones, et certaines recherches ont déjà suggéré que le cerveau adulte était rigide et que les adultes ne produisaient pas de nouveaux neurones. Cette étude va à l’encontre de cette notion, et les résultats peuvent suggérer que de nombreuses personnes âgées demeurent plus intactes sur le plan cognitif et émotionnel que ce que l’on croit généralement.

« Nous avons découvert que les personnes âgées ont la même capacité à fabriquer des milliers de nouveaux neurones hippocampiques à partir de cellules progénitrices que les plus jeunes. Nous avons également trouvé des volumes équivalents de l’hippocampe (une structure du cerveau utilisée pour les émotions et la cognition) à travers les âges. Néanmoins, les personnes âgées avaient moins de vascularisation et peut-être moins de capacité des nouveaux neurones à établir des connexions. Il est possible que la neurogenèse hippocampique continue soutienne les fonctions cognitives propres à l’être humain tout au long de la vie et que le déclin puisse être lié à une résilience cognitive-émotionnelle compromise.

La neurogenèse de l’hippocampe humain persiste tout au long du vieillissement.

Le vieillissement en santé est crucial dans une population vieillissante. La capacité de séparer des schémas de mémoire similaires et de récupérer du stress peut dépendre de la neurogenèse de l’hippocampe adulte (NSA), qui diminue avec le vieillissement chez les primates et les souris non humains. De nouveaux neurones sont générés dans le gyrus denté (DG) de l’hippocampe humain adulte, même après l’âge moyen, mais la mesure dans laquelle la neurogenèse se produit chez l’homme est très controversée et les études quantitatives sont rares.

Les différences phylogénétiques entre les humains et les rongeurs nécessitent l’évaluation des différents stades de maturation neuronale dans la DG humaine. Par exemple, la neurogenèse striatale n’est présente que chez l’homme, tandis que la neurogenèse olfactive est absente chez l’homme mais présente chez d’autres mammifères. Les analyses antérieures de la NHI humaine n’ont pas abordé les effets du vieillissement, bien que des études aient examiné la NHI dans des populations plus âgées. À l’aide de techniques histologiques qui ne permettaient pas de distinguer les neurones matures et immatures, plusieurs groupes ont estimé que les neurones de la DG ne diminuaient pas chez les humains vieillissants.

L’AHN et l’angiogenèse sont corégulées. L’exercice augmente le volume sanguin cérébral, ce qui se traduit par une plus grande quantité d’AHN chez la souris et une meilleure performance cognitive chez l’homme, mais il peut avoir un impact réduit chez les personnes âgées. Ainsi, nous avons quantifié l’AHN, l’angiogenèse et le volume de la DG et leur relation chez des personnes d’âges différents, en émettant l’hypothèse qu’ils diminueraient simultanément avec le vieillissement et seraient corrélés les uns avec les autres. Compte tenu des différentes fonctions de la DG rostrale et caudale, nous avons évalué l’hippocampe antérieur, moyen et postérieur post-mortem de 28 femmes et hommes âgés de 14 à 79 ans. Dans chaque région, nous avons caractérisé et quantifié l’angiogenèse, le volume et les cellules à différents stades de maturation dans la niche neurogène de la DG, en utilisant des méthodes stéréologiques non biaisées. Pour éviter les facteurs de confusion, les sujets étudiés n’avaient pas de maladie neuropsychiatrique ou de traitement.

Chez les sujets sans médication, sans maladie cérébrale et sans déficience cognitive signalée, bon fonctionnement global selon l’échelle d’évaluation globale, et faible stress lié aux événements de la vie récente (3 derniers mois), quantifié par l’échelle d’expérience de vie St. Paul-Ramsey, nous avons trouvé une NSA persistante dans la huitième décennie de la vie, et un volume stable de production de drogues injectables sur une période d’âge de 65 ans. En revanche, nous avons constaté une diminution de la neuroplasticité et de l’angiogenèse avec l’âge, ainsi qu’une diminution possible du nombre de cellules progéniteurs neuronaux (QNPs) de type I multipotentes quiescentes de type radial-glia-like (QNPs) sélectivement dans le DG antéro-moyen, tandis que le pool QNP est resté inchangé dans le DG postérieur, reflétant peut-être moins de résilience cognitive et émotionnelle avec le vieillissement.

