Le gène SERPINE 1 à l’origine d’une longévité plus importante chez les Amish ?
Des chercheurs de l’Indiana Hemophilia & Thrombosis Center (IHTC) de la Northwestern University ont découvert une mutation génétique très rare au sein d’une communauté Amish aux États-Unis, et qui serait responsable d’une augmentation de leur espérance de vie de près de 10 ans, par rapport aux individus ne possédant pas cette mutation, ou à la moyenne nationale américaine, qui est d’environ 75 ans.
Une vie plus longue et en bien meilleure santé grâce à SERPINE 1
Une étude génétique a été menée sur 177 individus dans une communauté Amish à Berne dans l’État de l’Indiana, et les résultats ont montré que 43 seraient porteurs du gène muté codant pour SERPINE 1 [1]. Cette population exprimait de manière hétérozygote la mutation inactivatrice de la SERPINE-1, c’est à dire qu’elle présentait une copie normale du gène et une copie mutée du gène. Ces personnes, en plus de vivre en moyenne 10 ans de plus que les individus non porteurs de cette mutation, auraient beaucoup moins de risques d’avoir un diabète ou de souffrir de maladies cardiovasculaires, et auraient des télomères 10% plus longs. On sait aujourd’hui que les télomères auraient peut-être un lien direct avec l’âge biologique d’un organisme.
Le rôle de la protéine PAI-1
Le gène SERPINE 1 code pour la protéine PAI-1, synthétisée dans les tissus adipeux et les tissus du foie, et permet de réguler la dissolution des caillots s’accumulant dans les vaisseaux sanguins. Cette protéine pourrait être régulée par p53 [2], une protéine ayant une place importante dans le vieillissement. Plus le niveau de PAI-1 est élevé, plus l’organisme présentera des signes de vieillesse biologique, et inversement, l’organisme vieillira plus lentement s’il n’en comporte qu’une faible quantité, comme c’est les cas chez les Amish possédant le gène SERPINE 1. [1] Les gènes étant transmis de manière héréditaire, les chercheurs confirment leurs précédentes recherches selon lesquelles la longueur des télomères serait un phénomène en grande partie héréditaire [1].
Cette étude est la première à mettre en avant une relation entre PAI-1, la longueur des télomères et l’augmentation de l’espérance de vie. En parallèle, les études déjà existantes sur la régulation de PAI-1 et sa synthèse apportent de nouvelles questions quant au lien de ces régulateurs, comme p53, avec le le vieillissement et son potentiel ralentissement. Plusieurs études sont prévues dans le futur afin d’appréhender au mieux ce phénomène: il est notamment prévu l’étude en détail de l’action de PAI-1 sur la réduction de la taille des télomères, et l’étude d’une molécule qui inhiberait PAI-1, le TM -5614.
Sources :
[1] Sadia S.Khan, Sanjiv S.Shah, Ekaterina Klyachko,…Douglas E. Vaughan, A null mutation in SERPINE1 protects against biological aging in humans (2017), Science Advances Vol 3 n°11
[2] Roderik M Kortlever, Paul J. Higgins and René Bernards, Plasminogen activator inhibitor-1 is a critical downstream target of p53 in the induction of replicative senescence (2006), Nature Cell. Biol 2006 Aug 8, 877-884
Arthur Michaud
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Arthur studies biotechnological engineering at Sup’Biotech.
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Arthur étudie l’ingénierie des biotechnologies à Sup’Biotech.
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Dr. Marion Tible
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Marion Tible has a PhD in cellular biology and physiopathology. Formerly a researcher in thematics varying from cardiology to neurodegenerative diseases, she is now part of Long Long Life team and is involved in scientific writing and anti-aging research.
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Marion Tible est docteur en biologie cellulaire et physiopathologie. Ancienne chercheuse dans des thématiques oscillant de la cardiologie aux maladies neurodégénératives, elle est aujourd’hui impliquée au sein de Long Long Life pour la rédaction scientifique et la recherche contre le vieillissement.
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