Traiter le cancer et le vieillissement grâce aux défenses naturelles de certains animaux
Les éléphants et les rats-taupes nus font preuve d’une meilleure résistance au cancer que toutes les autres espèces. Ainsi, la science en découvre de plus en plus au sujet de leurs défenses naturelles. Le but principal de ces recherches serait de découvrir un éventuel remède contre le cancer, et redonner l’espoir aux millions de patients qui en sont atteints à travers le monde ; mais on vise également d’autres bénéfices, comme de comprendre les secrets du vieillissement. Les chercheurs et les groupes pharmaceutiques espèrent découvrir comment appliquer le fruit de leurs recherches à l’être humain.
Malgré leur taille, les éléphants résistent mieux que nous au cancer
Ce sont des mutations de l’ADN qui causent le cancer. La maladie se caractérise par la prolifération anarchique de cellules, causant une défaillance générale des organes qui finit par entraîner la mort. La probabilité de mutations dans le code génétique augmente avec la longévité d’une espèce et le nombre de cellules de l’organisme ; les éléphants et les rats-taupes nus, eux, font partie des mammifères qui résistent le mieux à ces mutations.
Chez l’humain, le cancer représente 20 % du taux de mortalité, contre seulement 5 % chez l’éléphant. Une équipe de recherche du Huntsman Cancer Institute s’est penchée sur le génome des éléphants, pour y découvrir 20 copies du gène TP53, tandis que les humains n’en ont qu’une seule. Ce gène code la protéine P53, dont l’action réparatrice d’ADN sert de protection contre le cancer. Avec le vieillissement, ce système de défense peut perdre son efficacité et être sujet à des mutations. Puisque les éléphants n’ont pas de ménopause, ils peuvent se reproduire même à un âge avancé. Ainsi, ces nombreuses copies du gène TP53 permettent de s’assurer que les éléphanteaux nés de femelles plus âgées n’héritent pas de mauvaises mutations génétiques.
Le rat-taupe nu pourrait détenir la clé du remède anti-cancer pour l’être humain
Les résultats sont encore plus surprenants chez le rat-taupe nu : il ne développe presque jamais de cancer, à moins que celui-ci ne soit déclenché in vitro. Cette impressionnante résistance s’explique par la présence d’un polymère, l’acide hyaluronique, entre les cellules. Cette macromolécule ne fait pas que renforcer les cellules, elle régule également leur croissance. C’est l’épaisseur du polymère qui détermine la croissance des cellules. Lorsque les chercheurs ont utilisé une enzyme qui dégrade ou bâillonne le gène responsable de sa production, les cellules des rats se sont développées de la même façon que celles d’une tumeur. Ces cellules deviennent cancéreuses après injection d’un virus cancérogène.
La très grande résistance au cancer des rats-taupes nus pourrait être liée à leur longue espérance de vie ; ils peuvent vivre jusqu’à 30 ans, ce qui est bien plus vieux que n’importe quel petit mammifère du même groupe. Décoder les secrets de leur génome pourrait fournir aux scientifiques la clé de la résistance au vieillissement. Cela pourrait prendre du temps, mais les chercheurs pensent pouvoir découvrir de nouvelles stratégies de prévention contre le cancer, ou, qui sait, un potentiel remède applicable à l’être humain.
Hans Luboya-Kombé
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Hans is a process supports engineer after his masters in materials chemistry at the university of Paris-Est Créteil.
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Hans est aujourd’hui ingénieur support procédés après un master en chimie des matériaux à l’université de Paris Est Créteil.
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