Les primates non humains plus âgés et les rongeurs ont plus de neurones granulés (GN) et moins d’AHN que les plus jeunes, contrairement à ce que nous avons constaté chez les humains. Puisque les nouveaux GNs peuvent aider à la séparation des modèles et les anciens GNs à compléter les modèles, l’AHN stable et l’élimination simultanée des anciens GNs soutient probablement l’apprentissage complexe et la mémoire humaine et le comportement guidé par les émotions tout au long de la vie. La persistance de l’AHN est vitale pour préserver la flexibilité cognitive et permettre une prise de décision guidée par la mémoire sans l’interférence d’informations non pertinentes et dépassées. Nos découvertes de milliers de nouveaux progéniteurs neuronaux intermédiaires (PNI) et de neurones immatures au moment de la mort, dans la zone sous-granulaire humaine antérieure, médiane et postérieure, suggèrent que le nombre de neurones nouvellement générés pourrait être suffisant pour qu’ils aient un impact pertinent sur le circuit de la DG.

Les espèces à longue durée de vie peuvent nécessiter une plus grande précision dans la traduction des protéines

Ce commentaire sur des résultats de recherche de l’année dernière est une bonne introduction au sujet des erreurs de traduction des protéines et de leur relation avec la longévité des espèces. La traduction est l’une des étapes du processus complexe d’expression génique, dans lequel les gènes servent de modèle pour assembler les protéines. Rien n’est parfait et les erreurs se produisent dans la traduction, comme partout ailleurs. De telles erreurs sont en fait une forme de dommage, causant des problèmes pour la cellule jusqu’à ce que la protéine défectueuse soit éliminée.

Il est assez bien établi que des niveaux plus élevés des processus d’entretien cellulaire de l’autophagie, responsables de l’élimination des protéines endommagées, des déchets métaboliques et des structures cellulaires défaillantes, peuvent ralentir le vieillissement chez diverses espèces. Il semble plausible que la réduction de la vitesse à laquelle les protéines malformées sont produites serait bénéfique pour des raisons similaires, mais c’est plus difficile à prouver d’une manière ou d’une autre. Le laboratoire actuel est composé de la biochimie d’espèces similaires avec des durées de vie, des mécanismes de traduction et des taux d’erreur différents. Malheureusement, il y a aussi beaucoup d’autres différences : l’étude du vieillissement est rendue très difficile par l’incapacité d’isoler complètement les mécanismes d’intérêt et de les composer vers le haut ou vers le bas sans rien changer d’autre.

Lorsqu’une protéine est fabriquée par la cellule, l’information génétique est d’abord décodée en ARNm, puis cet ARNm dirige la synthèse de la protéine. Il s’agit du flux d’informations génétiques dans les cellules, de l’ADN à l’ARN aux protéines, le dogme central de la biologie moléculaire. La théorie du vieillissement de la « catastrophe des erreurs », proposée dans les années 1960, postule que les erreurs de traduction diminuent la fidélité de la traduction, mettant en mouvement un cercle vicieux de synthèse protéique de plus en plus inexacte, causant finalement une défaillance de la machine d’expression génétique. Cependant, dans les années 1980, plusieurs approches, y compris les essais enzymatiques des erreurs de synthèse des protéines, ainsi que l’analyse des protéines sur gels 2D chez les animaux âgés et les cellules sénescentes, n’ont pas détecté une augmentation significative des protéines mal traduites pendant le vieillissement et la sénescence cellulaire. Ces résultats négatifs n’étaient pas conformes à la théorie de la catastrophe de l’erreur et les erreurs de traduction ont été largement écartées comme étant un facteur contribuant au vieillissement.

