Un QI élevé, un gage de longévité ?

Dans un article publié dans la revue BMJ, des chercheurs de l’Université d’Édimbourg ont réussi à démontrer qu’il existait un lien entre quotient intellectuel (QI) et espérance de vie.  

Pour réaliser cette étude, 32 229 femmes et 33 536 hommes écossais nés en 1936 ont été recrutés et suivis tout au long de leur vie par le Dr. Calvin et son équipe. A l’âge de 11 ans, chaque sujet a passé des tests de QI évaluant ses capacités intellectuelles. Les chercheurs ont ensuite analysé les données sur les causes de leur mort. Ils ont observé que les personnes ayant obtenu des scores élevés aux tests de QI semblaient avoir moins de risques de mourir avant 80 ans de maladies cardio-vasculaires, respiratoires, de démence ou d’AVC. Ainsi, un QI supérieur à la moyenne diminuerait de 24 % le risque d’AVC, de 28 % le risque de maladies respiratoires, et de 25 % le risque de maladie coronarienne. Ces constats étaient identiques chez les femmes et chez les hommes. En revanche,  l’association du suicide et du QI ne montrait aucune relation de proportionnalité chez les sujets féminins. Aussi, les personnes au QI élevé décédaient moins souvent de blessures, de cancers dus au tabagisme (cancer du poumon et de l’estomac essentiellement), de troubles digestifs.

Cette étude n’est pas la seule de ce genre : de multiples autres études ont démontré que les personnes au QI élevé avaient une espérance de vie plus longue. Cependant, aucune n’avait établi de corrélation entre espérance de vie et QI sur un échantillon de population masculine et féminine. D’après les chercheurs du l’Université d’Édimbourg, les personnes avec un QI supérieur à la moyenne auraient tendance à adopter des comportements sécuritaires plus à même de préserver leur vie. De plus, un QI supérieur s’accompagne souvent d’une plus grande réussite, et donc à des conditions de vie plus agréables. Le Pr. Calvin et son équipe expliquent ces résultats par le phénomène de « résilience » qui est la capacité à vivre, à réussir, à se développer en dépit de l’adversité.

« La résilience est la capacité d’une personne ou d’un groupe à se développer bien, à continuer à se projeter dans l’avenir en dépit d’évènements déstabilisants, de conditions de vie difficiles, de traumatismes parfois sévères » (M. Manciaux et coll., 2001, p17).

Les auteurs de l’étude expliquent que l’interprétation de leurs résultats prête à discussion. En effet, ils suggèrent que l’association entre le QI et l’espérance de vie pourrait être également attribuée à des différences génétiques. Ils concluent leur papier en s’exprimant sur le sujet : « Reste à savoir si le QI signale quelque chose de plus profond, et peut-être génétique, dans sa relation avec la longévité ».

Source : Calvin, C. M., Batty, G. D., Der, G., Brett, C. E., Taylor, A., Pattie, A., … & Deary, I. J. (2017). Childhood intelligence in relation to major causes of death in 68 year follow-up: prospective population study. bmj, 357, j2708.

Farah Bahou

Author

Auteure

Farah studied biochemistry, therapeutics and molecular and biopharmaceutical innovation at Aix-Marseille university and Paris 7 Diderot university.

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Farah a étudié la biochimie, la thérapeutique et les innovations moléculaires et biopharmaceutiques à l’université d’Aix-Marseille et à l’université Paris 7 Diderot.

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