Des travaux récents ramènent la fidélité de la traduction des protéines à l’avant-scène de la recherche sur le vieillissement. Il est important de noter que les tests utilisés pour détecter les protéines aberrantes dans les années 1980 avaient une sensibilité limitée pour détecter les protéines aberrantes rares, mais en 2013, un nouveau test très sensible à base de luciférase a été mis au point pour mesurer le taux de mauvaise traduction dans les cellules de mammifères. Ce nouveau test a montré que les fibroblastes de souris font jusqu’à 10 fois plus d’erreurs dans la traduction des protéines que les fibroblastes de l’espèce de rongeur qui vit le plus longtemps, le rat taupe nu. C’était la première indication qu’une espèce à plus longue durée de vie peut développer des machines de traduction de protéines plus précises. Des travaux ultérieurs ont comparé la fidélité de la traduction des protéines dans les fibroblastes de 17 espèces de rongeurs de différentes durées de vie, et ont démontré que la fidélité de traduction aux première et deuxième positions du code est en corrélation positive avec la durée de vie maximale des espèces, c’est-à-dire que les espèces à plus longue durée de vie ont une traduction plus précise.

La relation entre la durée de vie maximale des espèces et la fidélité de traduction montre que les espèces à plus longue durée de vie évoluent vers une synthèse protéique plus précise. Cela ne signifie pas pour autant que les erreurs de traduction des protéines conduisent au vieillissement des organismes individuels. Il serait important de tester avec les nouveaux tests sensibles. À l’avenir, il sera possible de créer un modèle murin avec des rapporteurs de luciférase pour examiner l’accumulation de protéines mal traduites dans différents organes au cours du vieillissement. Les protéines mal traduites peuvent ne pas avoir d’impact significatif sur la protéostase cellulaire à un jeune âge, en grande partie en raison d’un renouvellement rapide des protéines et d’une clairance efficace des protéines. Cependant, les taux de renouvellement des protéines, l’activité protéasome et l’autophagie diminuent avec l’âge, ce qui rend les organismes âgés plus sensibles aux erreurs de traduction des protéines. Ainsi, même si la fidélité de la traduction des protéines ne change pas au cours de la vie, les espèces à longue durée de vie peuvent nécessiter une synthèse protéique plus précise.

Un marqueur pour les cellules souches cancéreuses qui pourrait aussi mener à un traitement qui tue les cellules

Au moins certaines formes de cancer sont générées et soutenues par une petite population de cellules souches cancéreuses, miroir de l’environnement tissulaire sain dans lequel un grand nombre de cellules somatiques sont soutenues par un petit nombre de cellules souches. C’est la présence de ces cellules souches cancéreuses qui fait qu’il est difficile d’éliminer définitivement le cancer d’un patient – si seulement quelques cellules de ce type survivent, le cancer réapparaîtra et la génération actuelle de traitements anticancéreux ne peut pas éliminer de façon fiable 100 % des cellules ciblées. D’un autre côté, si une méthode de ciblage et de destruction sélective des cellules souches cancéreuses pouvait être mise au point, il s’agirait d’une approche très utile pour le traitement du cancer. Bien qu’il y ait encore un débat sur le degré de similitude utile et exploitable entre les cellules souches cancéreuses qui ont été identifiées dans différents types de cancers, la recherche ici est intéressante à lire dans ce contexte. Il suggère fortement que ces similitudes existent et sont largement présentes dans de nombreux types de tissus.

« Les  » cellules souches cancéreuses « , aussi appelées cellules initiatrices de tumeur (TIC), semblent causer des rechutes après la radiothérapie et la chimiothérapie, car une seule TIC survivante peut provoquer la croissance d’une nouvelle tumeur. De plus, ils semblent être la cause principale des métastases. Un traitement tumoral efficace doit donc viser à tuer les TIC aussi largement que possible. A cette fin, une « sonde » qui marque ces cellules souches cancéreuses serait utile pour qu’elles deviennent visibles. Bien qu’il existe des marqueurs qui reconnaissent également les TIC associées à certains types de cancer, aucune sonde universelle et sélective pour les cellules souches cancéreuses n’a été trouvée.

Les chercheurs ont maintenant réussi à trouver une telle sonde. Ils ont pu montrer que leur nouvelle sonde, un colorant fluorescent, tache sélectivement les TIC d’une grande variété de cancers, y compris les tumeurs du poumon, du système nerveux central, du sein, du rein, de l’ovaire, du côlon et de la prostate, ainsi que les mélanomes. Les cellules saines et les cellules tumorales « ordinaires » n’étaient pas marquées. À des concentrations élevées, le colorant démontre également une cytotoxicité considérable à l’égard des TIC, alors que les autres cellules sont à peine affectées.

Les chercheurs ont découvert que leur sonde, nommée TiY (pour tumor-initiating cell probe yellow), reconnaît la vimentine, qui est une molécule dans le cytosquelette. La vimentine est plus concentrée dans les cellules épithéliales lorsqu’elles se transforment en cellules mésenchymateuses. Les cellules épithéliales forment le tissu qui recouvre les surfaces intérieure et extérieure du corps, formant une frontière avec l’environnement. Les cellules sont polaires, ce qui signifie que le côté tourné vers le tissu sous-jacent et le côté dirigé vers l’extérieur vers la lumière sont différents. Les cellules sont également solidement intégrées dans la paroi cellulaire. Lorsqu’ils se transforment en cellules mésenchymateuses, ils perdent leur polarité, sont libérés de la structure cellulaire et peuvent errer. Ce processus joue un rôle important dans le développement des embryons et la cicatrisation des plaies. Elle est également impliquée dans la métastase des tumeurs.

Maîtriser le vieillissement du cerveau en renforçant les lysosomes

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Maîtriser le vieillissement du cerveau en renforçant les lysosomes

Dans une publication parue récemment dans le magazine Science [1], des chercheurs de l’Université de Stanford ont constaté qu’il était possible d’améliorer l’activation des cellules souches neuronales quiescentes en renforçant l’activité des lysosomes. Cette activation est essentielle pour empêcher le déclin physiologique du cerveau et maintenir une activité cérébrale de bonne qualité.

Les cellules souches neuronales servent de réserve pour générer les nouveaux neurones, et doivent donc être préservées en bonne santé pendant de longues périodes. Parmi les différents équilibres à maintenir, l’équilibre des protéines, la protéostasie, est capital, puisque l’accumulation d’agrégats de protéines se fait au cours de nombreuses maladies neurodégénératives [2]. Les mécanismes utilisés par les cellules souches du cerveau pour maintenir cet équilibre ne sont pas bien connus et l’étude a permis de mieux les comprendre.

Que nous montrent les résultats ?

Les chercheurs ont comparé des cellules souches neuronales de souris jeunes et âgées. Ils ont étudié les transcriptomes [3] (l’ensemble des ARN transcrits présents dans les cellules), pour comprendre par quel mécanisme les protéines sont dégradées. Les résultats ont montré que les cellules souches neuronales quiescentes présentaient une forte activité lysosomiale, contrairement aux cellules souches neuronales actives qui présentaient, elles, une forte activité du protéasome. Des expériences plus approfondies du milieu intracellulaire ont montré que la majorité des agrégats protéiques des cellules quiescentes était contenue dans les lysosomes.

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Ces observations s’accordent sur le fait que la protéostasie des cellules quiescentes est médiée, en partie, par les lysosomes, de petits organites cellulaires qui éliminent les impuretés des cellules. Les résultats ont aussi montré que les cellules souches quiescentes s’activent moins efficacement chez les souris âgées que chez les souris jeunes.

Modifier l’activité des lysosomes

Ces résultats ont poussé les scientifiques à se questionner sur l’impact qu’une manipulation de l’activité des lysosomes pourrait avoir. Ils ont observé que l’accumulation d’agrégats de protéines entraînait la baisse de la capacité des cellules quiescentes à s’activer. Réciproquement, stimuler la voie des lysosomes augmente l’élimination des agrégats, améliorant ainsi l’activation des cellules souches neuronales quiescentes.

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Une application possible pour augmenter l’activité des cellules souches neuronales quiescentes

Les cellules souches neuronales quiescentes, lorsqu’elles sortent de leur état d’hibernation, donnent des cellules souches neuronales actives, qui vont pouvoir proliférer et produire différents types de cellules matures. Avec l’âge, l’activité du lysosome est perturbée, entraînant l’accumulation des agrégats de protéines et affectant l’activation des cellules souches neuronales quiescentes. Renforcer la voie des lysosomes dans les cellules souches quiescentes âgées permettrait de contrecarrer les effets négatifs du déclin de leur activation.

Dans le cadre de la lutte contre le vieillissement, la découverte de cette nouvelle cible pour le maintien de l’équilibre au sein des cellules neuronales pourrait être appliquée à d’autres cellules mammifères âgées pour les rajeunir.

Références :

[1] Leeman et al., Science 359, 1277–1283 (2018).

[2] Justin J. Yerbury, Lezanne Ooi, Andrew Dillin, Darren N. Saunders, Danny M. Hatters, Philip M. Beart, Neil R. Cashman, Mark R. Wilson and Heath Ecroyd. Walking the tightrope: proteostasis and neurodegenerative disease. J. Neurochem. (2016) 137, 489–505.

[3] L. Bryan Ray. Lysosomes keep neuronal stem cells young. Science 359 (6381), 1227-1228.

Anne Fischer

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Anne is studying medicine science at the Institute of Pharmaceutical and Biological Science in Lyon and she has graduated with a Bachelor’s degree in molecular and cellular biology at the University of Strasbourg.

More about the Long Long Life team

Anne étudie les sciences du médicament à l’Institut des Sciences Pharmaceutiques et Biologiques de Lyon. Elle est titulaire d’une licence en biologie moléculaire et cellulaire de l’Université de Strasbourg.

En savoir plus sur l’équipe de Long Long Life

Épices et herbes aromatiques, booster de longévité

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Épices et herbes anti-âge

Tout comme il y a des super-aliments, il y a des super-épices, parmi lesquelles la cannelle, le clou de girofle, le thym, le poivre et évidemment le curcuma, dont est issu la curcumine. Cependant, ce ne sont pas les seules à ajouter à vos plats pour vous aider à lutter contre le vieillissement et nombreuses sont les épices et herbes ayant des vertus anti-âge.

Intérêt
Preuve d'efficacité
Accessibilité

Chez Long Long Life, nous ne vendons pas ces produits car nous pensons que c’est le prix de la liberté. Nous ne sommes pas des intermédiaires de vente.

Puisque nous n’avons pas d’intérêt financier, nous pouvons vous dire toute la vérité sur les traitements développés à l’heure actuelle pour lutter contre le vieillissement et vous offrir la meilleure information possible.

Les herbes aromatiques contre le vieillissement

Toutes les herbes aromatiques ont un pouvoir anti-oxydant plus ou moins élevé, protégeant du stress oxydatif, un phénomène qui augmente avec l’âge. La coriandre, la sauge et le thym arrivent en tête des herbes les plus riches en anti-oxydants, notamment en acides phénoliques, acide rosmarinique et carnosique [1, 2, 3]. Elles protègent, toutes les trois, contre l’apparition des maladies cardiovasculaires grâce à la diminution de l’oxydation des lipides circulants qu’elles entrainent [4, 5]. La coriandre contient également des caroténoïdes (qui se transforment en vitamine A dans notre corps, en présence de lipides), un anti-oxydant relativement rare mais important [1]. La coriandre, toujours, participe à la diminution de la glycémie et favorise l’entrée du sucre dans les cellules, en faisant un bon adjuvant des médicaments anti-diabétiques [6]. Elle est également anti-bactérienne et contient une grande quantité de vitamine K. Le thym, quant à lui, possède un principe actif, le thymol, qui potentialise l’effet de ses anti-oxydants en y ajoutant des propriétés anti-agrégantes (diminue la formation de caillots sanguins) et vasodilatatrices (augmente la synthèse d’oxyde nitrique) [7, 8]. C’est également un bon anti-inflammatoire et un cicatrisant, utilisé depuis l’antiquité dans le traitement des affections pulmonaires, comme les bronchites, et en compresse pour aider la cicatrisation des plaies [9]. Comme la coriandre, il est très riche en vitamine K, mais aussi en fer. La sauge obtient la palme des herbes anti-oxydantes, avec un effet hypotriglycéridémiant et hypoglycémiant notable [3]. En parallèle, une étude a démontré que, dans une cohorte Alzheimer, une supplémentation en sauge améliorait les fonctions cognitives et diminuait l’agitation des patients [10]. Enfin, elle semble jouer un rôle dans le soulagement des bouffées de chaleur chez la femme ménopausée [11].

D’autres herbes aromatiques présentent une concentration en anti-oxydants intéressante. Le basilic et la menthe partagent les mêmes capacités que la coriandre, avec un effet cardioprotecteur et vasoprotecteur [12]. Le basilic est également hypoglycémiant et des études ont établi son rôle dans la protection contre le cancer [13, 14]. La menthe, quant à elle, permet d’augmenter l’absorption du fer [15]. L’origan est un hypoglycémiant et anti-agrégant intéressant à ajouter à notre alimentation, bien qu’à prendre avec beaucoup de précaution chez la femme, car c’est un abortif à hautes doses [16, 17]. Enfin, le romarin est depuis longtemps utilisé pour soulager les rhumatismes, le stress et la fatigue lorsqu’il est appliqué en cataplasmes [18]. C’est un anti-inflammatoire puissant qui stimule la fonction hépatique et semble avoir un effet protecteur contre le cancer [19].

Les racines et épices pour augmenter notre longévité

Nous ne parlerons pas du curcuma, une fiche molécule lui est dédiée ici.

Le ginseng est une plante depuis longtemps reconnue pour ses bienfaits, notamment au sein des communauté asiatiques. En Chine, elle est considérée comme une « herbe divine » du fait de ses applications diverses. Il est en effet utilisé depuis des siècles comme tonique chez les personnes âgées, afin de les maintenir alertes et en bonne santé, ainsi qu’en temps qu’aphrodisiaque. Plus récemment, des études ont montré son implication dans le maintien de la performance physique (ce qui rejoint l’idée du tonique), la santé du système cardiovasculaire, les maladies métaboliques comme le diabète et le cancer [20]. Cette racine mériterait, à elle seule, un article complet ! Elle semble impliquée dans beaucoup de processus liés à l’âge; elle ralentit par exemple la perte d’audition, l’apparition de maladies neurologiques et la perte de sensibilité à l’insuline, protège notre cœur et globalement augmente la durée de vie [21, 22, 23, 24, 25]. Le ginseng existe sous plusieurs formes, la plus efficace et la plus anti-oxydante semblant être le ginseng rouge.

Le paprika fait partie des épices aux nombreux bienfaits. Elle est anti-inflammatoire et permet de soulager les douleurs arthritiques, booste notre système immunitaire et participe à la bonne santé de notre système cardiovasculaire, grâce à ses propriétés vasodilatatrices [26]. Elle est également très riche en vitamines E, K et B2. Le safran a une action similaire, avec des capacités anti-oxydantes encore plus importantes. La cardamone est une des épices les plus anciennement utilisées, tout comme le ginseng, et possède à peu près les mêmes propriétés, bien que moins puissante. Elle est particulièrement stimulante, participe à la bonne santé intellectuelle et lutte contre le déclin cognitif. Accessoirement, elle procure un bien-être digestif et limite les remontées acides [27].

La cannelle est l’une des super-épices et elle porte bien son nom. Extrêmement riche en anti-oxydants, elle module le stress oxydant, diminue les réactions inflammatoires et allergiques et diminue les lipides circulants, protégeant ainsi notre système cardiovasculaire [28, 29, 30]. Elle semble aussi avoir un rôle en temps qu’adjuvant des traitements anti-diabétiques [30]. Le clou de girofle appartient à cette même famille de super-épices, tout comme le poivre de Cayenne. Bien que relativement peu étudié dans la littérature scientifique, le clou de girofle est l’épice la plus riche en anti-oxydants, suggérant un rôle dans la maitrise du stress oxydatif. Le poivre de Cayenne est lui aussi très reconnu dans la pratique, mais peu étudié. C’est un anti-inflammatoire, un stimulant, et un anti-stress, largement utilisé sous forme d’huile essentielle pour traiter les douleurs musculaires et articulaires, les problèmes digestifs et stimuler la circulation sanguine [31]. Toutes ses actions participent à maintenir notre organisme en bonne santé et à limiter les pathologies liées à l’âge. Enfin, le piment de Cayenne, et les épices riches en capsaïcine (qui donne le gout piquant au piment), sont reconnues pour leur action sur les douleurs arthritiques, musculaires et neuropathiques [32].

Les épices et herbes aromatiques, dont plusieurs sont utilisées depuis des millénaires, ont des bienfaits variés, mais semblent toutes soit soulager l’effet de l’âge, soit prévenir certaines maladies liées au vieillissement et le ralentir légèrement. N’attendez pas, n’hésitez pas à manger un peu plus épicé !

  • Nombre de publications : Environ 5000
  • Molécule disponible : en vente libre
  • Mode d’administration : par voie orale
  • Posologie : dépend des épices. Pour les herbes aromatiques, on conseille soit de les ajouter directement dans l’alimentation, à hauteur de 200 à 500 mg par jour, soit d’en faire des tisanes (5-6 feuilles pour 100 ml d’eau). Il est aussi possible des les utiliser sous forme d’huiles essentielles. Pour les épices, rajouter 1 à 5 cuillères à café dans vos préparations. Vous pouvez aussi les utiliser sous forme d’huiles essentielles, notamment le poivre de Cayenne, qui est bien plus efficace en application topique.

En quantité raisonnable, les épices et herbes aromatiques présentent très peu d’effets secondaires, hormis l’évident mal de ventre pour les personnes sensibles.

La sauge néanmoins est à prendre à petites doses car elle peut provoquer des crises chez les épileptiques. C’est aussi un abortif potentiel, tout comme le romarin. Le romarin existe d’ailleurs sous plusieurs formes, le romarin à camphre étant le plus largement utilisé pour l’application topique et le romarin à verbérone, moins fréquent, étant à appliquer avec parcimonie car il est neurotoxique et abortif à fortes doses. La menthe peut provoquer quelques reflux gastro-œsophagiens.

Attention à ne pas sécher les feuilles de coriandre, sauge et menthe, elles perdent beaucoup de leur bienfaits. Vous pouvez les garder au réfrigérateur ou même les congeler. Les épices peuvent se garder dans des boites hermétiques jusqu’à 6 mois après ouverture. Après, leurs contenus commence à s’altérer, tout autant que leur gout.

[1] Wangensteen H, Samuelsen AB, Malterud KE. Antioxidant activity in extracts from coriander. Food Chemistry 2004;88:293-7

[2] Masuda T, Inaba Y, Maekawa T et al. Recovery mechanism of the antioxidant activity from carnosic acid quinone, an oxidized sage and rosemary antioxidant. J Agric Food Chem. 2002;50:5863-5869

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Dr. Marion Tible

Marion Tible Long Long Life

Author/Reviewer

Auteure/Relectrice

Marion Tible has a PhD in cellular biology and physiopathology. Formerly a researcher in thematics varying from cardiology to neurodegenerative diseases, she is now part of Long Long Life team and is involved in scientific writing and anti-aging research.

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Marion Tible est docteur en biologie cellulaire et physiopathologie. Ancienne chercheuse dans des thématiques oscillant de la cardiologie aux maladies neurodégénératives, elle est aujourd’hui impliquée au sein de Long Long Life pour la rédaction scientifique et la recherche contre le vieillissement.

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